27ème Printemps des poètes, samedi 15 mars, à l’Abbaye de St Jacut de la Mer.

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5 réponses à 27ème Printemps des poètes, samedi 15 mars, à l’Abbaye de St Jacut de la Mer.

  1. Dominique Mongodin dit :

    Bonsoir,

    Merci d’être venus à la rencontre de la Poésie.
    Pour vous permettre de vous immerger dans l’atmosphère bouillonnante de cette soirée, je vais reprendre un extrait de l’argument que l’instance nationale, organisatrice de ce nouveau Printemps des Poètes, nous propose :

    Argument National

    La poésie Volcanique est le thème surprenant du Printemps des Poètes 2025.
    Pour dire les volcans en ébullition et les matières rocheuses en fusion, bien entendu. Mais, surtout, pour que s’exprime l’énergie créative à l’état pur, l’éruption de l’imaginaire, ses coulées de lave, qui changent le mot en vision.
    Pour dire que la poésie, quand elle jaillit afin de fendre l’horizon et montrer le monde autrement, est effervescence, débordement et, avant tout, force du vivant.
    Pour dire enfin que l’éruption poétique ne connaît pas de limites. Pensez à tous ces vers qui se sont, lecture après lecture, déposés en vous, une couche après une autre, comme des strates de lave, pensez à la persistance de la vision qu’ils recèlent.
    Elle rejaillira aussitôt. Puisque la poésie est ainsi. Volcanique.
    Bonne soirée.

    Argument pour Anne
    (lu par Dominique M.)

    Anne vous invite à une plongée ‘’Furibonde’’ dans les souvenirs d’enfance, quand la colère gronde et que les mots manquent…

    Furibonde

    Elle est furibonde,
    elle donne des coups de pied rageurs à son cartable, sa mère
    est encore en retard à la sortie de l école;
    quand elle arrive enfin,
    la fillette ne dit rien,
    son visage se ferme,
    elle attend la maison pour exploser,
    Alors le cartable gicle au bout du couloir,
    Alors elle hurle, elle tempête, elle déborde,
    Elle est en rage
    Mais qu’est ce qui nourrit cette fureur ?
    Une colère impuissante,
    la peur, l’angoisse
    D’être mal aimée,
    D’être abandonnée ;
    Des minutes d’attente qui valent des siècles de solitude…
    C est ainsi que naissent les volcans dans le cœur des enfants…

  2. Dominique Mongodin dit :

    Argument pour Marie-Hélène
    (Lu par Anne)

    En observant la force de la marée montante avant qu’elle se retire paisiblement, Marie-Hélène voit, dans les éléments déchaînés, les sentiments qui la submergent d’’Une colère éphémère’’.

    Une colère éphémère

    la colère m’envahit,
    elle monte en bouillonnant,
    me submerge et me cerne.

    Je suis impuissante devant tant de force,
    je n’en peux plus, je sors prendre l’air.

    Je regarde la mer qui avance,
    les vagues roulent, s’enroulent,
    se fracassent bruyamment,
    elles recommencent sans relâche en s’éloignant,
    et laissent le sable lisse et frais.

    Je les regarde intensément, longuement.

    la lave brûlante de ma colère
    se noie et se pétrifie dans les rouleaux.

    Les vagues se retirent
    laissant l’immensité calme de l’estran
    enfin je m’apaise.

    Argument pour Aline
    (Lu par Marie-Hélène)

    Ce poème historique et dramatique a touché Aline car il nous emmène dans la toute puissance destructrice de ce volcan, et pourtant surgit une dimension d’espoir sacré, religieux lors des deux derniers vers.
    Aline nous lit : ‘’Le Vésuve’’ de Victor Hugo.

    Le Vésuve

    Et désormais, chargés du seul fardeau des âmes,
    Pauvres comme le peuple, humbles comme les femmes,
    Ne redoutez plus rien. Votre église est le port !
    Quand longtemps a grondé la bouche du Vésuve,
    Quand sa lave écumant comme un vin dans la cuve,
    Apparaît toute rouge au bord,
    Naples s’émeut : pleurante, effarée et lascive,
    Elle accourt, elle étreint la terre convulsive ;
    Elle demande grâce au volcan courroucé.
    Point de grâce ! Un long jet de cendre et de fumée
    Grandit incessamment sur la cime enflammée
    Comme un cou de vautour hors de l’aire dressé.
    Soudain un éclair luit ! Hors du cratère immense
    La sombre éruption bondit comme en démence :
    Adieu, le fronton grec et le temple toscan !
    La flamme des vaisseaux empourpre la voilure.
    La lave se répand comme une chevelure
    Sur les épaules du volcan.
    Elle vient, elle vient, cette lave profonde
    Qui féconde les champs et fait des ports dans l’onde.
    Plage, mers, archipels, tout trésaille à la fois ;
    Les flots roulent vermeils, fumants, inexorables ;
    Et Naples et ses palais tremblent plus misérables,
    Qu’au souffle de l’orage une feuille de bois !
    Chaos prodigieux ! La cendre emplit les rues.
    La terre revomit des maisons disparues ;
    Chaque toit éperdu se heurte au toit voisin ;
    La mer bout dans le golfe et la plaine s’embrase ;
    Et les clochers géants, chancelant sur leur base,
    Sonnent d’eux-mêmes le tocsin !
    Mais – c’est Dieu qui le veut ! – Tout en brûlant des villes,
    En comblant les vallons, en effaçant les îles,
    En charriant les tours sur son flot en courroux,
    Tout en bouleversant les ondes et la terre,
    Toujours Vésuve épargne, en son propre cratère,
    L’humble ermitage ou prie un vieux prêtre à genoux.

    Argument pour Dominique B.
    (Lu par Aline)

    ‘’Je suis une fille de Port-au-Prince’’ est un poème de James Noël, lu par Dominique, dans lequel les mots sont crachés à la mitraillette, à la manière d’un volcan qui déverse sa lave.
    En sortirez-vous indemne ?

    Je suis une fille de Port-au-Prince
    (Ce poème se trouve facilement sur internet en indiquant son titre et l’Auteur)

  3. Dominique Mongodin dit :

    Argument pour Bernadette
    (Lu par Dominique B.)

    L’enfance volée porte en elle la source de beaucoup de maux, pour eux, mais aussi pour la société.
    Le malheur fait croître les risques de tension, même de guerre.
    La poésie, elle, nourrit la joie et la paix. Bernadette nous rappelle l’importance ‘’D’être révolté’’.

    Être révolté

    Être étreint Jusqu’au centre pour l’enfance
    Pour les enfants que l’on maltraite, que l’on vole, que l’on viole,
    Pour les petites filles que l’on excise.

    ÊTRE ÉTREINT JUSQU’AU CENTRE

    Être révolté par le boulevard offert aux agresseurs,
    Par le silence assourdissant des institutions,
    Par la lâcheté et la peur.

    ÊTRE RÉVOLTÉ

    Qui se mettra debout pour porter la parole de l’enfant ?
    Où seront les relais sûrs pour sortir de l’impensable ?
    Pour que l’enfant, un jour, maintenant,
    Puisse croire à nouveau.

    POUR QUE L’ENFANT SOIT UN ENFANT.

    Argument pour Françoise
    (Lu par Bernadette)

    Le monde des volcans est complexe et riche.
    Il fait écho à la puissance des mots et à la magie de
    la poésie de Françoise dans son poème :
    ‘’Cristaux de vie’’

    Cristaux de vie

    Cendre, sable, roche
    Tu t’effrites, tu tombes
    Tu résistes de toutes tes forces
    Lave froide sur des lunes glacées
    Cratères cicatriciels à ciel ouvert
    Cratères à vif, il suffit de souffler des mots
    Et la braise incandescente se rallume
    Au rythme des mots, tes sens se réveillent
    Tu reprends vie pour aimer, rêver, raconter,
    Des cristaux de vie s’envolent
    Certains crépitent, d’autres fusionnent
    Lave multicolore au diapason de tes émotions
    La magie de la poésie
    De tant de beauté, je pleurs, je ris

  4. Dominique Mongodin dit :

    Argument pour Dominique M.
    (lu par Françoise)

    Pour terminer, nous vous proposons une lecture à sept voix d’un texte de Dominique : ‘’Une’’.
    Sept voix, sept tonalités, sept rythmes qui offrent autant de diversité que les humeurs volcaniques.

    Une

    Je peins votre beauté, je rime votre espace
    J’écoute vos déesses, j’explore vos paysages
    Je traque vos envies, je poursuis vos mirages
    J’ambitionne l’Amour, je découvre la Grâce.

    Je cherche vos façons, je guette vos parfums
    J’investis vos présents, je fais siège à vos heures
    Je nuage vos vents, je vante votre honneur
    Je recèle vos nuits, je vous languis matin.

    J’en appelle à vos bras, je souhaite vos désirs
    Je flatte votre bouche, je bois de la même eau
    Je brigue vos secrets, j’inonde vos ruisseaux
    J’interroge vos mains, je vous veux me saisir.

    J’en implore vos cieux, je supplie votre peau
    Je me confonds en vous, j’adoube vos cheveux
    Je redoute vos larmes, je recueille vos yeux
    Je jaillis de vos sources, j’irrigue vos coteaux.

    Je vole dans vos mers, je m’ensable en vos dunes
    Je me perds dans vos rires, je circule vos veines
    Je voyage vos pas, je sillonne vos plaines
    Je me soumets à vous et nous ne faisons qu’Une.

    SALUT COLLECTIF FINAL

    Dominique BANSARD
    Anne BATAILLE
    Marie-Hélène HUDELIST
    Aline MEZIERE
    Bernadette POUSSIER-GRANDJEAN
    Françoise SARTORIO
    Dominique MONGODIN

  5. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Bravo à tous les acteurs de cette soirée réussie autour de la poésie volcanique.
    Le public nombreux a apprécié pleinement, en première partie du récital d’Olivier, les moments consacrés à la lecture de poèmes par les membres de l’Association Presqu’île en Poésie.
    Superbement « coachées » par Dominique, six « voix » féminines nous ont fait partager , à travers les textes dont elles étaient les autrices ou les passeuses, tout un éventail d’émotions et de sentiments très forts. Merci d’avoir été les représentantes et le représentant de ce qui se passe au cours des apéros poétiques mensuels.
    Ensuite, au cours de son récital, Olivier nous a offert un répertoire varié qu’il a interprété avec le talent et la générosité que nous lui connaissons.
    Les chansons qu’il avait choisies et dont les auteurs sont également des poètes , illustraient parfaitement le thème. Dans la présentation qu’il a faite de chacun des textes qu’il a chantés, Olivier a décliné de nombreuses variantes de la poésie volcanique, allant de la passion amoureuse la plus brûlante à l’engagement politique le plus retentissant, en passant par la colère qui couve puis explose, et la révolte dans tous ses états.
    Encore une fois, merci à tous de nous avoir surpris, émus, voire bousculés, et de nous avoir donné du plaisir à travers la poésie et la musique.

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