Sans faille

La fille à fleur de l’âge et fraîche d’innocence
S’éveille dans la grange où la lumière avance
Elle étend tout son corps dans l’herbe qui la cerne
Mêlant dans ses cheveux quelques brins de luzerne.

Les yeux toujours mi-clos, elle sent son amant
Qui bien avant le jour repartit en laissant
Dans ses mains le cadeau d’un peu de sa sueur
Et sur sa bouche rose un baiser plein d’ardeur.

Il promit à l’enfant qu’elle n’était qu’hier
Qu’il reviendra ce soir, humble et malgré tout fier
Avec un bouquet blanc d’œillets pour son sourire
Et des poèmes doux qu’il aimera lui dire.

Elle doute un instant et s’étonne à prier
Que ce qu’a dit sa mère est faux au parolier.
C’est un homme sincère et droit qu’elle a séduit.
Il viendra, c’est certain, sans attendre la nuit.

Puis le jour se fait long et triste de travail
Les heures sont des poids plus lourds que le poitrail
Qu’elle avait sur ses seins, qu’elle voyait briller.
Puis soudain, elle entend des pas sur le gravier.

Dominique Mongodin

Ce contenu a été publié dans "Faille", Apéros poétiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *