
C’est la rentrée ! Venez offrir en partage vos poèmes et les poèmes des auteurs que vous aimez sur le thème de « l’enfance ».
« L’enfance » sera le thème de l’apéro-poétique du vendredi 29 septembre -18h30 – à « La Goélette », 31 Grande Rue
C’est la rentrée ! Venez offrir en partage vos poèmes et les poèmes des auteurs que vous aimez sur le thème de « l’enfance ».
SOUVENIRS D’ENFANTS (FAUX PANTHOUM)
Les images reviennent
Sur mes souvenirs d’enfant,
Ma mémoire incertaine
Plane et survole l’estran,
Sur mes souvenirs d’enfant
Les vagues me ramènent
Planent et survolent l’estran.
Les journées s’égrennent,
Les vagues s’enchainent
Noyant mes plaisirs d’antan .
Mes courtes journées s’égrennent
Telles les coquilles d’argent
Noyant mes plaisirs d’antan
Echouées sur mon domaine
Telles les coquilles d’argent
Les blanches porcelaines
Echouées sur mon domaine……
C’est l’aube de mes dix ans
Les blanches porcelaines
Les mouettes ricanant.
Cest l’aube de mes dix ans
Les rochers par douzaines
Les mouettes ricanant
Des images reviennent.
Les rochers par douzaines
Le sable omniprésent
Des images reviennent
Sur mes souvenirs d’enfants …….
louise Montagne -septembre2023
désolée pour le H de pantoum,j’ai oublié de corriger
RETOUR EN ENFANCE
Ma fille, ma mère
J’ai besoin de toi
De ta force pour tenir debout
De tes mains pour masser ma peau fatiguée
comme je le faisais sur ton petit corps
Mes mains étaient énergiques sur ton être vigoureux
Tes mains sont délicates
Les ridules bleutées et les nœuds t’impressionnent
Tu me laves et détournes le regard
Tu choisis mes vêtements
Tu me donnes à manger, à boire
Tu m’expliques patiemment les mots perdus
Le timbre de ta voix évoque une douceur maternelle
perdue dans ma mémoire
Parfois tu répètes, t’impatientes
Je sens alors ta lassitude, ton empressement à en finir
Comme un petit enfant, mes larmes montent
Je saisis ta main, je m’accroche à ta vie
Je te supplie, encore, encore
Tu es mon enfant, ma chair
Je t’ai donné la vie
Aide moi à retenir la mienne
Tu es ma mère qui me manque tant
Je voudrais me blottir dans tes bras
Me lover comme un nourrisson
M’endormir doucement, au creux de ta chaleur
Au rythme de tes bercements et de tes comptines
Et ne plus me réveiller
Françoise Sartorio
Parfums d’enfance
De plus en plus souvent, les pas de ma mémoire
Mènent à cette cour, à l’ombre du tilleul,
Où le pelage roux d’un très vieil épagneul
Glisse vers le ruisseau que le clair soleil moire.
Ma mère sur le seuil, brandissant l’écumoire,
Hampe de mousse rose aux reflets de glaïeul,
M’appelait d’un signal entendu de moi seul :
« S’il te plaît, viens m’aider !… Je range mon armoire ».
Les pots de prunes d’or, les coulis de cassis,
Sagement s’alignaient, dans un ordre précis,
Prometteurs de desserts et de goûters de prince.
Les bonheurs d’autrefois exhalent leurs odeurs :
Prisonniers du placard dont l’ample porte grince,
Ils chuchotent des mots parfumés de pudeurs.
Yvonne Le Meur-Rollet
dans le recueil « Sur les sentiers de la mélancolie »-2019
Odeurs
Les odeurs toujours là
Des oignons cuits au four
Que nous sentions déjà
En sortant de la cour
Dans les rues buissonnières
De nos premiers amours
Sont des anniversaires.
Les pommes certains jours
Remplaçaient les oignons
Et parfois à leurs tours
Les lapins sentaient bons.
Souvent le vendredi
Était jour des galettes
Veille du samedi
Où l’agape s’arrête
On signait de la croix
Le pain à partager
Et l’on était sans voix
Au moment de manger.
Nos enfances passées
Dans les odeurs du four
Et dans les mijotées
Ont les goûts de l’amour.
Voici un de mes tout premiers textes, écrit en 1972.
J’aborde l’adolescence, content, mais déjà conscient que je resterai nostalgique des rêves et de la féerie de ma première jeunesse.
Papa rire
Le démaquillage
Est terminé.
Il est grand temps
De s’en aller
Et les enfants
Ne riront plus
Aux éclats
Autour de toi,
Même s’ils sont sages.
Tes gestes maladroits,
Ton grand nez
Peinturluré,
Ton chapeau tout tordu
Ne reparaîtront plus
Que dans nos souvenirs.
Ils nous feront sourire
On se pliera de rire
On sautera de joie
Et on se souviendra
De ton harmonica
Des énormes savates,
Et du bruit de tes pas
Claquants sur la piste.
Et ton sourire triste
Sur le nœud de cravate
Va nous manquer autant
Que tes frasques et tes chants.
Quitter l’enfance
J’ai quitté mon enfance
comme on quitte un pays,
une terre intranquille
aux promesses trahies
J’ai quitté une enfance
à l’appel de la vie,
m’évadant de sa ganse
qui asphyxiait mes nuits
J’ai franchi la frontière
étouffant les hauts cris
des bouches familières
m’accaparant au nid
Jeunesse ténébrante
où je mourais d’ennui,
où ma grande impuissance
bâillonnait toute envie
Je rêvais d’herbe tendre
de forêt, de répit…
Et dans un cœur qui tremble
souvent la mort sourit
J’ai renié mon enfance
son insouciance enfuie,
laissant une brillance
sur les gouttes de pluie
Je la regarde en face
la frôlant dans ses bruits,
ne tenant pas en place
telle l’enfant qui fuit. Michèle Pettazzoni
le 24 septembre 2023