« Des petits riens » thème de l’apéro poétique du mois de septembre – Les poèmes lus sont offerts en commentaires …

Cette saison 2022-2023 inaugure une nouvelle forme des apéros poétiques. Trois moments sont prévus.

  1. Lecture imposée par le thème.
  2. Découverte et coup de coeur pour un poète.
  3. Un poème- monde (un poème pour dire le fracas du monde)
merci à tous ceux qui offriront en partage leurs poèmes.
Ce contenu a été publié dans A la Une, Apéros poétiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

6 réponses à « Des petits riens » thème de l’apéro poétique du mois de septembre – Les poèmes lus sont offerts en commentaires …

  1. Y. Le Meur-Rollet dit :

    Absence

    Tu ne poseras plus
    Près du café qui fume
    La frêle rose rouge cueillie sous la fenêtre,
    Tu ne souriras plus à la course affolée
    D’une fourmi gourmande
    Attirée par l’odeur sucrée des confitures
    Dégoulinant des trous des tartines grillées.

    Tu ne lanceras plus en ouvrant grand la porte
    Qui s’accroche toujours aux franges du tapis :
    « Descends vite…Viens voir ! Le muguet est fleuri ».
    Tu ne m’aideras plus à étendre le linge
    Et nous ne rirons plus, ensemble, tous les deux,
    Quand le vent fou fera voler les nappes blanches
    Au-dessus du vieux mur où la treille s’égare.

    Tu es là-bas, si loin sous ta dalle bien lisse
    Et si proche pourtant
    Juste au bord de mes yeux.
    Yvonne Le Meur-Rollet

  2. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    ( Posté pour Marie-Hélène Hudelist)
    Des petits riens

    A travers la fenêtre tombent des flocons blancs par centaines,

    Calme, douceur, beauté, ouate…

    Petit a petit, les cailloux ont disparu,

    l’herbe devient blanche , plus d’allées ,

    plus de repères, les arbres se transforment,

    les branches s’allongent,

    le jardin est un fantôme,

    mon esprit s’enrubanne,

    ces milliers de petits riens,

    ont construit une œuvre, un tapis entier,

    sans trous, sans crevasse, sans ourlet, sans faille,

    une immensité blanche fragile

    prête a fondre et a disparaître

    pour remonter vers le ciel.

    Marie-Hélène Hudelist
    23 septembre 2022

  3. Michèle PETTAZZONI dit :

    D’abord un point

    D’abord un point
    mou
    sensible
    humide
    d’abord un point.

    Puis quelques gouttes d’eau
    qui gerbent,
    qui s’amassent,
    dans le creux d’une impasse,
    puis quelques gouttes d’eau.

    Soudain un trou … une chasse,
    une source filante
    débordante
    vorace,
    soudain un trou, une chasse.

    Et un geyser qui trace
    au milieu de l’impasse
    un espoir
    un ru vert
    et enfin le geyser.

    Le geyser pointe droit
    de la bouche de sable
    une bouche géante
    une bouche qui saigne.

    Et le geyser efface
    le sang
    les larmes
    les traces

    Seuls les mots les remplacent
    ils bondissent
    ils éclatent …
    Des mots
    fins
    durs
    brillants

    Et les mots … des diamants.

    Michèle PETTAZZONI

  4. Michèle PETTAZZONI dit :

    La surprise

    Il m’a demandé un baiser
    juste un baiser sur sa joue creuse
    comme on donne au petit enfant
    un bisou sur sa joue heureuse.

    Il était vieux et cancéreux
    couché sur un lit d’hôpital.
    Il était maigre, il avait mal…
    Il a murmuré : « un baiser ».

    Venue avec quelque dossier
    ma bouche sur sa peau d’ivoire…
    Quand je suis retournée le voir
    il était mort, c’était trop tard.

    Il était vieux et cancéreux,
    j’étais jeune et pleine d’envies…
    Bien sûr je n’avais pas compris
    combien on peut aimer la vie.

    Michèle PETTAZZONI

  5. Dominique Mongodin dit :

    Je ne sais pas, je ne peux rien

    Il est aussi secret que son domaine est grand
    C’est lui qui est géant et moi qui suis petit
    Ce qu’il a vu jamais ne pourra être dit
    Je roule entre mes doigts un grain de sable blanc.

    Je mesure le temps qui me sépare de lui
    M’imaginant alors capable de compter
    Il crisse dans ma main et je dois accepter
    Que son éternité n’a d’égal que l’ennui.

    Ils sont aussi brillants qu’ils me sont éloignés
    Si loin et si présents, éclairant nuits et jours
    Témoins intemporels et muets pour toujours
    J’observe l’univers des astres alignés.

  6. Jean Pierre Billois. dit :

    C’est sur la plage d’Omaha Beach en Normandie que j’ai photographié ces petits riens……..

Répondre à Michèle PETTAZZONI Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *