Printemps des poètes 2017 à Saint-Jacut-de-la-mer, les 3 et 10 mars …
le 3 mars au café ‘Chez Virginie’ à 18h30,


Printemps des poètes 2017 à Saint-Jacut-de-la-mer, les 3 et 10 mars …
le 3 mars au café ‘Chez Virginie’ à 18h30,


Yvonne Le Meur-Rollet, poème inédit – 2015
(Le narrateur est un jeune Gabonais qui rêve d’un « ailleurs » et tente de fuir vers un monde meilleur)
Sur L’Ogooué
Ma longue barque avance entre les rives sombres…
Des fumées blanches montent
Au-dessus d’un village où des tam-tams annoncent
Que des éléphants rôdent
Et qu’il faut se hâter de rentrer la récolte.
La nouvelle s’élance, écorche le silence,
Ricoche jusqu’à l’anse où dorment les pirogues.
C’est un matin de miel et ma coque se glisse,
Chargée de mes espoirs, sur la soie verte et lisse
Que ma perche cisaille en descendant le fleuve.
D’heure en heure, je fuis la touffeur des réserves
Où mon enfance noire a distillé ses peurs :
Les hideux caïmans et les hippopotames,
Les voix des forestiers, les lourds camions de grumes
Déversant aux pontons des géants mutilés
Que le fleuve reçoit , éclaboussé d’écume…
Dans la clairière proche, une antilope inquiète
Vient boire au marigot où des braconniers guettent
Tandis que je m’enfuis vers un monde meilleur,
Loin des perroquets gris et des singes railleurs.
Le jour arrive enfin et les rives s’écartent…
Des radeaux d’okoumés, échoués sur le sable,
Attendent les secours de bruyants remorqueurs
Pour atteindre le port que le soleil embrase.
Les nuages, là-haut, brillent dans le ciel vert.
Le delta, étendu, comme un arbre sans feuilles,
Me conduit vers le large… Et l’Océan m’accueille
Pour m’emporter là-bas, où me poussent mes rêves…
Yvonne Le Meur-Rollet
Guy Prigent, poème inédit – janvier 2017
Le vent, soleil réséda
Le vent, ce clochard sublime balaie la sciure des vagues,
Retient l’écume blanche du temps
La mer se dédouble de ses couleurs
Jamais ne s’unit avec le ciel
Mais s’enflamme avec le soleil cou coupé
Ici, tout semble immobile et dur
Pourtant tout est mouvement et fluidité
Chemin initiatique de roches, de sable et d’algues,
Le parcours se fait paysage, isthme, sillon, presqu’île vers l’estran
Les jours d’algues
A la criée des mouettes
Sur la lande des grèves
La violence mauve et la tendresse aussi
Le cresson bleu des marées
Qui mûrit entre les berniques
Des rochers tempêtes
Les doigts rouillés à trop toucher l’écume
Des visages de Noroît
Où viennent s’échouer les anomies violettes
Et les étoiles de sable froissées par le vent
L’esquif d’un regard tout bout dehors
Qui fait l’amour à un autre regard
Dans un ciel de n’importe quelle couleur
Par force 10 au moins
Escalader des talus de tendresse et de mimosa
Avec la maladresse de mes soixante ans
Et décrire les îles frappées de ton nom
Les roses burinées à nos rêves en boutonnière de la vie domestique
La dérive des continences
Des baisers bruyère des gestes simples
de l’homme qui a faim de rivages fougères
De soleil réséda
Guy Prigent, non édité – janvier 2017
Laure Morali : « Les enfants d’eau » écrit en novembre 1996 (cliquer sur le lien pour lire le texte de Laure)

Le Châtelet © Jean-Pierre Billois
La mer déborde
Toute puissante
Elle vient lécher les digues faites par l’homme
Toute puissante
Elle se retire
Claire, mars 2017

Le Châtelet, 12mars 2015 © Claire Rollet12
Telle la proue d’un navire, la digue est fière
Claire

Le Châtelet, Saint-Jacut-de-la-mer © Jean-Pierre Billois