J’adresse un énorme remerciement à Olivier Guérin qui a eu la gentillesse de lire, avec son habituelle application, ce texte en mon absence.
Au jardin japonais
La geisha s’agenouille au bout du pont de bois
Qui saute le ruisseau du jardin japonais.
Elle voit dans les joncs que se cachent les oies
Au milieu des roseaux dominant le marais.
Elle pose les mains sur les planches verdies
Pour ne pas alerter les grands oiseaux nicheurs.
Tout en elle est statue face aux eaux engourdies
Qui reflètent le mont des cerisiers en fleurs.
Son manteau de loden la couvre de bon goût
La fond dans le décor où s’amuse le vent
Jusque dans ses cheveux flottants sur son surtout
Comme un soleil rougi sur un étendard blanc.
Ses mèches éclaircies d’un rayon de cristal
Sont aussi frêles que les branches du bonzaï
Et dansent sur son front un ballet oriental.
J’aime à voir la geisha dont je fus samouraï.
Une année de rencontre chez Virginie, au Bretagne,a la goêlette, au vieux moulin,
s’achève avec nos mots poétiques en liberté.
On s’est découvert des âmes de poètes,
des amis avec qui on partage des paroles autant que des verres.
Chacun s’est essayé a mettre en mots ses plus belles
émotions, toutes les choses qu’on ne dit pas, que l’on garde
au fond de soi.
Non loin de nous on sent la mer qui bouge au rythme de nos
vers. Les oiseaux s’envolent avec nos poésies.
J’ai choisi ce chemin difficile d’apprendre a écrire,
me souvenant des mots de mon enfance, cette langue française
si belle, si musicale.
Les mots inspirés par les thèmes proposés ont commencé a s’énoncer dans ma tête.
Merci pour » frontière » qui m’a emmené au Mexique,
Merci pour « le pont » qui m’a fait passer entre deux rives,
Merci pour « la rue »qui m’a fait penser a mon village
Merci pour « la chambre » qui m’a fait retourner en enfance
Merci pour « des petits riens » qui m’ont emmenée dans mon jardin sous la neige,
Merci pour » la différence » qui m’a fait réfléchir,
Merci pour l’ignorance qui m’a rappelé l’école qui nous a tout appris.
Hier soir, ce fut une belle soirée de clôture des apéros poétiques de la saison 2023 2024. Soirée à textes et à chansons avec nos amis musiciens François Mahé des Portes et Olivier Guérin.
Beaucoup d’auteurs ont ressenti le besoin de nous offrir en avant première leurs textes sur le thème de l’arbre qu’ils diront lors du prochain festival des 28,29 et 30 juillet prochains.
Cette fin de saison est l’occasion de remercier tous les acteurs de ces apéros poétiques : aubergistes, écrivains , passeurs de textes, musiciens et chanteurs, et bien sûr le public souvent nombreux.
Bonnes vacances à tous et n’oubliez pas le festival de la Houle des mots dont le programme est lisible sur ce site. La billetterie du spectacle de CLOTILDE DE BRITO y est également ouverte.
Bien à vous tous.
L’équipe des apéros poétiques.
DEMAIN
Asphalte brûlante
Souffle chaud, comprimé
Membres lourds
Corps compact, disloqué
Marche hasardeuse
Scansion du corps à chaque souffle
Rues désertes sous le fer rouge
Couleurs à l’unisson
Ombre absente ou si rare
Quête épuisante de l’eau
Attente fiévreuse de la nuit
Fraîcheur fantasmée du noir
Douceur magique du rêve éveillé
Réconfort immédiat du verbe
Mémoire vibrante de l’écriture
Espoir de cette vie rebelle et tenace
Inventer la suite de l’histoire
FELURES
Partout où mes regards se portent, je devine des fêlures, stries brillantes, transparentes comme autant de blessures, coupures, gerçures ou de petites déflagrations
Traits fins et délicats, microscopiques, épais, larges, étroits, grands, petits, droits, tordus
Une fêlure est un état intermédiaire, une faille, une fente, un interstice, une rainure, une déchirure, une craquelure, qui laisse passer le vent, la lumière, elle peut se rompre ou se réparer
C’est un état transitoire de fragilité, d’inconfort qui traverse l’épaisseur de l’objet, de l’âme, sans fragmentation
Des fêlures maintiennent l’intégrité tandis que d’autres sont plus menaçantes, un précipice qui pourrait faire vaciller
La fêlure peut être le premier signe d’un désaccord, une menace
Parfois elle altère la voix et lui donne un charme si particulier
Ou bien c’est la tête qui est fêlée
Même disparues en apparence, certaines fêlures laissent des traces ; le corps, l’âme, l’objet en gardent la mémoire, comme un point de repère qui permet de se situer dans le temps….avant, après
Je vois ces fêlures dans la nature, sur la coquille de l’escargot, sur la carapace de la tortue, elles racontent son histoire, les aspérités de sa vie, la bonne ou mauvaise santé de l’animal ; ainsi la carapace sert de camouflage à la tortue, à la fois os et cartilage. C’est sa force et sa fragilité
Le prédateur sait où l’attaquer. Les fêlures sur sa carapace racontent ces menaces et ces combats
Les fêlures sont riches de sens et d’histoires
Animal ou humain, nous sommes des kaléidoscopes de fêlures
« Poèmes en liberté ». Ce matin en écho au thème proposé hier au dernier* apéro-poétique organisé par Presqu’île en poésie, je glisse ce poème que j’avais oublié et qui sonne tout juste. Alors j’ose enfin et me lance ce matin.
*pour cette mi-saison
Écrire en liberté
écrire et libérer
les sens pour dire
combien vivre, je veux
combien vivre, je peux
combien aimer, je peux
combien aimer, je veux
écrire et dire
clairement « je veux »
écrire et dire
à tout ceux
qui occupent mon cœur
combien je veux encore
combien je veux pouvoir
dire haut et très fort
tout l’amour que je porte
tout l’amour qui me fuit
je veux savoir
poser mon cœur
et savourer encore
exprimer toutes mes peurs
ou plutôt tous mes doutes
oser dire
je suis là
me libérer enfin
des carcans de la vie
de tant de maladresses
me libérer enfin
Le coeur léger je me dirigeais vers la plage, je me réjouissais à ton approche. Au détours d’un muret, j’apercevais ta chevelure,étincelante comme une coiffure orientale,elle renvoyait dans le solei l’éclat de tes pampilles d’argent.
J’aimais te retrouver,merveilleux complice, dans l’océan de tes branches, je franchissais des mers, je bravais des tempêtes, la main en visière, je cherchais l’ennemi.
Tu étais mon vaisseau, j’étais ton capitaine.
Je grimpais avec aisance, jusqu’au donjon sur ton écorce lisse, à califourchon j’étais le chevalier Bayard et de tes branches en étendard, je dominais ma forteresse.
Certains jours assise entre les boas qui fuyaient de ton tronc, je caressais de chaque côté de mon corps l’émergeance de tes racines qui me servaient de trône.
Je me laissais aller en fourageant le sable et la terre mélangés qui collaient à mes mains et entraient sous mes ongles………..J’aimais cette odeur humide de terreau et de sel à la fois qui me reste impreignée.
J’ai passé tant d’heures sur les balançoires occasionnelles de tes grands bras protecteurs. Avec toi j’ai ri…. J’ai pleuré aussi quand ma révolte était inassouvie…. Je me suis
raconté des histoires……Je me suis inventé un oncle d’Amérique…
Aujourd’hui encore quand je passe devant toi la nostalgie m’étreint……….Mes 10 années sont loin……..Alors je montre à ceux qui partagent mes promenades, l’écrin de mes jeunes années, le compagnon fidèle de mes escapades, le partenaire attentif qui a su garder mes secrets, grâce à lui mes rêves étaient réels, j’étais invulnérable et la porte de tous les possibles m’était ouverte.
Louise Montagne -juin 2023
La douceur de vivre
ici et maintenant
dans les branches de ma maison.
Suspendue loin de la terre,
de ses désastres,
de ses guerres,
je contemple infiniment
le ciel, les aurores et j’entends
les oiseaux dans les feuillaisons.
Je bois l’eau des pluies et du vent,
dans mon hamac, près de la cime ;
Je rêve de nids, d’oisillons,
ma main caressant l’horizon.
Plus de tourments,
de peurs inutiles,
la vie naturelle s’affirme,
dans ses couleurs, dans son roman,
aux senteurs des quatre saisons.
J’habite un arbre, une petite île,
heureux Robinson en exil,
moitié sauvage, moitié hors du temps !
Je vis ici et maintenant
loin des villes, loin des parterres,
loin des cris, loin de la misère,
Vendredi est mon seul amant,
dans les nuages,
dans l’abandon.
Michèle PETTAZZONI
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
L’infidèle
Ne soyez pas fidèle
aux maisons, au pays,
à ce qui ensorcelle,
à ce qui éblouit !
Tous les ors nous retiennent
comme l’oiseau au nid,
ne soyez pas fidèle
à la terre d’ici.
Ne soyez pas fidèle
aux parents, aux amis,
aux amours de la veille
ou celles d’aujourd’hui …
Tant de fois se méprennent,
pesant sur notre vie,
ne soyez pas fidèle
à tous … Et à ceux-ci !
Ne soyez pas fidèle
aux morts ou aux esprits,
aux écrits de vermeil,
aux dieux, aux convertis …
Comme des sentinelles
souvent barrent la vie,
ne soyez pas fidèle
aux rêves d’après-vie.
Je ne suis pas fidèle,
je vais droit à la vie …
Entre mots et merveilles
la vie est inouïe !
Tant pis pour le doux ciel,
tant pis pour l’infini,
je suis une infidèle …
Et qui m’aime … me suit !
J’adresse un énorme remerciement à Olivier Guérin qui a eu la gentillesse de lire, avec son habituelle application, ce texte en mon absence.
Au jardin japonais
La geisha s’agenouille au bout du pont de bois
Qui saute le ruisseau du jardin japonais.
Elle voit dans les joncs que se cachent les oies
Au milieu des roseaux dominant le marais.
Elle pose les mains sur les planches verdies
Pour ne pas alerter les grands oiseaux nicheurs.
Tout en elle est statue face aux eaux engourdies
Qui reflètent le mont des cerisiers en fleurs.
Son manteau de loden la couvre de bon goût
La fond dans le décor où s’amuse le vent
Jusque dans ses cheveux flottants sur son surtout
Comme un soleil rougi sur un étendard blanc.
Ses mèches éclaircies d’un rayon de cristal
Sont aussi frêles que les branches du bonzaï
Et dansent sur son front un ballet oriental.
J’aime à voir la geisha dont je fus samouraï.
Poème lu par Michèle Pattazzoni
Invitation
Devine, mon amour… Devine
Qui vient dîner ce soir, chez nous.
J’ai sorti la vaisselle fine
Et débouché du vin d’Anjou…
Ce soir, c’est notre anniversaire,
J’ai invité nos souvenirs.
Ils ont accepté sans manières.
Ils sont en route. Ils vont venir…
Ils arriveront un par un
En effaçant sur leur passage
Les années grises du chagrin
Et la mémoire des naufrages.
Le vent s’enroulant aux lilas
Et lissant les troncs bleus des hêtres
Portera le bruit de leurs pas
Jusqu’au balcon de ma fenêtre.
Ils auront marché sur la dune
En écrasant quelques œillets,
Et bu de longs rayons de lune
Si bien qu’ils seront un peu gais.
Ils m’offriront des campanules
Et me serreront dans leurs bras
Sous le satin du crépuscule,
M’enveloppant de leur émoi.
J’aurai déployé sur la table
La longue nappe de lin bleu,
Les sièges seront confortables,
Le couvert sera mis pour deux .
Nos souvenirs auront pris place
Dans la pénombre d’autrefois ;
Nous nous assiérons face à face :
Je dînerai seule… avec toi.
Yvonne Le Meur-Rollet’
(Dans le recueil » Sur les sentiers de la mélancolie »- 2019)
Fin d’année
Une année de rencontre chez Virginie, au Bretagne,a la goêlette, au vieux moulin,
s’achève avec nos mots poétiques en liberté.
On s’est découvert des âmes de poètes,
des amis avec qui on partage des paroles autant que des verres.
Chacun s’est essayé a mettre en mots ses plus belles
émotions, toutes les choses qu’on ne dit pas, que l’on garde
au fond de soi.
Non loin de nous on sent la mer qui bouge au rythme de nos
vers. Les oiseaux s’envolent avec nos poésies.
J’ai choisi ce chemin difficile d’apprendre a écrire,
me souvenant des mots de mon enfance, cette langue française
si belle, si musicale.
Les mots inspirés par les thèmes proposés ont commencé a s’énoncer dans ma tête.
Merci pour » frontière » qui m’a emmené au Mexique,
Merci pour « le pont » qui m’a fait passer entre deux rives,
Merci pour « la rue »qui m’a fait penser a mon village
Merci pour « la chambre » qui m’a fait retourner en enfance
Merci pour « des petits riens » qui m’ont emmenée dans mon jardin sous la neige,
Merci pour » la différence » qui m’a fait réfléchir,
Merci pour l’ignorance qui m’a rappelé l’école qui nous a tout appris.
Hier soir, ce fut une belle soirée de clôture des apéros poétiques de la saison 2023 2024. Soirée à textes et à chansons avec nos amis musiciens François Mahé des Portes et Olivier Guérin.
Beaucoup d’auteurs ont ressenti le besoin de nous offrir en avant première leurs textes sur le thème de l’arbre qu’ils diront lors du prochain festival des 28,29 et 30 juillet prochains.
Cette fin de saison est l’occasion de remercier tous les acteurs de ces apéros poétiques : aubergistes, écrivains , passeurs de textes, musiciens et chanteurs, et bien sûr le public souvent nombreux.
Bonnes vacances à tous et n’oubliez pas le festival de la Houle des mots dont le programme est lisible sur ce site. La billetterie du spectacle de CLOTILDE DE BRITO y est également ouverte.
Bien à vous tous.
L’équipe des apéros poétiques.
Il s’agit bien sûr de la saison 2022 2023. Cette coquille ne vous aura pas échappé!
2 poèmes que j’ai lus hier soir
DEMAIN
Asphalte brûlante
Souffle chaud, comprimé
Membres lourds
Corps compact, disloqué
Marche hasardeuse
Scansion du corps à chaque souffle
Rues désertes sous le fer rouge
Couleurs à l’unisson
Ombre absente ou si rare
Quête épuisante de l’eau
Attente fiévreuse de la nuit
Fraîcheur fantasmée du noir
Douceur magique du rêve éveillé
Réconfort immédiat du verbe
Mémoire vibrante de l’écriture
Espoir de cette vie rebelle et tenace
Inventer la suite de l’histoire
FELURES
Partout où mes regards se portent, je devine des fêlures, stries brillantes, transparentes comme autant de blessures, coupures, gerçures ou de petites déflagrations
Traits fins et délicats, microscopiques, épais, larges, étroits, grands, petits, droits, tordus
Une fêlure est un état intermédiaire, une faille, une fente, un interstice, une rainure, une déchirure, une craquelure, qui laisse passer le vent, la lumière, elle peut se rompre ou se réparer
C’est un état transitoire de fragilité, d’inconfort qui traverse l’épaisseur de l’objet, de l’âme, sans fragmentation
Des fêlures maintiennent l’intégrité tandis que d’autres sont plus menaçantes, un précipice qui pourrait faire vaciller
La fêlure peut être le premier signe d’un désaccord, une menace
Parfois elle altère la voix et lui donne un charme si particulier
Ou bien c’est la tête qui est fêlée
Même disparues en apparence, certaines fêlures laissent des traces ; le corps, l’âme, l’objet en gardent la mémoire, comme un point de repère qui permet de se situer dans le temps….avant, après
Je vois ces fêlures dans la nature, sur la coquille de l’escargot, sur la carapace de la tortue, elles racontent son histoire, les aspérités de sa vie, la bonne ou mauvaise santé de l’animal ; ainsi la carapace sert de camouflage à la tortue, à la fois os et cartilage. C’est sa force et sa fragilité
Le prédateur sait où l’attaquer. Les fêlures sur sa carapace racontent ces menaces et ces combats
Les fêlures sont riches de sens et d’histoires
Animal ou humain, nous sommes des kaléidoscopes de fêlures
Françoise Sartorio
« Poèmes en liberté ». Ce matin en écho au thème proposé hier au dernier* apéro-poétique organisé par Presqu’île en poésie, je glisse ce poème que j’avais oublié et qui sonne tout juste. Alors j’ose enfin et me lance ce matin.
*pour cette mi-saison
Écrire en liberté
écrire et libérer
les sens pour dire
combien vivre, je veux
combien vivre, je peux
combien aimer, je peux
combien aimer, je veux
écrire et dire
clairement « je veux »
écrire et dire
à tout ceux
qui occupent mon cœur
combien je veux encore
combien je veux pouvoir
dire haut et très fort
tout l’amour que je porte
tout l’amour qui me fuit
je veux savoir
poser mon cœur
et savourer encore
exprimer toutes mes peurs
ou plutôt tous mes doutes
oser dire
je suis là
me libérer enfin
des carcans de la vie
de tant de maladresses
me libérer enfin
et dire combien
je l’aime
Cette simple entité
qui se démultiplie
et dire combien
je l’aime
oser le dire enfin
quitter ce sentiment
de ne pas savoir dire
Bravo et felicitations très joli poème
Le coeur léger je me dirigeais vers la plage, je me réjouissais à ton approche. Au détours d’un muret, j’apercevais ta chevelure,étincelante comme une coiffure orientale,elle renvoyait dans le solei l’éclat de tes pampilles d’argent.
J’aimais te retrouver,merveilleux complice, dans l’océan de tes branches, je franchissais des mers, je bravais des tempêtes, la main en visière, je cherchais l’ennemi.
Tu étais mon vaisseau, j’étais ton capitaine.
Je grimpais avec aisance, jusqu’au donjon sur ton écorce lisse, à califourchon j’étais le chevalier Bayard et de tes branches en étendard, je dominais ma forteresse.
Certains jours assise entre les boas qui fuyaient de ton tronc, je caressais de chaque côté de mon corps l’émergeance de tes racines qui me servaient de trône.
Je me laissais aller en fourageant le sable et la terre mélangés qui collaient à mes mains et entraient sous mes ongles………..J’aimais cette odeur humide de terreau et de sel à la fois qui me reste impreignée.
J’ai passé tant d’heures sur les balançoires occasionnelles de tes grands bras protecteurs. Avec toi j’ai ri…. J’ai pleuré aussi quand ma révolte était inassouvie…. Je me suis
raconté des histoires……Je me suis inventé un oncle d’Amérique…
Aujourd’hui encore quand je passe devant toi la nostalgie m’étreint……….Mes 10 années sont loin……..Alors je montre à ceux qui partagent mes promenades, l’écrin de mes jeunes années, le compagnon fidèle de mes escapades, le partenaire attentif qui a su garder mes secrets, grâce à lui mes rêves étaient réels, j’étais invulnérable et la porte de tous les possibles m’était ouverte.
Louise Montagne -juin 2023
Loin du monde
La douceur de vivre
ici et maintenant
dans les branches de ma maison.
Suspendue loin de la terre,
de ses désastres,
de ses guerres,
je contemple infiniment
le ciel, les aurores et j’entends
les oiseaux dans les feuillaisons.
Je bois l’eau des pluies et du vent,
dans mon hamac, près de la cime ;
Je rêve de nids, d’oisillons,
ma main caressant l’horizon.
Plus de tourments,
de peurs inutiles,
la vie naturelle s’affirme,
dans ses couleurs, dans son roman,
aux senteurs des quatre saisons.
J’habite un arbre, une petite île,
heureux Robinson en exil,
moitié sauvage, moitié hors du temps !
Je vis ici et maintenant
loin des villes, loin des parterres,
loin des cris, loin de la misère,
Vendredi est mon seul amant,
dans les nuages,
dans l’abandon.
Michèle PETTAZZONI
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
L’infidèle
Ne soyez pas fidèle
aux maisons, au pays,
à ce qui ensorcelle,
à ce qui éblouit !
Tous les ors nous retiennent
comme l’oiseau au nid,
ne soyez pas fidèle
à la terre d’ici.
Ne soyez pas fidèle
aux parents, aux amis,
aux amours de la veille
ou celles d’aujourd’hui …
Tant de fois se méprennent,
pesant sur notre vie,
ne soyez pas fidèle
à tous … Et à ceux-ci !
Ne soyez pas fidèle
aux morts ou aux esprits,
aux écrits de vermeil,
aux dieux, aux convertis …
Comme des sentinelles
souvent barrent la vie,
ne soyez pas fidèle
aux rêves d’après-vie.
Je ne suis pas fidèle,
je vais droit à la vie …
Entre mots et merveilles
la vie est inouïe !
Tant pis pour le doux ciel,
tant pis pour l’infini,
je suis une infidèle …
Et qui m’aime … me suit !
Michèle PETTAZZONI