Nouvelle invitation :
à partir de cette photo offerte par Marie-Jo et Claude Carret, laissez libre cours à vos mots poétiques …

Roumanie (c)Carret
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Poétiquement, L’équipe de PeP
Nouvelle invitation :
à partir de cette photo offerte par Marie-Jo et Claude Carret, laissez libre cours à vos mots poétiques …

Roumanie (c)Carret
Poétiquement, L’équipe de PeP
Le temps se fige
Entre les murs, par la fenêtre, un cri d’oiseau
Perce l’ennui
Il vient moquer la vie
De ces humains paralysés et par la peur tous confinés
C’est incongru de s’envoler
De s’élever et de chanter
De plonger l’aile sous le vent
Dans la chanson du cormoran
C’est interdit de se parler, de se toucher, de respirer
Un virus a tué notre liberté
Un virus ou bien un décret ?
Un enchevêtrement de lois vient nous entortiller
Les prescriptions et les interdictions
Les condamnations et les privations
Les menaces de la prison…
Ne peut-on pas perdre la tête
Ne doit-on pas perdre la tête
Lâcher ce monde où nous vivons
Pour partir dans un cri d’oiseau
Là haut, très haut
Dominique Verdé de L’Isle
La poésie sous toutes ses formes pour continuer à rêver, à respirer, à aimer, à crier… Vivre !
Certains d’entre vous ont vu, ont lu, ont partagé l’article de F. Cadet paru sur Médiapart ce samedi 21 mars 2020 (édition de la mi-journée) : « Insuffler, dans ce temps suspendu par le confinement, des bulles poétiques contagieuses »… (le lien ici)
« Presqu’île en poésie » y pensait justement…comme une invitation à partager
ici sur le site en ajoutant des commentaires à cet article
ou bien sur le site facebook de PeP (ici) [je ne sais pas encore comment intégrer un lien direct avec « le petit ‘f’ blanc sur fond bleu » qui va bien]
Alors voici une première proposition :
à partir de cette photo (nouvelle photo de couverture de notre site facebook), nous vous invitons à laisser libre cours à vos mots poétiques …
« Une araignée a réussi sa sortie…… »

… (c) JPBillois
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Poétiquement, L’équipe de PeP
Contre-point…
Comme si la vague coupait l’eau, retroussait le sable, redessinait l’ourlet de la laisse de la mer, en effaçant les châteaux de sable…
Le soleil raie la vitre des nuages, éclabousse les mottes de sable, étend le voile de la mariée, danse avec l’écume de la vague, qui émousse l’estran
Il ne suffit pas de pointer la cible, le geste accompagne la flèche, arc tendu vers l’infini avant d’aller à l’essentiel
Toi la terre et moi l’eau, qui s’enfonce dans tes labours, creuse des sillons dans les méandres de ton lit, ride ta surface minérale, en attendant que poussent les graines, diwan…
Les enfants écrivent avec la main des oiseaux, enfoncent la plume dans l’encrier de leurs songes afin de capter le sens des mots
Les rameaux de varec’h détachés par les tempêtes échouent sur la laisse de mer, bâton de réglisse que le sable entortille afin de dessiner ses arabesques
Courbure de la feuille ou du geste. Qui essaie en vain de cadrer l’autre ? Rien n’apaise les sentiments lorsque le désir incline à s’envoler vers l’abstraction, à sortir de soi
Le trait comme une virgule, trait d’esprit ou signe d’évasion, plume d’ange qui égrène le vent, cet amant impossible à saisir à la volée. Vibrations du point virgule, lorsque le point s’échappe et va à la ligne.
Je veux voir tes veines couler entre mes doigts,
résister à la houle des mots sans faire front, onduler le geste, courber la ligne en autant d’arabesques, avec des points de suspension…
La course des cheveux dans le vent
traversant les arbalètes de la pluie
Des feux follets de tendresse pour sortir l’épine au coeur de l’ouvrage
lorsque tout chavire
Ce sont les mots qui disent le pays. Les touches de couleur du peintre aussi.
C’est par le corps que ce pays se rencontre et inscrit sa trace, la pression du regard et des doigts au centre de la page, la confrontation de la terre et de l’estran entre les lignes de vie. L’expire de la pensée
Je ne sais d’autre chemin que de vivre cette expérience physique et poétique pour en effleurer l’âme.
La confrontation des contrastes, la présence de l’insolite. Des taureaux furieux traversent des torrents de pluie.
Guy Prigent
9 janvier 2020
Méandres…
Le souffle, le souffle qui chasse les volutes d’air, prend ses aises avec la pesanteur, fait vibrer
la lumière, différencie les couleurs, met du désordre dans mes idées, m’aide à retrouver mon unité.
Alors je peux m’envoler et chercher d’autres vérités…
Il faut appuyer la pointe de ses convictions sur la page blanche, et Tamiser ses rêves, ses obsessions…
Mon regard fait le tour de la baie, détoure l’ombre des arbres sur la mer, trempe les couleurs du ciel dans les plis des vagues, secoue le vitrail des algues, avant de pointer les îles…
Dans la rumeur de l’eau verte, les rameaux d’algue agitent les clairières de l’océan
A la verticale du geste, l’inclinaison des mots sur la feuille, qui laissent des traces de consonnes et de voyelles. Dans la tension de la taille directe, chante la mélodie de la matière.
La main cherche les courbes de la pensée, irise le grain du toucher, guidée par les méandres de la ligne, le murmure des fibres, le chant de l’écorce, et son éclatement dans la joie.
Tu confies ton âme à l’herminette, comme une entaille charnelle. Tu vas brouiller les lignes de vie, faire disparaître l’horizon, les chemins de traverse. Ne borne jamais ta mémoire, rend toujours possible la faille.
Le vent fait des saillies dans ses risées de lumière, à la surface des choses, caresse les pierres noires, le sillon de dolérite qui traverse l’estuaire.
Tu mets de l’ordre dans les confluences, là où il n’y a pas de couleur, que l’errance des taches effeuillées qui éteint le silence…
La partition mouvante de la lumière entre les corps pleins et les corps vides.
Le jusant lève l’humus des plages, répand la sève d’écume comme une lente méditation, comme une promesse de grandes marées, une brassée de certitudes.
Pour bien étreindre, il faut peut-être graver la pierre et l’eau, retisser la vigne vierge des mots aux dents de douceur, à la commissure des lignes, au gréement des corps.
On entre dans la vie par effraction, avant de se savoir aimé.
Guy Prigent, 9 janvier 2020
En choisissant Le Courage pour emblème de cette 22e édition du Printemps des Poètes, et un spectacle d’ouverture au Bataclan, j’avais pleinement conscience du pari risqué d’un tel intitulé. Mais j’avais toute confiance en la poésie, dès lors qu’elle sait tenir parole. J’invoquais à dessein l’étymologie du cœur, sans imaginer un seul instant qu’un virus couronné viendrait perturber le sursaut de nos vies.
Ce coup d’arrêt soudain, en ce vendredi 13, n’a rien d’un néfaste porte-malheur. Il est à l’image de cette verticalité à l’œuvre dans l’Outrenoir de Pierre Soulages, le signe d’une nouvelle alchimie possible.
Certes se résoudre à annuler notre dimanche de clôture au Théâtre Châteauvallon d’Ollioules, aux côtés de Charles Berling, Julie Depardieu, Sébastien Destremau, Raphaël Imbert, Muriel Mayette-Holtz, Éric Sarner et Sylvain Tesson est un crève-cœur, mais le Printemps n’est pas prisonnier d’une unique saison.
Nous reprendrons dates aux plus beaux jours, afin de ne pas se priver du plaisir d’écouter Clément Hervieu-Léger dire le secret D’un cheval l’autre de Bartabas, d’escorter Anne Alvaro en pleine Plongée de Lydia Tchoukoskaïa, ou encore de rejoindre Ernest Pignon-Ernest à la Bibliothèque Forney…
Du 7 au 13, et non jusqu’au 23 mars, c’est à peine 7 jours, mais dans l’écho prolongé de l’engagement solaire de Sandrine Bonnaire, et dans l’éblouissement de tant de poèmes qui nous sont promesse de ferveur, de force et de survie.
Sophie Nauleau