« Parfums et épices » thème du prochain apéro-poétique, vendredi 29 novembre à 18h30 chez Virginie.

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8 réponses à « Parfums et épices » thème du prochain apéro-poétique, vendredi 29 novembre à 18h30 chez Virginie.

  1. Anne Bataille dit :

    L’Invitation au Voyage de Charles Baudelaire

    Mon enfant, ma sœur,
    Songe à la douceur
    D’aller là-bas vivre ensemble !
    Aimer à loisir,
    Aimer et mourir
    Au pays qui te ressemble !
    Les soleils mouillés
    De ces ciels brouillés
    Pour mon esprit ont les charmes
    Si mystérieux
    De tes traîtres yeux,
    Brillant à travers leurs larmes.

    Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.

    Des meubles luisants,
    Polis par les ans,
    Décoreraient notre chambre ;
    Les plus rares fleurs
    Mêlant leurs odeurs
    Aux vagues senteurs de l’ambre,
    Les riches plafonds,
    Les miroirs profonds,
    La splendeur orientale,
    Tout y parlerait
    À l’âme en secret
    Sa douce langue natale.

    Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.

    Vois sur ces canaux
    Dormir ces vaisseaux
    Dont l’humeur est vagabonde ;
    C’est pour assouvir
    Ton moindre désir
    Qu’ils viennent du bout du monde.
    – Les soleils couchants
    Revêtent les champs,
    Les canaux, la ville entière,
    D’hyacinthe et d’or ;
    Le monde s’endort
    Dans une chaude lumière.

    Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.

    Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857)

  2. Pettazzoni dit :

    Ont été évoqués lors de présentation du thème Parfums et Épices les noms de:
    -Michel Tournier, écrivain.
    -Patrick Süskind, écrivain, auteur du livre Le Parfum.
    -Dino Risi, cinéaste, pour le film Parfum de femme.
    -Guy de Maupassant, écrivain.
    -Haruki Murakami, écrivain.

  3. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Texte lu par Dominique Mongodin
    Reviviscence
    Fraîcheur verte des pins qui bordent les étangs,
    Longs effluves boisés mêlés d’ondes florales,
    Sillages se chargeant de senteurs animales,
    Tous les souffles du vent me grisent au printemps.

    Mon corps se réjouit chaque fois que je cueille
    La menthe, les oeillets, les lilas du jardin.
    Et, quand le haut tilleul embaume le chemin
    Je m’enivre du lait sucré du chèvre-feuille.

    Autour de moi s’attarde un parfum d’autrefois,
    Qui, derrière le temps, s’exhale en permanence,
    Nostalgique murmure émanant d’un sous-bois. 

    De ma mémoire alors, libérant sa fragrance
    Captive sous l’écorce épaisse des saisons,
    Le passé renaissant s’échappe en longs frissons.

    Yvonne Le Meur- Rollet (Novembre 2024)

  4. Michèle PETTAZZONI dit :

    Lu par Michèle PETTAZZONI

    “Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir.”

    ― Marcel Proust, mort en 1922, Du côté de chez Swann

  5. Michèle PETTAZZONI dit :

    Parfum d’oubli dans la maison

    Les fleurs réjouissaient la maison
    Couleurs et senteurs familières
    Des enfants, menottes guerrières
    Se rapprochaient des tiges fières
    Dressées droites comme un appel…
    Le vase haut, presqu’éternel
    En retenant ses prisonnières
    Paraissait une citadelle !

    Toujours des fleurs dans ma demeure
    Dans la cuisine et le salon
    Sur les tables et le balcon,
    Contre mes lèvres c’est si bon !
    Un souffle chaud les fait danser,
    Fleurs de jeunesse et de beauté,
    Baume parfumé de tendresse
    Sur des souvenirs qui me blessent.

    Des fleurs dans l’ancienne maison :
    Les tiges amollies se penchent,
    Corolles flétries qui s’épanchent
    Répandant leurs fortes odeurs.
    Deux frêles mains sur un bouquet
    L ´emprisonnent, mort, sur le cœur
    Sur le jardin du désespoir
    Sans me parler et sans me voir.

    Michèle Pettazzoni 01/12/2024

  6. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Correspondances

    La Nature est un temple où de vivants piliers
    Laissent parfois sortir de confuses paroles;
    L’homme y passe à travers des forêts de symboles
    Qui l’observent avec des regards familiers.

    Comme de longs échos qui de loin se confondent
    Dans une ténébreuse et profonde unité,
    Vaste comme la nuit et comme la clarté,
    Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

    II est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
    Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
    — Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

    Ayant l’expansion des choses infinies,
    Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
    Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.

    Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

  7. Dominique Mongodin dit :

    Re-connaissance

    Reconnaître un désir
    Mis de coté longtemps
    Par la force des ans
    Et sentir ce parfum
    De loin mais le sentir
    Avant qu’il soit passé
    Juste tout près de soi.

    Revivre en les taisant
    Ces fantômes frissons
    Inavouables sens
    D’épices égarés
    Dont se charge l’espace
    Qui va rétrécissant
    Avant de disparaitre.

    Recroiser ce regard
    Flou sans l’interpeller
    Puis en fermant les yeux
    Respirer dans le vent
    Les effluves qui fuient
    Pour ne plus revenir
    Qu’au sein de la mémoire.

    Entendre retentir
    Soudain comme un éclair
    Jaillissant dans la nuit
    Cette voix qui supplie
    Et puis se retourner
    Dans un soulagement
    En lui ouvrant les bras.

  8. Dominique Mongodin dit :

    Sucré…..salé

    Croquer un nem en deux
    En sauce l’immerger
    Et mes yeux dans tes yeux
    Cristallins me plonger.

    Sauter quelques gambas
    Qui me laissent le goût
    Poivré de ton embrasse
    Et des mets aigre-doux.

    Sucer mon doigt collant
    Comme au temps de nuit folle
    Qu’après le riz gluant
    Nous prenions notre envol.

    Revoudras-tu du porc au caramel
    À aimer le sucré qui dans ta gorge coule
    Alors qu’une eau salée se perd dans ton rimmel
    Pour troubler le saké dont encor je me saoule.

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