Sur le thème « Le Cri » un poème de Jean-Bernard Vivet

« CRI  DE  GUERRE – CRI D’AMOUR »

L’attaque est imminente
Dans la nuit qui s’achève
Dans la brume qui se désagrège
Un cri retentit :
A l’abordage !

L’air vibre, les canons tonnent
Le vieux réflexe animal est là
Réflexe de peur tout autant qu’intimidation
La clameur se fait orage
Elle donne à chacun son courage
Fouette les volontés désemparées
Redonne vigueur aux hommes
Qui veulent vivre ou bien mourir

Le cri surgit dans toutes les guerres
Réflexe tribal des hardes qui s’affrontent :
Gaulois, cavaliers maures, poilus napoléoniens, écossais des Highlands,
Maoris scandant le Haka, indiens rejoignant leurs ancêtres

Au plus fort des combats
Dans le corps à corps et l’étreinte mortelle
Dans le corps à corps et l’acte d’amour
Au plus fort du plaisir

Le cri nous dit l’intensité d’exister
Le cri de charge, le cri de décharge
Le cri de guerre et le cri d’amour ne sont qu’un

Cri de vie, de victoire sur la mort
Cri du sang, cri du nouveau né
Cri de la délivrance, cri de la renaissance
Cri du cœur et cri du corps
Spasme révélateur de notre existence
Vérité intangible :

Je crie, donc je suis ! « 

Jean-Bernard VIVET

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Lecture d’Annie Coll à la médiathèque de St Lunaire

 

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Sur le thème « Le Cri » un poème de Dominique Verdé de Lisle

Les mots, le cri

Dans le grand tumulte du monde

La parole des hommes est un flot continu

Pour instruire, étonner, pour être ou pour paraître

Les mots sont les habits lorsque le roi est nu

Pouvoir être entendu, n’est- ce pas exister

Et gagner une étoile voire l’éternité ?

Le discours enveloppe une vérité choisie

La phrase maladroite révèle le non dit

Les mots servent souvent à vaincre le silence

Dissimuler l’ennui, tromper l’indifférence

Trop de mots, trop de bruit

Dans la cacophonie que nous sert-il d’entendre

Et comment déceler ce qu’il nous faut comprendre ?

Le cri force l’écoute et impose le sens

C’est un élan vital, une toute puissance,

C’est l’enfant expulsé par un ventre en souffrance

Il hurle son effroi, la confiance trahie,

Son infinie détresse, la colère, le dépit,

Le besoin de tendresse,

L’horreur de la sagesse

A l’appel déchirant une voix répondra

Pour insuffler la vie, l’espoir, l’amour

Briser la solitude, inventer des toujours

Demeurent incertains le sens et le chemin

Et notre résistance aux farces du destin

Le cri chuchote, il s’étouffe, il s’éteint,

Le cri sera silence à mon dernier matin

Dominique Verdé de Lisle

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Sur le thème « Le Cri » un poème de Milou

Soudain dans la nuit un cri noir déchire les étoiles

elles tombent une à une dans la mer.

Chaque étoile explose dans les vagues et s’éteint.

Les poissons ont été dérangés,

leurs ventres argentés jaillissent et retombent en s’éclaboussant.

Les oiseaux migrateurs réveillés

déploient leurs ailes et s’envolent bruyamment

vers les étoiles perdues

le chien qui avait hurlé marche à pas lents

comme s’il s’excusait de son tintamarre.

 

Milou le 14 février 2020

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Sur le thème « Le Cri » un poème de Didier Colpin

L’EXCEPTION QUI…

Toujours un cri pour naître

Comme pour prévenir

Qu’en ce jour on pénètre

Un temps sachant sévir…

Toujours d’autres arrivent

Dans nos nombreux après

Qui connaît leurs secrets

Pourquoi cette offensive

Au milieu de bonheurs

Où même là les pleurs

Ont l’âme possessive ?

Toujours -ou pas- un cri

Dans l’ultime échéance

Quand s’en va notre esprit…

Fin de cette allégeance ?

            Didier Colpin

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Sur le thème « Le Cri » un poème de Michèle Pettazzoni

Vision dantesque

J’ai vu les cheminées, j’ai vu les miradors
j’ai marché stupéfait dans les camps de la mort
l’air que j’ai respiré transpirait le remord
de ceux qui savaient tout et sont restés muets
mes pas se sont fondus dans les empreintes folles
des morts-vivants marchant privés de leurs tombeaux
mon corps s’est liquéfié devant les barbelés
dans le four crématoire incrédule a crié.

Mes yeux, ma bouche, mes traits tout imprégnés d’horreur
dans une lumière blanche ont connu la terreur
de l’homme abandonné nu comme un nouveau-né
mon esprit a erré dans les stalags glacés
il a frôlé des âmes à jamais mortifiées
d’avoir au cœur de l’homme vu la Bête palpiter.

Michèle PETTAZZONI

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