Le feu sous la glace

Il y a maintenant longtemps que je connais
Le bleu de ton regard et le pli de ta bouche,
La chaleur de ta main qui, lorsqu’elle me touche
Me trouble de sa paume; et soudain, je renais…

Je suis alors crinière au dos brun des poneys;
Je suis un chemin creux que le soir effarouche,
Je suis un aubépin refleuri sur sa souche,
Je suis un poitrail nu refusant le harnais.

Tu ne peux pas savoir que mes airs raisonnables
Dissimulent trop bien mes désirs indomptables,
Derrière des regards lointains, indifférents.

Je ne suis pas modeste, et je ne suis pas sage :
Je rêve, chaque nuit, qu’en tes bras tu me prends
Et que tes tendres doigts dégrafent mon corsage.

Yvonne Le Meur Rollet (2006)

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