Chez Virginie, vendredi 20 mai à 18h30
« La pierre » thème de l’apéro poétique du mois de Mai, chez Virginie, vendredi 20 à 18h30
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Chez Virginie, vendredi 20 mai à 18h30
Poème de Louise Montagne
LA MAISON
Elle avait modeste allure
La maison de famille,
Sur la joue une fêlure
Squatée par des fougères,
Sur sa façade tranquille
Deux yeux grands ouverts
Sur le grou de la cour,
En guise de sourcils
Des chapeaux de gendarme,
Des volets peints en vert
Laissant passer trop le jour,
Une grande porte vitrée
Devant laquelle j’aimais m’asseoir
Sur les marches chaudes et lustrées .
Je me revois adossée au perron rugueux
Effritant les moellons gangrenés par le sel
Ou grattant du bout de mon ongle
La mousse qui envahissait le vieux mur.
Jai posé tant de fois mon derrière
Et rapé mes genoux sur ces marches bancales
Que je crois mon empreinte incrustée.
Il y a longtemps que j’ai quitté cet endroit
Et pourtant mon cœur l’habite encore.
Il respire ma jeunesse,
Il transpire mes souvenirs
Et a emprisonné à jamais
Mon ADN dans ses pierres .
Louise Montagne- mai 2022-
Texte de louise Montagne
Petit caillou
Petit caillou qui fait souffrir et qui s’en veut
De n’être pas un diamant clair sur le collier
Sans importance dans l’allée petit gravier
Qui voudrait bien être diamant mais qui ne peut
Quelques millions d’années d’écart entre les deux
Des milliards de graviers pour gemmer deux carats
Quelques grains de diamant au milieu des gravats
Dans l’écrin des cailloux brassés brillent les feux
Merci Dominique pour ta participation avec ce très joli texte, tout à fait dans le thème de « La pierre « .
Lors de la séance du 20 mai nous avons annoncé que le thème précédemment choisi pour l’apéro du 24 juin, qui aura lieu au Vieux Moulin, avait été un peu modifié. Au lieu de « La photographie », le prochain thème sera « L’image », ce qui laisse davantage de liberté à l’imagination.
Remerciements adressés à l’assistance, au cours de l’apéro du 20 mai, chez Virginie.
Avant d’entamer le tour de table qui va permettre à chacune et chacun de lire un poème traitant du thème de «La pierre », Jean-Pierre Billois, président de notre association, et moi-même tenons à vous remercier tous de votre présence.
Merci, en premier lieu, à celles et ceux qui, chaque mois, nous font découvrir les textes qu’ils ont écrits sur le thème retenu . Merci infiniment à vous, poètes débutants ou non de nous offrir, en direct, vos mots ainsi que vos rêves, et de nous faire découvrir la force et la variété d’une poésie vivante en train de s’écrire.
Merci également aux musiciens et aux chanteurs qui nous accompagnent et animent nos soirées, soit en improvisant sur les thèmes proposés, soit en interprétant des chansons écrites sur ce thème par des poètes dont les textes ont été mis en musique.
Nous voulons d’autre part souligner l’importance qu’il convient d’accorder à la lecture des textes de poètes morts ou vivants qui ont éveillé en nous l’amour de la poésie et le désir de nous lancer dans l’écriture. Sans que nous cherchions à les imiter, ils peuvent nous servir de guides en nous faisant apprécier les différentes facettes de leur inspiration, le regard singulier qu’ils portent sur le monde, leur pouvoir de cerner ce qui se cache derrière les apparences , ainsi que leur maîtrise de l’écriture poétique.
C’est pourquoi nous adressons un grand merci aux « lecteurs » fidèles de nos séances, celles et ceux qui écrivent rarement mais qui nous sont particulièrement précieux car ils nous font partager leur grande curiosité, leur culture, leur passion pour les auteurs qu’ils nous présentent et dont ils font entendre la voix. Ces lecteurs de poésie, véritables « passeurs de mots », nous donnent envie d’enrichir nos connaissances, d’aller plus loin , de nous sortir de nous-mêmes pour accueillir les autres dans leur diversité et leur richesse.
Merci enfin à ceux qui viennent juste pour écouter, voir comment cela se passe, et qui constituent ce public chaleureux et attentif qui nous soutient et nous encourage.
Poussière
Je suis pierre
caillou
poussière
On me foule
On me casse
On me jette
Grain de sable
on me devine
je bloque les rouages
je m’impose
isolé de mon tas
de pierres
enlevé à la dune
du désert
il faut bien que je fasse
quelque chose
Caméléon de poudre
à la forme éphémère
suis-je le fils de l’astre
erratique
meulé dans le ciel atomique ?
Dure larme sidérale
j’aveugle l’œil
j’étouffe
j’aspire
dans ma mouvance
et mes délires
la mort et tout ce qui
respire
Que ne suis-je grain de sel
dans la mer ?
Dans l’océan me fondre
me diluer
précieux
retrouver l’Immensité Première
moi, poussière d’étoile
cruelle
égarée sur la terre
comme aux cieux !
Michèle PETTAZZONI
Merci Michèle de nous donner à lire ici ce poème dont je n’avais pas réussi à entendre tous les mots dans la chaleureuse ambiance du beau soir de mai partagé chez Virginie.
Avec « Poussière »tu nous offres un texte qui, tout en répondant au thème proposé, témoigne de l’originalité de ton inspiration riche d’images, ainsi que de ton souci de faire entendre la musique du Monde dans lequel l’ Homme qui redeviendra poussière, » caméléon de poudre à la forme éphémère », prend toute la mesure de sa petitesse devant « l’Immensité Première ». C’est très beau et très profond…
Poésie prométhéenne? Qui a dit prométhéenne?
Bonjour à toutes et à tous.
Je ne serai pas parmi vous vendredi chez Virginie
car je priorise quelques partages familiaux.
Faute d’avoir le plaisir de vous le lire (et le plaisir de vous entendre),
je tiens malgré tout à vous proposer le texte suivant:
Pierre de cuivre
Piqûre de morphine
Un dessert, une fine,
Un calmant infusé,
De l’opium perfusé,
Et le ciel orageux
Se calme et tout est mieux
Dans le corps et l’esprit
Qui pour un temps survit.
Mais tout est temporaire
La dose ne peut faire
Son effet très longtemps,
Le besoin est latent.
Alors un autre verre,
Un plaisir éphémère,
Un shoot à l’extasie,
Passeport d’amnésie.
Mais les éléphants roses
Montrent les ecchymoses
Du métal sur la tempe
Dans les mots en estampe.
Bon apéro poétique
Amicalement et à bientôt
Dominique