« Faille » thème de l’apéro-poétique du vendredi 26 avril, au café-restaurant le Bretagne, à 18h30.

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8 réponses à « Faille » thème de l’apéro-poétique du vendredi 26 avril, au café-restaurant le Bretagne, à 18h30.

  1. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Un poème de Paul Verlaine:
    Dans ce poème, Verlaine s’identifie à Gaspard Haüser.
    (Voir Wikipédia pour trouver des renseignements sur ce personnage mystérieux dans lequel Verlaine retrouve ses propres failles)

    Gaspard Haüser chante…

    e Je suis venu, calme orphelin
    Riche de mes seuls yeux tranquilles,
    Vers les hommes des grandes villes :
    Ils ne m’ont pas trouvé malin.

    A vingt ans, un trouble nouveau,
    Sous le nom d’amoureuses flammes,
    M’a fait trouver belles les femmes :
    Elles ne m’ont pas trouvé beau.

    Bien que sans patrie et sans roi
    Et très brave ne l’étant guère,
    J’ai voulu mourir à la guerre :
    La mort n’a pas voulu de moi.

    Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
    Qu’est-ce que je fais en ce monde ?
    O vous tous, ma peine est profonde :
    Priez pour le pauvre Gaspard!

  2. Michèle+PETTAZZONI dit :

    Ce sonnet a été écrit par Michel-Ange alors qu’il peignait le plafond de la Chapelle Sixtine. On notera le désespoir final de l’artiste face à sa création, « né io pittore »…. « je ne suis pas peintre ». Ce poème récapitule les tourments physiques du peintre, tourments qui aboutissent, en conclusion, à la remise en question de son art : c’est un très bel exemple des souffrances de l’artiste devant sa création.

    Traduction en français :

    Dans ce labeur, un goitre m’est venu,
    Comme l’eau en fournit aux chats de Lombardie
    À moins que ce ne soit de quelque autre pays,
    Car, à force, mon ventre au menton s’est collé.

    La barbe au ciel, je sens mon cerveau sur l’échine
    Et me voilà doté d’un torse de harpie,
    Pendant que, sur ma face dégouttant,
    Le pinceau me transforme en riche pavement.

    Les reins me sont rentrés dedans la panse,
    Mon cul, par contrepoids, en croupe s’est changé,
    En vain j’avance en aveugle mes pieds.

    J’ai par devant l’écorce qui s’allonge
    Et, par derrière, elle se tend, se plisse,
    Me recourbant comme un arc de Syrie.

    Ainsi de mon esprit
    Les jugements sont-ils fallacieux, contournés :
    Sarbacane tordue ne tire jamais droit.

    Ma peinture défunte,
    Ami, défends-la donc, et mon honneur aussi,
    Car la place et mauvaise, et je ne suis pas peintre.

    Traduction Michel Orcel

  3. Michèle+PETTAZZONI dit :

    Enfantillages

    Enfant, longtemps j’avais peur
    du loup, des sorcières et du noir.
    Qui m’a dit, les loups c’est fini,
    y en a plus, même sous les lits ?
    Et hop, j’ai chassé le loup de ma vie.
    Qui m’a dit, les sorcières c’était hier,
    y en a plus, même aux cimetières ?
    Et hop, j’ai chassé la dernière.
    Et le noir ?
    Je l’ai fondu dans mille couleurs :
    bleu nuit, jaune soleil, rouge ardeur …
    Et hop, mon noir s’est changé en Renoir

    Ecoutez ce que je vais vous dire :
    -sans corps – sans couleur – muette –
    chevauchant un balai sans tête,
    tapie dans ma demeure à l’ombre d’un vieux loup
    fondue dans le chaudron des nuits,
    – LA PEUR –
    Et hop, la Peur se cache et joue, puérile,
    à me faire PEUR !

    Michèle PETTAZZONI

  4. Dominique Mongodin dit :

    Enfants aventuriers

    Sur l’amas des rochers
    De la tour Solidor
    Deux grands aventuriers
    Recherchaient un trésor
    De coquilles d’hermite.
    Fouillant parmi les failles
    Du cahot de granit
    Ils faisaient des trouvailles.

    Alors, riches de peu
    Ils se dressaient devant
    Leur glorieuse aire de jeu
    Et ils bravaient le vent.

  5. Dominique Mongodin dit :

    Sans faille

    La fille à fleur de l’âge et fraiche d’innocence
    S’éveille dans la grange où la lumière avance
    Elle étend tout son corps dans l’herbe qui la cerne
    Mêlant dans ses cheveux quelques brins de luzerne.

    Les yeux toujours mi-clos, elle sent son amant
    Qui bien avant le jour repartit en laissant
    Dans ses mains le cadeau d’un peu de sa sueur
    Et sur sa bouche rose un baiser plein d’ardeur.

    Il promit à l’enfant qu’elle n’était qu’hier
    Qu’il reviendra ce soir, humble et malgré tout fier
    Avec un bouquet blanc d’œillets pour son sourire
    Et des poèmes doux qu’il aimera lui dire.

    Elle doute un instant et s’étonne à prier
    Que ce qu’a dit sa mère est faux au parolier.
    C’est un homme sincère et droit qu’elle a séduit.
    Il viendra, c’est certain, sans attendre la nuit.

    Puis le jour se fait long et triste de travail
    Les heures sont des poids plus lourds que le poitrail
    Qu’elle avait sur ses seins, qu’elle voyait briller.
    Puis soudain, elle entend des pas sur le gravier.

  6. montagne dit :

    Désolée je suis trop distraite, j’ai mis deux fois le titre et j’ai oublié de signer.
    Louise Montagne -avril 2024 –

  7. montagne dit :

    BATAILLE

    Je n’ai pas trouvé d’accordailles
    Au fond de mon intimité
    Ni dans mon cerveau en pagaille,
    Mon âme est torturée.

    Au fond de mon intimité,
    Mes idées noires ferraillent,
    Mon âme est torturée,
    Ma vie en pièces se détaille.

    Mes idées noires ferraillent
    Mes regrets dans la brêche engouffrés,
    Ma vie en pièce se détaille
    Comme les morceaux d’un navire fracassé.

    Mes regrets dans la brêche engouffrés,
    Tels les flots dans la faille,
    Comme les morceaux d’un navire fracassé
    Mes remords s’écaillent.

    Tels les flots dans la faille
    Le bleu de mes yeux s’est noyé
    Mes remords s’écaillent,
    Débordant d’eau salée

    Le bleu de mes yeux s’est noyé,
    Ma résistance défaille
    Au fond de mon intimité
    Je n’ai pas trouvé d’accordailles.

    Louise Montagne

  8. HUET Jean-Yves dit :

    Bonjour.
    Suite à la soirée de vendredi dernier, je vous livre un texte écrit il y a déjà quelques semaines dans le cadre du thème 2024 du Printemps des Poètes.
    J’ai fait un montage avec les tableaux associés mais je ne puis le transmettre dans ce commentaire.

    RENDRE GRACE
    Par la grâce, d’un mot, au musée imaginaire
    Je suis entré, revenu de l’antique ère
    Sur de vieux parquets désertés où m’apaisent
    Des tableaux mêlés oubliés aux cimaises.

    Une « Danseuse » de Degas, vaporeuse,
    S’y élance, elle flotte radieuse,
    Bondit avec grâce hors son cadre doré,
    Aérienne, éperdue, sans gravité.

    Légère, elle surfe « la Vague » d’Hokusaï,
    Ephémère équilibre de la muraille,
    Surabondance, puissance de la grâce,
    Source infinie de toutes les audaces.

    Sur le port brumeux du Havre, elle glisse
    Au pied du chevalet de Monet, complice,
    Elle entre en « Impression soleil levant »,
    En moment de grâce absolu hors du temps.

    Quelques entrechats lumineux l’introduisent
    Dans l’atelier de Rembrandt que le soir tamise.
    Elle assiste au « Retour du fils prodigue »,
    Folle rentrée en grâce que tout cœur brigue.

    Ultime cabriole à la Tate Britain,
    Agenouillée en espérance sereine,
    Avec « L’Enfant Samuel » qu’elle embrasse,
    Abondamment elle prie… d’avoir la grâce.

    Sur la pointe des pieds je me suis retiré
    Mais j’ai laissé la porte ouverte, entrez !
    Accrochez là vos tableaux, il y a place,
    Rêvez, vivez, il est temps de rendre grâce.

    Jean-Yves HUET – 17 février 2024

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