Pour écrire un sonnet qui charme un philistin
Vous devrez habiller la page d’un costume
En tissant humblement du bout de votre plume
Quatorze alexandrins apprêtés au matin.
Car en les façonnant, comme pour un festin,
De draps fins et de lins plus vaporeux que brume
Les quatrains chamarrés aux douceurs de l’écume
Couvriront le feuillet d’un délicat satin.
Vous ferez du distique un gilet broché d’or
Tel un brocart cousu pour un conquistador.
Vous broderez les vers ultimes de dentelle,
Leurs chatoyants atours, ardents et gracieux
Seront aussi douillets qu’un plastron de sittelle.
Alors vos mots moirés brilleront dans ses yeux.
Dominique Mongodin