« Il était une fois… » thème du prochain apéro-poétique, le vendredi 20 décembre à 18h30, au bar-restaurant La Goélette.

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11 réponses à « Il était une fois… » thème du prochain apéro-poétique, le vendredi 20 décembre à 18h30, au bar-restaurant La Goélette.

  1. Jean Bernard Vivet dit :

    L’hiver

    Le soir nous partirons
    Sur la neige incertaine
    Dans un traîneau d’amarantes
    De cristaux en fleurs.
    Le ciel éclatera
    Comme un théâtre ouvert
    Et tout refleurira
    Autour de ta présence.

    Ma vie se jettera
    Aux pieds de tes bras nus
    Et je t’inventerai
    Mille merveilles anciennes
    Qui renaîtront sans cesse
    Les uns après les autres
    En câlins de brocante
    Suspendus à ton cou.

    Le silence des feuilles
    Englouties par l’hiver
    Percera le verglas
    Sous tes pas de géant
    Et ma vie lèvera
    A tes rêves de pierre
    Comme lève déjà
    Le parfum du printemps.

    Monique CHAPLIN

  2. Jean Bernard Vivet dit :

    IL ETAIT UNE FOIS (1894) – extrait de « La Mer »

    Jean Richepin (1849-1926)

    Il était une fois jadis
    Trois petit gueux sans père et mère
    C’est sur l’air du de profundis
    Qu’on chante leur histoire amère

    Ils avaient soif, ils avaient faim
    Ne buvaient, ne mangeaient qu’en rêve
    Quand ils arrivèrent enfin
    A demi-morts sur une grève

    L’Océan leur dit : – C’est ici
    Que va finir votre fringale.
    Mangez ! Buvez ! Chantez aussi !
    Soyez gais ! C’est moi qui régale.

    Et les trois pauvres goussepains
    Qui n’avaient jamais vu de grève,
    Ont contemplé des pains, des pains,
    Et de l’eau, plus que dans leur rêve.

    Sans chercher, sans se déranger
    Ils avaient la table servie,
    De quoi boire et de quoi manger
    Tout leur soûl et toute leur vie.

    Hélas ! les jolis pains mollets
    A la croûte ronde et dorée,
    C’était le désert des galets
    Jaunis par l’or de la soirée.

    L’eau claire et pure, l’eau sans fin,
    C’était l’eau de la plaine amère.
    Ils sont morts de soif et de faim,
    Les trois petits sans père et mère.

    Cette histoire est du temps jadis.
    Une vague me l’a narrée
    Au rythme du de profondis
    Que leur chante encor la marée.

  3. Jean Bernard Vivet dit :

    IL ÉTAIT UNE FOIS…

    La mémoire est sans limite, elle est toute éternité
    Ses ramifications nous entraînent
    Dans l’antre chaleureux de l’humanité
    Et nous amène dans les lieux les plus sombres même

    Dans la forêt des pensées humaines
    Où je me suis perdu, j’ai cru voir une luciole
    J’ai couru, voulu la prendre entre mes mains
    Comme un trésor, un guide, une idole

    Mais plus j’avançais, plus la faible lueur s’éloignait
    Posée sur les bois d’un cerf dix-cors
    Ne voulant pas prendre forme, prendre corps

    C’est alors que je me suis retrouvé nez à nez
    Avec un personnage tout en barbe
    Ayant tout l’air d’un sage, assis au pied d’un arbre
    Un vieil homme dépenaillé à qui on aurait donné la monnaie

    Que cherches-tu homme de peu de foi ?
    Je suis en quête de la vérité sur notre destinée
    Celle à laquelle tout le monde voudrait croire
    Je voudrais savoir la fin de l’histoire
    Celle qui commençait par « il était une fois… »

    Jean-Bernard VIVET

    Saint-Suliac, 20 décembre 2024

  4. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    En supplément:Un conte de Victor Hugo

    L’ogre et la fée
    Un brave ogre des bois, natif de Moscovie,
    Etait fort amoureux d’une fée, et l’envie
    Qu’il avait d’épouser cette dame s’accrut
    Au point de rendre fou ce pauvre cœur tout brut ;
    L’ogre, un beau jour d’hiver, peigne sa peau velue,
    Se présente au palais de la fée, et salue,
    Et s’annonce à l’huissier comme prince Ogrousky.
    La fée avait un fils, on ne sait pas de qui.
    Elle était, ce jour-là, sortie, et quant au mioche, Bel enfant blond nourri de crème et de brioche, Don fait par quelque Ulysse à cette Calypso,
    Il était sous la porte et jouait au cerceau.
    On laisse l’ogre et lui tout seuls dans l’antichambre.
    Comment passer le temps quand il neige, en décembre
    Et quand on n’a personne avec qui dire un mot ? L’ogre se mit alors à croquer le marmot.
    C’est très simple. Pourtant c’est aller un peu vite, Même lorsqu’on est ogre et qu’on est moscovite, Que de gober ainsi les mioches du prochain.
    Le bâillement d’un ogre est frère de la faim. Quand la dame rentra, plus d’enfant ; on s’informe.
    La fée avise l’ogre avec sa bouche énorme :
    As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j’ai ?
    Le bon ogre naïf lui dit : Je l’ai mangé.
    Or c’était maladroit. Vous qui cherchez à plaire, Jugez ce que devint l’ogre devant la mère Furieuse qu’il eût soupé de son dauphin.
    Que l’exemple vous serve ; aimez, mais soyez fin,
    Adorez votre belle et soyez plein d’astuce ; N’allez pas lui manger, comme cet ogre russe, Son enfant, ou marcher sur la patte à son chien
    … Victor Hugo

  5. marie helene hudelist dit :

    Il était une fois…

    Il était une fois une petite graine toute ronde et toute mignonne,
    Un petit poisson frétillant suivant le courant de la rivière de loin la regardait ,
    Il réussit à l’approcher, ils se firent des bisous,
    Et plus tard naquit une petite fille blonde aux yeux bleus si belle !
    Ils se mirent a nager tous les trois,
    Pour aller a la rencontre d’un copain,
    Qui lui aussi avait rencontré une petite graine toute ronde et toute mignonne,
    Ils avaient eu un petit garçon brun aux yeux marron,
    Si beau lui aussi
    Les deux petits se regardèrent, leurs yeux s’illuminèrent,
    Ils se firent des bisous,
    Et eurent beaucoup d’enfants des blonds, des bruns et des châtains clairs.

  6. Anne Bataille dit :

    Il était une fois…
    Une seule fois…
    Il était une fois l’enfance
    Insouciance, innocence
    Entre les deux mon coeur balance
    Balance, balançoire… jusqu’au ciel !
    Délicieuse terreur
    un peu mal au coeur
    Course au papillon
    Si beau, si léger, si coloré
    Mains en avant, espoir insensé de l’attraper
    Et boum… pas vu la racine !
    Aïe, pas grave, fais ta maligne
    Grimper aux arbres
    Là-haut, là aussi ça balance
    Le ciel entre les feuilles
    Si beau, si léger, si coloré
    Le sol est loin, frayeur, terreur
    Même pas peur !
    Insouciance, innocence, confiance
    Sauter dans les meules de foin
    De la paille plein les cheveux
    ça pique, ça gratte
    Dévaler les pentes herbues
    Bras écartés, on s’envole
    ça glisse, ça crie
    la chute est rude
    Tomber nez à nez avec un scarabée
    j’en suis bouche bée !
    Il était une fois l’enfance
    Allongée dans l’herbe
    le regard hypnotisé par la course des nuages
    Quelle histoire, le gros ours a perdu ses oreilles
    il a fondu et est devenu crême fouettée
    Des histoires qui s’écrivent toutes seules
    Devant mes yeux ébahis !
    Si beau, si léger, si blanc !
    Il était une fois… mon enfance !

  7. Jo Bzh 22 dit :

    IL ÉTAIT UNE FOIS.

    Il était un grand nombre de fois
    Un homme qui aimait une femme.
    Il était un grand nombre de fois
    Une femme qui aimait un homme.
     Il était un grand nombre de fois
    Une femme et un homme
    Qui n’aimaient pas celui et celle qui les aimaient.
     Il était une seule fois
     Une seule fois peut-être
    Une femme et un homme qui s’aimaient.

    Robert Desnos.

  8. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Conte pour rire
    Lu à trois voix:Dominique Mongodin, Michèle Pettazzoni, Claire Rollet

    Chapitre I

    Il était une fois, un vieux prince charmant
    qui n’était plus vraiment sexy depuis longtemps .
    Il s’était épaissi, s’essoufflait rapid’ment
    et ne galopait plus les cheveux dans le vent.
    À la fin du dîner, il buvait un rhum blanc
    et sortait au jardin pour fumer en cachette.
    Le soir, il montait tôt dans sa chambre, en toussant.
    Sa femm’ restait en bas pour lire tranquill’ment
    tandis qu’il s’endormait, très très seul, sous sa couette.

    Le prince était pourtant toujours amoureux d’elle,
    sa Belle au Bois dormant, aussi belle qu’avant,
    mais lui, il l’admettait, n’était plus très vaillant.
    Elle avait tout tenté pour qu’enfin se réveille,
    la libido perdue du jeune époux d’antan :
    ell’ portait des parfums d’ambre et de citronnelle,
    des dessous chics coûteux et très affriolants,
    lui servait des potions de jus de coccinelles….
    Rien ne put ranimer, du prince, les élans.

    Chapitre II

    Ell’ s’ ennuyait énormément
    et dépensait tout son argent
    – l’argent du vieux prince charmant-
    en fards, en crèm’s et en onguents
    pour séduire un nouvel amant
    qu’ell’ voulait jeune et plus fringant.

    Il dormait sur ses deux oreilles,
    le vieux prince un peu bedonnant,
    sans se douter que l’infidèle
    filait en robe de dentelle
    dans un beau cabriolet blanc,
    pour retrouver, dans un motel,
    un jeune et séduisant amant.

    Il l’emmèn’rait, espérait elle,
    au plus haut point du firmament.
    Mais l’amant fut très décevant,
    il la saoula de compliments
    sans jamais l’emmener au ciel.

    Quand elle fut lasse des promesses
    de ce faiseur de boniments
    ell’ décida qu’il était temps
    que cette fade histoire cesse.

    Chapitre III

    Lorsqu’el’ fut revenue chez elle,
    près de son prince vieillissant,
    ell’ le trouva,sous la tonnelle,
    qui l’attendait fort patiemment,
    sans se fâcher le moindrement.
    Il vit bien qu’elle était à cran !
    Il lui offrit très gentiment
    un grand vin chaud à la cannelle.
    Et ils trinquèr’nt en souriant….
    ..

    Quand elle eut bu ce remontant,
    ell’le regarda tendrement.
    Il lui joua du violoncelle
    pour la distraire artistiq’ment :
    ell’ l’écouta les yeux brillants.
    Il lui chanta des ritournelles
    aux refrains quelque peu gnangnan :
    ell’ les trouva bouleversants…
    Puis, ouvrant ses bras à sa belle
    Il l’invita très galamment
    À partager son lit trop grand.

    Et là, ô miracle ! ô merveille !
    le corps du vieux prince charmant
    retrouva sa vigueur d’antan,
    et ils s’aimèrent comme avant.

    Yvonne Le Meur-Rollet. Décembre 2024

    .

  9. Dominique Mongodin dit :

    Comment se faire rouler

    Il avait une 103.
    Elle avait un solex.
    J’étais sur mon vélo.
    On s’baladait à trois
    Refoulant nos complexes.
    Y’en avait un de trop.

    Elle a mis sa main blanche
    Sur son frêle poignet
    Et il a mis les gaz.
    J’ai senti dans mes hanches
    Et mes cuisses musclées
    Que je n’étais qu’un nase !…

    Il avait une moto
    Elle aimait bien le rock.
    J’avais une 4L.
    On était bon potos,
    Trouvant au fond d’un bock
    De quoi avoir des ailes.

    Elle chantait Elvis
    En play-back du juke-box.
    Quand ils s’en sont allés
    J’ai senti mon pénis
    Dépourvu de botox
    Doucement s’étaler….

    Il avait une étoile
    Sur son capot brillant.
    Elle faisait du stop.
    Il a freiné pile poil.
    J’ai mis mon clignotant,
    Il a jeté sa clope.

    Elle a penché la tête
    Vers la vitre teintée
    Et elle m’a fait un doigt
    Pour saluer ma défaite.
    Alors j’ai continué
    Tout seul dans ma Dacia….

    Moralité
    Pour choper une gonzesse
    Fallait être motard !
    Pour mater une cougar
    Mieux vaut une Mercedes !

  10. PETTAZZONI dit :

    A été évoqué le poème de Jean Anouilh « La chèvre folle »

    Monologue d’un Prince Charmant devant la Belle au Bois dormant.

    Dors ma dulcinée, dors
    J’ai une nouvelle à t’annoncer
    Je ne te réveillerai pas tout de suite
    Dors de ton lourd sommeil de Belle aux cheveux d’or

    La nouvelle m’a bouleversé
    Elle te bouleversera
    Je ne suis plus le même
    Je ne serai plus jamais le même

    Reste dans ta profonde léthargie
    Toi aussi tu seras changée
    Que rien ne bouge, que rien n’effleure
    Ta virginale candeur !

    Rêve dans ton mignon lit doré, rêve dans ton fastueux palais
    Que tes songes ne soient que luxe et beauté !
    Moi, prince vaillant connu des tous dans le pays des fées
    Je me sens tel une méchante araignée

    Hésitant au-dessus de toi
    Il faut pourtant que tu saches !
    Tout est calme dans le château
    Pur espace d’éternité suspendu à mon baiser…

    Épilogue :

    La princesse, malgré son état semi comateux, avait tout entendu de ce verbiage oiseux.
    C’était une jeune princesse intelligente et pragmatique. Elle avait eu tout le temps de cogiter durant ses cent ans de solitude. Les paroles de ce prince hésitant l’avaient fait flipper en langage actuel et elle décida de ne pas se réveiller quoiqu’il en coûte ! (Comme il se dit à présent) Ce discours ondoyant l’avait dégoûté du prince. Car elle en avait soupé des non-dits et des mensonges durant sa courte existence.
    Elle conclut que son réveil serait subordonné à une véritable rencontre avec un homme qui saura, après ce terrible traumatisme vécu, trouver les mots du cœur et de l’esprit. Qu’il soit prince, bûcheron ou palefrenier.

    Michèle PETTAZZONI

  11. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Belle affiche qui offre une grande liberté à l’imagination.

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