nous serons attentifs aux recommandations sanitaires, en espérant maintenir ce premier rendez-vous : « Les Grains de Café » le vendredi 28 Janvier à 18h30
La billetterie du Festival 2024 est ouverte !
Festival en poésie "LA HOULE DES MOTS : EXIL, EX-ILE , Je ne suis pas d'ici, je ne suis plus d'ailleurs". 25,26,27,28 juillet 2024 à Saint-Jacut-de-la-Mer.-
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Angoisses sous marine…
Angoisses sous marine,
Je te lis entre les lignes,
Tu écris en mode invisible,
Sur fond de coeurs sensibles.
Tu voyages en eau trouble,
Te répliques, te dédoubles
Et tue, en abysse, les liens fragiles.
Tu ponctionnes, manges les couleurs,
Les recraches, noires, encre de sèche.
Tu embrases, Tic Tac, la mèche.
On te voit mouiller le bord des pleurs
Et parfois, boom, ta flèche explose le coeur.
Angoisses sous marine,
Tu respires parce que je vis,
Tu transpires parceque je sombre,
Et meurs parce que je meurs…
Pervenche ….(à mon grand père)
Rêves invisibles.
La vie de l’autre est un mystère
Pour celle qui regarde
Du haut de son balcon ,essayant de percer
Les désirs inconnus de celui qui se tait.
L’homme qu’elle aime est au jardin..
Sans dire un mot, il peint.
Il étale du vert sur des chaises de fer
Rouillées depuis longtemps.
Puis il va contempler par-dessus la barrière
Un long bateau de bois remontant l’estuaire ;
Transportant dans ses flancs des rêves de Norvège,
Lourds sapins dont les troncs ont grandi près des fjords.
Descendues du Grand Nord,des bernaches cacardent
Racontant les voyages
Qu’elles font à l’automne et referont encore.
Du revers de la main, il balaie son front lisse
Qui retient prisonniers les rêves invisibles
Etouffés par le temps et les serments tenus. ²
En poussant un soupir il reprend son pinceau
Le plonge dans le pot de peinture vert tendre.
Sur le balcon là-haut
La fenêtre se ferme au secret de la chambre…
Yvonne Le Meur-Rollet
Essai
Je suis allé me perdre un jour
Dans une église. Un peu pour
Y rencontrer quelqu’un que je
Me suis imaginé. Un jeu.
Un jeu où j’ai perdu mes
Illusions. Car, Dieu, tu ne sais
M’apporter ce qui me manque
Tant. Et je suis parti sans que
Tu m’aies donné l’espoir, l’oubli
La chaleur, en un mot, l’envie.
L’inspiré
Un rayon de lumière
Pénétra son cerveau
Et il sentit ses nerfs
Se détendre à nouveau.
Il entendit soudain
Un pétale tomber
Et il put respirer
L’odeur qui lui parvint.
Des idées lui venaient
Comme jamais il n’en eut
Et il découvrait
Ce qui passe inaperçu.
Ses lèvres qui étaient
Comme voulant embrasser
L’une à l’autre se collèrent
Et il ne put rien faire.
L’étincelle des ses yeux
S’éteignit peu à peu
Ses narines se bouchèrent
Ses tympans éclatèrent.
Une ultime vision
Lui envahit l’esprit.
Et comme toujours il dit
« C’est jamais assez long ».
(1973)
Jeu d’ossements
Mon corps est un tombeau vivant
s’enchevêtrent depuis longtemps
les vieux os de mes ascendants….
Ils m’accompagnent tout le temps,
c’est usant!
Parfois je leur crie qu’ils s’en aillent
-n’être qu’à moi seule un moment –
mais ils s’unissent, les canailles,
bras de fer, jeu d’ossuaire,
c’est craquant !
Je vis avec, ils sont mon sang
mémoire vive et mon présent,
je les emporte à travers champs,
jamais sous terre, toujours fringants,
mes os blancs!
Sont sensibles à mes tourments,
se raidissent…et je tiens bon,
quand s’effondrera la charpente
ils accueilleront mes os tendres,
chers parents !
Michèle PETTAZZONI
Cache-cache
Je suis absente et elle est là.
Je suis présente, elle s’en va.
Parfois elle chante et moi pas,
et quand je ris, pleure tout bas.
Je la regarde à travers moi.
Elle m’observe à maintes fois …
La rencontrer ? Je ne peux pas,
elle se cache à chaque fois.
Jamais seule, une seule voix,
un seul corps, deux êtres en moi.
Si je pars, elle reste là
et prend possession de mon toit.
Allez donc comprendre pourquoi …
Qui suis-je quand elle n’est pas là ?
Nous réunir ? N’y pensez pas,
elle dirait n’importe quoi !
Michèle PETTAZZONI
Rencontre maintenue. Nous nous réjouissons de pouvoir nous retrouver vendredi à 18 H30 aux « Grains de café », Boulevard du Rougeret.