La vie bien sûr est belle
Autant qu’elle est rugueuse.
Quand elle n’est cruelle
La vie se fait heureuse.
Tout dépend du moment
Où nous évoquons celle
Qui nous torture un temps
Puis qui nous étincelle.
La vie est belle aux jours
Et s’assombrit la nuit
Elle n’est pas toujours
Celle qui nous séduit.
Qui pourrait se targuer
D’être toujours heureux
Quand pour la naviguer
La vie offre des creux ?
Vous avez vécu pour
Quelques années de rêve
Où chaque heure du jour
N’était qu’un peu de trêve.
Vous avez pu souffrir
Comme moi j’ai souffert
Quand avant de gésir
L’amour vous fut offert.
Mais vous avez peut-être
Quelques temps survolé.
D’un élan de bien être
Vous vous êtes envolé.
Moi aussi je m’envole
Quand le vent m’ébouriffe
De son souffle frivole
Qui me porte et me griffe.
Le vent est beau et fort
Et pourtant il m’assaille
Il m’agresse au beaufort
Et parfois je défaille.
Je me nourris du vent
Et du bourgeon fleuri
Autant qu’auparavant
Quand l’ardeur m’a souri.
Je vois la coccinelle
Symbole du bonheur
Qui part à tire d’aile
En emportant ma peur.
Je respire le sel
De l’estran dénudé
Je me sens immortel
Tel un ange évadé.
Je ne suis qu’un atome
Avec peu de crédit
Et le ciel est un dôme
Qui m’offre son esprit.
Oui, je vole et je plane
Et je vais imitant
Dans mon désir diaphane
Le vol de Jonathan.
Le ciel ne sait m’offrir
Plus que je ne peux voir.
C’est à moi de m’ouvrir
Chaque jour, chaque soir
Pour que la vie soit belle.
Je cesse de vouloir
Voler son escarcelle
De feu et d’encensoir.
Tout est là pour me plaire
Où pour me dévaster.
À moi de savoir faire
Comment bien exister.
Qu’importe mon parcours !
J’ai toujours fait au mieux
Alternant mauvais tours
Et les temps merveilleux.
Dominique Mongodin