Trop tard

Si j’avais découvert les rives de tes bras
Au temps où nos deux corps étaient jeunes et lisses
Nos baisers auraient eu la saveur des réglisses
Nous nous serions aimés, nus et sans embarras.

J’aurais glissé vers toi dans la neige des draps,
Tu m’aurais inventé des traîneaux, des pelisses ;
Nous aurions exploré d’autres lieux de délices
Ombragés de ginkgos tout jacassants d’aras.

Aujourd’hui, je festonne en silence des rêves.
Où nous marchons, tous deux, lentement sur des grèves,
Et mon silence plonge au bleu de ton regard.

Qui aurait pu prévoir qu’au hasard de voyages,
Nous nous serions croisés, qu’empêtrés de bagages,
Nous nous serions souri, puis retrouvés, trop tard ?

Yvonne Le Meur-Rollet – recueil « Sur les sentiers de la mélancolie »

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