Trop tard

Si j’avais découvert les rives de tes bras
Au temps où nos deux corps étaient jeunes et lisses
Nos baisers auraient eu la saveur des réglisses
Nous nous serions aimés, nus et sans embarras.

J’aurais glissé vers toi dans la neige des draps,
Tu m’aurais inventé des traîneaux, des pelisses ;
Nous aurions exploré d’autres lieux de délices
Ombragés de ginkgos tout jacassants d’aras.

Aujourd’hui, je festonne en silence des rêves.
Où nous marchons, tous deux, lentement sur des grèves,
Et mon silence plonge au bleu de ton regard.

Qui aurait pu prévoir qu’au hasard de voyages,
Nous nous serions croisés, qu’empêtrés de bagages,
Nous nous serions souri, puis retrouvés, trop tard ?

Yvonne Le Meur-Rollet – recueil « Sur les sentiers de la mélancolie »

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Les façons

Il y a des façons de slamer ses ballades
Qui résonnent un peu comme un grand corps malade.
Il y en plein d’autres. Ça n’a pas d’importance,
L’essentiel pour les mots, c’est d’en trouver le sens,
Qu’on y mette des rimes, qu’on y préfère l’humeur,
Qu’on lise son poème ou quelque grand auteur,
L’important c’est d’oser, c’est d’oser pour donner
Le texte que l’on a envie de fredonner.

Il y a des façons de scander dans les rues
Qui bourdonnent au son des illusions perdues.
On chante des slogans qui gueulent nos misères
Puis on hurle à la paix pour dénoncer les guerres.
Ça peut être en manif avec les poings levés
Ou pour dire aux parents qui nous ont élevés
Ce qu’on a sur le cœur, ce qu’on a dans la main
Ce qu’on a dans le sang, c’est notre bien commun.

Il y a des façons pour lire au coin du feu
Sur ton de confidence quand on est amoureux.
Mais dans certains endroits, il est mieux de se taire,
Demander : ‘’C’était bien ?’’, ça peut vraiment déplaire.
Il y a des façons de dire à nos gamins
‘’Profite de ton âge et amuse toi bien,
N’écoute pas toujours ce que disent les grands’’.
Il faut savoir garder un peu d’âme d’enfant.

Il y a des façons que je ne comprends pas.
Celles des rois des cons qui ne se savent pas.
Qui sont des beaux parleurs aux phrases entourloupées
Qui ne nous trompent plus en chimères épopées.
Qu’importe les révoltes et les façons de dire
Qu’importe les sonnets qui chantent les désirs.
Ce qui compte est d’avoir tous les jours de l’audace
Et de pouvoir se voir le matin dans la glace.

Il y a des façons de combattre le vice
En rappant pour celui qui souffre d’injustice.
On peut aller taguer sur les murs qui sont tristes
Sans pour autant se croire parvenu un artiste.
Il y a des façons de parler des discrets
Qui sans contre partie, sans le moindre intérêt
Nous ont accompagné juste pour qu’on soit mieux
Quand on était malade ou bien nécessiteux.

Il y a des façons comme il est des endroits
Dont on fait nos quartiers, où l’on va quelques fois
Pour dire la liberté d’expression que l’on veut.
Ils sont bien ces moments où les yeux dans les yeux
On clame et on entend ce qui était caché.
Mais une fois parti, il ne faut rien lâcher,
Les mots dans les tiroirs ne sont que des malades.
Il y a tant de façons de slamer ses ballades.

Dominique Mongodin

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Un goûter poétique

Deux tasses de faïence aux décors printaniers
Sont pleines de tisane et de fumant thé vert.
Auprès du tête-à-tête une assiette à dessert
Propose des biscuits et quelques financiers.

Le salon est rempli d’odeur de chèvrefeuilles.
Près de l’âtre fumant l’ambiance est confortable,
Les fauteuils sont profonds à coté de la table
Où sont posés en vrac des livres, des recueils.

Tout est désormais là, propice aux évasions
Dans un rythme inégal où l’urgence est bannie
Et le blanc l’ennemi de la graphomanie.
Les feuilles de papier bruissent sous les crayons.

Entre deux gâteaux secs et des tas de ratures
Nécessaires souvent pour trouver le mot juste
Un sonnet se dévore un quatrain se déguste
Et l’on parle de pieds, de rime et de césures.

Le temps laisse la place au silence parfois
Alors d’un œil brillant, ébloui par un vers
Une phrase découvre un nouvel univers
Que son auteur partage avec un air matois.

La courte heure prévue durera trois fois plus
On a remis de l’eau lentement à bouillir
Et du bois pour sauver le feu de défaillir
Puis la main réécrit comme on fait l’angélus.

Avant de s’en aller dans le froid hivernal
On corrige et l’on lit une dernière fois
Sous les crépitements des buchettes de bois
Et l’on part en serrant sur soi son arsenal.

Dominique Mongodin

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6è édition du festival La Houle des mots : l’Affiche et le spectacle du 29 juillet à l’Abbaye

l’Affiche

Graphisme (c) Pencaster.

Le programme ici

Spectacle du Samedi 29 juillet à 21h

Dans le cadre du sixième festival « La Houle des Mots » : Performance de slam, Clotilde de Brito à la salle de l’Arbre, Abbaye de St Jacut de la Mer. Pour la billetterie, suivre le lien ici

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Invités – Expositions

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6è édition du festival La Houle des mots – Le Programme⅞

Graphisme (c) Pencaster

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