L’entendez-vous la nuit
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À l’étale des hautes mers,
Noctambule, musclée, toute en pleins et déliés ;
Une grande onciale dans ses ambulations majuscules.
De hampes et jambages, l’avancée du flot s’écrit sur l’estran.
Limoneuse, l’argile alluviale farde son grand lit de vases littorales,
Sa laisse s’y prélasse sur de longs graves gris, émaillés d’écailles.
Atterrissements de miroirs galets aux fins fonds des mares.
Biseautés, captant de brefs croissants de Lune attardés
À l’émeri diamanté des caps ; où demain luit déjà.
Lueurs pierreuses célébrant la gravité
Prophétique du plein de l’eau
En pleine nuit.
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Jean Sanquer, 2 février 2017
L’estran © Jean-Pierre Billois