« L’enfance » sera le thème de l’apéro-poétique du vendredi 29 septembre -18h30 – à « La Goélette », 31 Grande Rue

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15 réponses à « L’enfance » sera le thème de l’apéro-poétique du vendredi 29 septembre -18h30 – à « La Goélette », 31 Grande Rue

  1. marie helene hudelist dit :

    Ailleurs dans le passé

    Ailleurs c’était mon enfance,
    la chaleur des moissons,
    les chariots chargés de gerbes de blé,
    les sauts avec mes frères dans la bale de blé,
    c’était l’insouciance de l’enfance.
    Je me souviens de ma petite robe rouge
    qui flottait au vent quand je courrais,
    elle était si douce en suçant mon pouce.
    A la ferme, il y avait le taureau
    dont on m’avait dit qu’il avait peur du rouge.
    Je me souviens de mon effroi,
    je courais alors chez les chevaux qui tapaient du pied,
    puis a l’autre bout c’était les moutons et leur berger.
    Quand on sortait la belle voiture,
    on montait tous a l’arrière,
    mon grand-père conduisait
    et ma grand mère tricotait avec une couverture sur les genoux.
    ce ne sont que des souvenirs merveilleux
    d’amour et de chaleur.
    C’était il y a longtemps
    ailleurs dans les terres de somme
    ailleurs dans le temps,
    un temps disparu
    mais qui m’entraîne ailleurs.

  2. Pettazzoni dit :

    Dessine-moi l’enfance

    Et toujours la même maison
    les volets bleus le regard clair
    les chambres roses de chansons
    ricochant dessus les gouttières

    Le toit d’un rouge déraison
    les portes vives de mystère
    murmure d’eau et soleil rond
    rayonnant sur la terre entière

    Et du vert, du vert à foison
    des fleurs des arbres quelques pierres …
    Et au creux du cœur un layon
    un chemin droit vers la lumière.

    Michèle Pettazzoni

  3. Catherine dit :

    L’enfance
    « J’suis trop p’tit pour me prendre au sérieux
    Trop sérieux pour faire le jeu des grands,
    Assez grand pour affronter la vie
    Trop petit pour être malheureux »

    Et pourtant…
    Nul besoin d’une chanson
    Pour se rendre compte que l’enfance
    Est bien souvent vécue dans la souffrance
    Au travers des générations

    Enfance volée, enfance violée
    Enfance niée, enfance déniée
    Enfance maltraitée.
    Le monde contemporain n’en finit pas
    Avec les millénaires d’exploitation d’enfants soldats,
    trop jeunes au travail, rejetés par des familles désorientées
    On le consacre enfant-roi ? Pour être meilleur consommateur.
    On n’entend pas ses pleurs.

    Le petit d’homme, incapable d’autonomie
    A contrario de ses congénères animaux
    Paye à l’infini son accompagnement vers la vie.
    Un sage d’Afrique nous enseigne :
    « On n’hérite pas de la terre de ses ancêtres
    Mais on l’emprunte à ses enfants »
    Serait-ce cette dette qui rend les adultes si brutaux
    Envers leurs petits égaux ?

    L’historien a toujours raison
    qui raconte la déraison
    des adultes contre les jeunes.
    Face à notre génération
    Je déclare envers Aragon
    L’Enfance est l’avenir de l’Homme.

    Merci à J. Higelin et L. Aragon pour leur contribution posthume à l’élaboration de l’introduction et conclusion de ce texte.
    Catherine

  4. Anne Bihoreau St Malo dit :

    Merci de l’accueil convivial reçu lors de cet apéro-poétique sur l’enfance.
    Je vous transmets le poème écrit et lu à cette occasion. Au plaisir d’une prochaine !

    L’enfant
    est monté sur la chaise
    Une chaise empaillée
    inconfortable, bancale
    Sa jupe dépasse le rebord de la table
    Les torses des adultes comprimés par l’attente
    retiennent leur souffle
    Les coupes de fruits luisent
    des relents de sucre dont certains se pourlèchent
    et, l’enfant se lance

    il chante
    il ne sait de quels mots
    sera faite la suite des phrases
    il ne sait comment retrouver la strophe finale
    il sait que l’auditoire est là
    intraitable, envieux et gourmand tout à la fois
    et, il chante
    Heureux de l’espace qu’il emplit de sa voix
    Heureux de voir scintiller
    les perles autour de ce cou si pâle
    Heureux d’exercer ses ailes
    au-dessus de telles têtes
    Heureux de sentir l’air frais par la fenêtre
    au-dessus de telles têtes
    Heureux de sentir l’air frais par la fenêtre
    Heureux de voir la larme qui perle à l’oeil de sa mère

    La chaise geint
    le plancher grince
    la pendule s’arrête
    Une seule chose l’intéresse
    Cette ritournelle
    qui lui trotte dans la tête !

  5. Françoise Sartorio dit :

    BRIBES D’ENFANCE

    Au réveil, la tarte au flan chaud servie à domicile par le boulanger
    Les effluves, le bon goût de lait et de vanille
    Une sensation puissante de liberté lors de ballades solitaires sans dire où je vais
    A vélo ou juchée sur mes patins à roulettes, je roule vite, confiante
    Sur le chemin de l’école, des bouquets de chèvrefeuille dont je suce les fleurs avec délice
    Au fond de l’allée ombragée, la cour de l’école avec son gravier ; mes genoux en gardent un cuisant souvenir
    La découverte joyeuse de la lecture, toutes les collections rose, verte, rouge et or soigneusement rangées dans la bibliothèque de ma chambre
    Le chagrin de leur disparition brutale, vécue comme une tragédie, première trahison maternelle
    Les visites quotidiennes à la voisine âgée vêtue de noir qui pleure son mari et son unique fils
    Le plaisir de goûter son riz au lait et son chocolat chaud dans un grand bol émaillé
    Des parfums inconnus – fleur d’oranger, naphtaline, Synthol – flottent en suspension dans toute la maison
    Se sentir tiraillée entre rester pour faire plaisir et ne pas s’attarder dans le froid glacé du chagrin
    Revenir en courant vers la lumière, le bruit et la chaleur de l’antre familial
    Dès quatre ans, les séjours en colonies de vacances l’été pendant un mois
    Les siestes imposées dans d’immenses dortoirs d’où fusent les rires et les chuuuut
    La toilette au robinet et à l’eau glacée réduite au minimum faute d’intimité,
    Les regards furtifs, biaisés, insistants des garçons
    Les parties d’osselets, de billes à même le sol, les déguisements d’indiens, les têtes coupées de nos poupées en guise de trophée
    Les plaisirs simples en famille comme la traversée en bac, toute une expédition pour des pique niques à l’ile de Ré
    Les puces de mer entre mes doigts, la couleur verte des volets, la beauté des roses trémières
    Dormir est toujours un supplice, je veux me coucher très tard, me réveiller très tôt, jouir de la vie
    De cette partie de mon enfance remonte une sensation irrésistible de liberté, d’un possible à l’infini

    Françoise Sartorio

  6. Françoise Sartorio dit :

    RETOUR EN ENFANCE

    Ma fille, ma mère
    J’ai besoin de toi
    De ta force pour tenir debout
    De tes mains pour masser ma peau fatiguée
    comme je le faisais sur ton petit corps
    Mes mains étaient énergiques sur ton être vigoureux
    Tes mains sont délicates
    Les ridules bleutées et les nœuds t’impressionnent
    Tu me laves et détournes le regard
    Tu choisis mes vêtements
    Tu me donnes à manger, à boire
    Tu m’expliques patiemment les mots perdus
    Le timbre de ta voix évoque une douceur maternelle
    perdue dans ma mémoire
    Parfois tu répètes, t’impatientes
    Je sens alors ta lassitude, ton empressement à en finir
    Comme un petit enfant, mes larmes montent
    Je saisis ta main, je m’accroche à ta vie
    Je te supplie, encore, encore
    Tu es mon enfant, ma chair
    Je t’ai donné la vie
    Aide moi à retenir la mienne
    Tu es ma mère qui me manque tant
    Je voudrais me blottir dans tes bras
    Me lover comme un nourrisson
    M’endormir doucement, au creux de ta chaleur
    Au rythme de tes bercements et de tes comptines
    Et ne plus me réveiller

    Françoise Sartorio

  7. montagne dit :

    SOUVENIRS D’ENFANTS (FAUX PANTHOUM)

    Les images reviennent
    Sur mes souvenirs d’enfant,
    Ma mémoire incertaine
    Plane et survole l’estran,

    Sur mes souvenirs d’enfant
    Les vagues me ramènent
    Planent et survolent l’estran.
    Les journées s’égrennent,

    Les vagues s’enchainent
    Noyant mes plaisirs d’antan .
    Mes courtes journées s’égrennent
    Telles les coquilles d’argent

    Noyant mes plaisirs d’antan
    Echouées sur mon domaine
    Telles les coquilles d’argent
    Les blanches porcelaines

    Echouées sur mon domaine……
    C’est l’aube de mes dix ans
    Les blanches porcelaines
    Les mouettes ricanant.

    Cest l’aube de mes dix ans
    Les rochers par douzaines
    Les mouettes ricanant
    Des images reviennent.

    Les rochers par douzaines
    Le sable omniprésent
    Des images reviennent
    Sur mes souvenirs d’enfants …….

    louise Montagne -septembre2023

    • montagne dit :

      désolée pour le H de pantoum,j’ai oublié de corriger

    • Yvonne Le Meur-Rollet dit :

      Merci et bravo, Louisette pour ce joli poème qui a la forme d’un « vrai » pantoum,sans pour autant respecter toutes les règles de la poésie classique « à forme fixe ».
      L’essentiel en poésie n’est pas d’obéir à des règles rigides, mais de toucher le lecteur ou l’auditeur par la richesse des idées et des images. A cela s’ajoutent le choix des mots leur musique ainsi que le rythme du texte .Tous ces éléments contribuent à créer de l’émotion et permettent au poète de faire partager sa sensibilité et sa vision du monde.
      Et, comme à chaque fois, tu y es parvenue.

  8. SARTORIO Françoise dit :

    BRIBES D’ENFANCE
    Au réveil, la tarte au flan chaud servie à domicile par le boulanger
    Les effluves, le bon goût de lait et de vanille
    Une sensation puissante de liberté lors de ballades solitaires sans dire où je vais
    A vélo ou juchée sur mes patins à roulettes, je roule vite, confiante
    Sur le chemin de l’école, des bouquets de chèvrefeuille dont je suce les fleurs avec délice
    Au fond de l’allée ombragée, la cour de l’école avec son gravier ; mes genoux en gardent un cuisant souvenir
    La découverte joyeuse de la lecture, toutes les collections rose, verte, rouge et or soigneusement rangées dans la bibliothèque de ma chambre
    Le chagrin de leur disparition brutale, vécue comme une tragédie, première trahison maternelle
    Les visites quotidiennes à la voisine âgée vêtue de noir qui pleure son mari et son unique fils
    Le plaisir de goûter son riz au lait et son chocolat chaud dans un grand bol émaillé
    Des parfums inconnus – fleur d’oranger, naphtaline, Synthol – flottent en suspension dans toute la maison
    Se sentir tiraillée entre rester pour faire plaisir et ne pas s’attarder dans le froid glacé du chagrin
    Revenir en courant vers la lumière, le bruit et la chaleur de l’antre familial
    Dès quatre ans, les séjours en colonies de vacances l’été pendant un mois
    Les siestes imposées dans d’immenses dortoirs d’où fusent les rires et les chuuuut
    La toilette au robinet et à l’eau glacée réduite au minimum faute d’intimité,
    Les regards furtifs, biaisés, insistants des garçons
    Les parties d’osselets, de billes à même le sol, les déguisements d’indiens, les têtes coupées de nos poupées en guise de trophée
    Les plaisirs simples en famille comme la traversée en bac, toute une expédition pour des pique niques à l’ile de Ré
    Les puces de mer entre mes doigts, la couleur verte des volets, la beauté des roses trémières
    Dormir est toujours un supplice, je veux me coucher très tard, me réveiller très tôt, jouir de la vie
    De cette partie de mon enfance remonte une sensation irrésistible de liberté, d’un possible à l’infini

    Françoise Sartorio

  9. SARTORIO Françoise dit :

    RETOUR EN ENFANCE
    Ma fille, ma mère
    J’ai besoin de toi
    De ta force pour tenir debout
    De tes mains pour masser ma peau fatiguée
    comme je le faisais sur ton petit corps
    Mes mains étaient énergiques sur ton être vigoureux
    Tes mains sont délicates
    Les ridules bleutées et les nœuds t’impressionnent
    Tu me laves et détournes le regard
    Tu choisis mes vêtements
    Tu me donnes à manger, à boire
    Tu m’expliques patiemment les mots perdus
    Le timbre de ta voix évoque une douceur maternelle
    perdue dans ma mémoire
    Parfois tu répètes, t’impatientes
    Je sens alors ta lassitude, ton empressement à en finir
    Comme un petit enfant, mes larmes montent
    Je saisis ta main, je m’accroche à ta vie
    Je te supplie, encore, encore
    Tu es mon enfant, ma chair
    Je t’ai donné la vie
    Aide moi à retenir la mienne
    Tu es ma mère qui me manque tant
    Je voudrais me blottir dans tes bras
    Me lover comme un nourrisson
    M’endormir doucement, au creux de ta chaleur
    Au rythme de tes bercements et de tes comptines
    Et ne plus me réveiller

    Françoise Sartorio

  10. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Parfums d’enfance

    De plus en plus souvent, les pas de ma mémoire
    Mènent à cette cour, à l’ombre du tilleul,
    Où le pelage roux d’un très vieil épagneul
    Glisse vers le ruisseau que le clair soleil moire.

    Ma mère sur le seuil, brandissant l’écumoire,
    Hampe de mousse rose aux reflets de glaïeul,
    M’appelait d’un signal entendu de moi seul :
    « S’il te plaît, viens m’aider !… Je range mon armoire ».

    Les pots de prunes d’or, les coulis de cassis,
    Sagement s’alignaient, dans un ordre précis,
    Prometteurs de desserts et de goûters de prince.

    Les bonheurs d’autrefois exhalent leurs odeurs :
    Prisonniers du placard dont l’ample porte grince,
    Ils chuchotent des mots parfumés de pudeurs.

    Yvonne Le Meur-Rollet
    dans le recueil « Sur les sentiers de la mélancolie »-2019

  11. Dominique Mongodin dit :

    Odeurs

    Les odeurs toujours là
    Des oignons cuits au four
    Que nous sentions déjà
    En sortant de la cour
    Dans les rues buissonnières
    De nos premiers amours
    Sont des anniversaires.
    Les pommes certains jours
    Remplaçaient les oignons
    Et parfois à leurs tours
    Les lapins sentaient bons.
    Souvent le vendredi
    Était jour des galettes
    Veille du samedi
    Où l’agape s’arrête
    On signait de la croix
    Le pain à partager
    Et l’on était sans voix
    Au moment de manger.
    Nos enfances passées
    Dans les odeurs du four
    Et dans les mijotées
    Ont les goûts de l’amour.

  12. Dominique Mongodin dit :

    Voici un de mes tout premiers textes, écrit en 1972.
    J’aborde l’adolescence, content, mais déjà conscient que je resterai nostalgique des rêves et de la féerie de ma première jeunesse.

    Papa rire

    Le démaquillage
    Est terminé.
    Il est grand temps
    De s’en aller
    Et les enfants
    Ne riront plus
    Aux éclats
    Autour de toi,
    Même s’ils sont sages.

    Tes gestes maladroits,
    Ton grand nez
    Peinturluré,
    Ton chapeau tout tordu
    Ne reparaîtront plus
    Que dans nos souvenirs.

    Ils nous feront sourire
    On se pliera de rire
    On sautera de joie
    Et on se souviendra
    De ton harmonica
    Des énormes savates,
    Et du bruit de tes pas
    Claquants sur la piste.

    Et ton sourire triste
    Sur le nœud de cravate
    Va nous manquer autant
    Que tes frasques et tes chants.

  13. Michèle PETTAZZONI dit :

    Quitter l’enfance

    J’ai quitté mon enfance
    comme on quitte un pays,
    une terre intranquille
    aux promesses trahies

    J’ai quitté une enfance
    à l’appel de la vie,
    m’évadant de sa ganse
    qui asphyxiait mes nuits

    J’ai franchi la frontière
    étouffant les hauts cris
    des bouches familières
    m’accaparant au nid

    Jeunesse ténébrante
    où je mourais d’ennui,
    où ma grande impuissance
    bâillonnait toute envie

    Je rêvais d’herbe tendre
    de forêt, de répit…
    Et dans un cœur qui tremble
    souvent la mort sourit

    J’ai renié mon enfance
    son insouciance enfuie,
    laissant une brillance
    sur les gouttes de pluie

    Je la regarde en face
    la frôlant dans ses bruits,
    ne tenant pas en place
    telle l’enfant qui fuit. Michèle Pettazzoni
    le 24 septembre 2023

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