#1 La poésie … pour continuer à rêver, à respirer, à aimer, à crier… Vivre !

La poésie sous toutes ses formes pour continuer à rêver, à respirer, à aimer, à crier… Vivre !

Certains d’entre vous ont vu, ont lu, ont partagé l’article de F. Cadet paru sur Médiapart ce samedi 21 mars 2020 (édition de la mi-journée) :  « Insuffler, dans ce temps suspendu par le confinement, des bulles poétiques contagieuses »… (le lien ici)

 

« Presqu’île en poésie » y pensait justement…comme une invitation à partager

ici sur le site en ajoutant des commentaires à cet article

ou bien sur le site facebook de PeP  (ici) [je ne sais pas encore comment intégrer un lien direct avec « le petit ‘f’ blanc sur fond bleu » qui va bien]

Alors voici une première proposition :

à partir de cette photo (nouvelle photo de couverture de notre site facebook), nous vous invitons à laisser libre cours à vos mots poétiques …

« Une araignée a réussi sa sortie…… »

… (c) JPBillois

Instant de fuite capté un lendemain de tempête
… à vous la suite ..

Offrez-nous vos mots en Commentaires …

Poétiquement, L’équipe de PeP

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9 réponses à #1 La poésie … pour continuer à rêver, à respirer, à aimer, à crier… Vivre !

  1. PETTAZZONI dit :

    Demain la liberté

    Petite araignée sans malice
    tu as réussi ta sortie,
    oh sais-tu comme je t’envie
    de courir libre de ta vie!

    La forte houle a balancé
    nasses et casiers sur l’estran
    et ton amer confinement
    n’a pas entamé ton courage.

    Enfermés nous rêvons de plages
    nous sommes tous pris dans la nasse…
    Je respire un air confiné
    la houle des morts me terrasse.

    Nous attendons la liberté
    les mots s’enlacent dans nos têtes
    puisque nos mains sont empêchées,
    demain est à préserver .

    Après-demain la liberté !

    Michèle Pettazzoni

  2. Prigent Guy dit :

    Itinéraire des peintres sur la ria du Trieux

    J’ai vu une sarabande de nuages tirée par un funambule sur la ligne d’horizon, se lever dans le ciel, brossé par le vent, pour saluer une flottille de misainiers et de sloops bardée des couleurs de fête (Paul Signac). Chaque port met sa réputation en jeu, ses marins sur des yachts, de Pen Lan à Pontrieux, de Loguivy de la mer à Bréhat, pour célébrer le printemps des premières régates.

    Toujours le ciel tend son miroir sur la mer de Bréhat au phare de la Croix qui annonce l’embouchure de la ria. L’alliage du feu et de l’eau faisant son miel de ce chemin de lumière.

    Une fine pelure de nuages enroulant les dernières étoiles, comme une queue de comètes (Charles Lapicque).

    J’avale à pleins poumons le vent qui n’a pas le goût salé qui vient de la mer. Les lueurs du jour commencent à danser dans l’air frais du matin.
    Les rochers aux chapeaux pointus comme des berniques s’écrêtent de cristaux de rosée, élevant leurs têtes d’épingle nacrées, dessus le couvercle de la mer.

    Les goémons veinent les rochers de leurs couleurs sombres, délivrent leurs odeurs d’iode
    dans un ciel d’été. Signac passait tous ses étés près du fleuve et des îles de Bréhat.
    Les pins encore verts se vident de leur résine pour se transformer en orgueilleuse mâture, la sciure du bois de charpente à angle courbe, garantit le bordage des navires en chantier, lorsque la lune est descendante et qu’il faut encore trouver un sens à l’action.

    En espoir de cause, je plisse les yeux pour sentir les premiers picotements de la vie sur le fleuve, pour accueillir les sourires qui rident les visages connues ou inconnues, que présente le peintre (Henri. Rivière). des femmes aux visages graves et sereins, courbées sous le poids de l’outil.

    Le soleil fait des taches de rousseur sur l’angle vif des rochers. Une eau sombre agite les pieds de couteau des falaises aux ongles vernis. Les vagues tricotent des rubans de dentelles dans la roche friable aux doigts de schiste . Il faut faire attention à ne pas glisser sur la lame tranchante des rochers.

    Une fumée bleue découpe les toits rouges des maisons. Les yeux des phares sont maintenant vides, aveuglés par la lumière nouvelle. Les deux éclats de l’optique, où se mirent les rayons du soleil heurtent sans bruit les vitres de la lanterne dans un mouvement continu, inutile.

    Je dois me pincer fort pour me remettre au travail, attentif à tendre la toile sur le bois. Parfois, nous gardons trop de pensées à réparer sur l’établi. Celles-ci font trop de nœuds. Je dois ajuster la mesure de mes sentiments, évacuer la mélancolie, qui me serre lorsque je regarde les aquarelles et les bois gravés de H. Rivière. Le fleuve aurait-il tant changé ou seraient-ce ses rives trop remembrées par la civilisation des loisirs !

    Le vent emporte notre chaleur. Il va falloir marcher plus vite pour la récupérer. Ne pas perdre son souffle. Retrouver l’ivresse du désir de celui qui a peint le pays de derrière l’horizon, les braises sous la cendre. Ton nom salive dans ma bouche avec les paroles toujours redîtes.
    Le marin a dormi tout le reste de la journée, pour faire du rangement sur son bateau ou dans son atelier où les vents sont rares et les questions multiples. Il faut limer le silence, arrondir encore les angles. la sciure des mots s’élève à la rencontre de la lumière.

    Guy Prigent

  3. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Quel plaisir de recevoir ce poème qui a traversé « le vaste monde » pour arriver « chez nous » toucher notre cœur ouvert aux autres. Merci Laure.

  4. Laure Morali dit :

    Toujours
    chez nous
    une île
    vibre au mouvement de la mer

    Toujours
    en nous
    un coeur
    s’apaise à la lumière d’une étoile

    Partout
    chez soi
    le monde
    devient de plus en plus vaste

  5. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Après avoir fouillé dans mes tiroirs et modifié un vieux poème afin qu’il fasse référence à la photo proposée, je vous livre le résultat, de mon « inspiration de confinement ». et j’espère bien que d’autres poètes vont venir approvisionner cette rubrique !

    Vue sur mer
    (En écoutant Sidney Bechet)

    Sous un ciel nuageux à l’horizon flouté,
    Le jour gris s’étirait comme une chatte maigre
    Dans le rythme cuivré d’une musique nègre
    Qui griffait du talon, le parquet marqueté.

    Au pied de la terrasse ouverte aux libertés,
    Sternes et goélands, dans une rumeur aigre,
    Se posaient en douceur, après un vol allègre, 
    Trois casiers reposaient sur l’estran, désertés.

    Un crabe s’enfuyait dans une course alerte.
    Deux amants coude à coude, à la fenêtre ouverte,
    Frissonnaient du désir qui brûlait leurs bras nus.

    Les notes d’un saxo, dévalant sur la grève,
    Faisaient lever en eux des élans retenus, 
    Et l’ombre de leurs corps s’enluminait de rêve.

  6. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Confidences d’une évadée

    J’ai profité de la tempête
    Qui a démoli les barreaux
    Pour prendr’ la poudre d’escampette.

    Bye ! Bye ! prison !je r’tourn’ à l’eau
    A tout’vitess’ j’vais fair’ trempette …

    Mais sans tambourin ni trompette
    J-P arriv’, prend des photos…
    J’suis prise en flag… et sans maillot !

  7. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Un haïku
    Tu te fais la belle
    Vers la liberté du large,
    Prison désertée.

  8. CARRET dit :

    Très belle photo Jean-Pierre ! CMJ

  9. Domiredo dit :

    Une araignée a réussi sa sortie
    Échappant au court bouillon et à la mayo
    Laissant le casier dégarni
    S’activant à regagner les flots
    Elle s’accorde un sursis!
    Cette araignée, quel culot!!!

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