« poèmes en liberté » thème de l’apéro poétique du vendredi 30 juin – Les poèmes lus sont offerts en commentaires …

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10 réponses à « poèmes en liberté » thème de l’apéro poétique du vendredi 30 juin – Les poèmes lus sont offerts en commentaires …

  1. Dominique Mongodin dit :

    J’adresse un énorme remerciement à Olivier Guérin qui a eu la gentillesse de lire, avec son habituelle application, ce texte en mon absence.

    Au jardin japonais

    La geisha s’agenouille au bout du pont de bois
    Qui saute le ruisseau du jardin japonais.
    Elle voit dans les joncs que se cachent les oies
    Au milieu des roseaux dominant le marais.

    Elle pose les mains sur les planches verdies
    Pour ne pas alerter les grands oiseaux nicheurs.
    Tout en elle est statue face aux eaux engourdies
    Qui reflètent le mont des cerisiers en fleurs.

    Son manteau de loden la couvre de bon goût
    La fond dans le décor où s’amuse le vent
    Jusque dans ses cheveux flottants sur son surtout
    Comme un soleil rougi sur un étendard blanc.

    Ses mèches éclaircies d’un rayon de cristal
    Sont aussi frêles que les branches du bonzaï
    Et dansent sur son front un ballet oriental.
    J’aime à voir la geisha dont je fus samouraï.

  2. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Poème lu par Michèle Pattazzoni

    Invitation
    Devine, mon amour… Devine
    Qui vient dîner ce soir, chez nous.
    J’ai sorti la vaisselle fine
    Et débouché du vin d’Anjou…

    Ce soir, c’est notre anniversaire,
    J’ai invité nos souvenirs.
    Ils ont accepté sans manières.
    Ils sont en route. Ils vont venir…

    Ils arriveront un par un
    En effaçant sur leur passage
    Les années grises du chagrin
    Et la mémoire des naufrages.

    Le vent s’enroulant aux lilas
    Et lissant les troncs bleus des hêtres
    Portera le bruit de leurs pas
    Jusqu’au balcon de ma fenêtre.

    Ils auront marché sur la dune
    En écrasant quelques œillets,
    Et bu de longs rayons de lune
    Si bien qu’ils seront un peu gais.

    Ils m’offriront des campanules
    Et me serreront dans leurs bras
    Sous le satin du crépuscule,
    M’enveloppant de leur émoi.

    J’aurai déployé sur la table
    La longue nappe de lin bleu,
    Les sièges seront confortables,
    Le couvert sera mis pour deux .

    Nos souvenirs auront pris place
    Dans la pénombre d’autrefois ;
    Nous nous assiérons face à face :
    Je dînerai seule… avec toi.

    Yvonne Le Meur-Rollet’
    (Dans le recueil  » Sur les sentiers de la mélancolie »- 2019)

  3. marie helene hudelist dit :

    Fin d’année

    Une année de rencontre chez Virginie, au Bretagne,a la goêlette, au vieux moulin,
    s’achève avec nos mots poétiques en liberté.
    On s’est découvert des âmes de poètes,
    des amis avec qui on partage des paroles autant que des verres.
    Chacun s’est essayé a mettre en mots ses plus belles
    émotions, toutes les choses qu’on ne dit pas, que l’on garde
    au fond de soi.
    Non loin de nous on sent la mer qui bouge au rythme de nos
    vers. Les oiseaux s’envolent avec nos poésies.
    J’ai choisi ce chemin difficile d’apprendre a écrire,
    me souvenant des mots de mon enfance, cette langue française
    si belle, si musicale.
    Les mots inspirés par les thèmes proposés ont commencé a s’énoncer dans ma tête.
    Merci pour » frontière » qui m’a emmené au Mexique,
    Merci pour « le pont » qui m’a fait passer entre deux rives,
    Merci pour « la rue »qui m’a fait penser a mon village
    Merci pour « la chambre » qui m’a fait retourner en enfance
    Merci pour « des petits riens » qui m’ont emmenée dans mon jardin sous la neige,
    Merci pour » la différence » qui m’a fait réfléchir,
    Merci pour l’ignorance qui m’a rappelé l’école qui nous a tout appris.

  4. Billois dit :

    Hier soir, ce fut une belle soirée de clôture des apéros poétiques de la saison 2023 2024. Soirée à textes et à chansons avec nos amis musiciens François Mahé des Portes et Olivier Guérin.
    Beaucoup d’auteurs ont ressenti le besoin de nous offrir en avant première leurs textes sur le thème de l’arbre qu’ils diront lors du prochain festival des 28,29 et 30 juillet prochains.
    Cette fin de saison est l’occasion de remercier tous les acteurs de ces apéros poétiques : aubergistes, écrivains , passeurs de textes, musiciens et chanteurs, et bien sûr le public souvent nombreux.
    Bonnes vacances à tous et n’oubliez pas le festival de la Houle des mots dont le programme est lisible sur ce site. La billetterie du spectacle de CLOTILDE DE BRITO y est également ouverte.
    Bien à vous tous.
    L’équipe des apéros poétiques.

  5. françoise Sartorio dit :

    2 poèmes que j’ai lus hier soir

    DEMAIN
    Asphalte brûlante
    Souffle chaud, comprimé
    Membres lourds
    Corps compact, disloqué
    Marche hasardeuse
    Scansion du corps à chaque souffle
    Rues désertes sous le fer rouge
    Couleurs à l’unisson
    Ombre absente ou si rare
    Quête épuisante de l’eau
    Attente fiévreuse de la nuit
    Fraîcheur fantasmée du noir
    Douceur magique du rêve éveillé
    Réconfort immédiat du verbe
    Mémoire vibrante de l’écriture
    Espoir de cette vie rebelle et tenace
    Inventer la suite de l’histoire

    FELURES
    Partout où mes regards se portent, je devine des fêlures, stries brillantes, transparentes comme autant de blessures, coupures, gerçures ou de petites déflagrations
    Traits fins et délicats, microscopiques, épais, larges, étroits, grands, petits, droits, tordus
    Une fêlure est un état intermédiaire, une faille, une fente, un interstice, une rainure, une déchirure, une craquelure, qui laisse passer le vent, la lumière, elle peut se rompre ou se réparer
    C’est un état transitoire de fragilité, d’inconfort qui traverse l’épaisseur de l’objet, de l’âme, sans fragmentation
    Des fêlures maintiennent l’intégrité tandis que d’autres sont plus menaçantes, un précipice qui pourrait faire vaciller
    La fêlure peut être le premier signe d’un désaccord, une menace
    Parfois elle altère la voix et lui donne un charme si particulier
    Ou bien c’est la tête qui est fêlée
    Même disparues en apparence, certaines fêlures laissent des traces ; le corps, l’âme, l’objet en gardent la mémoire, comme un point de repère qui permet de se situer dans le temps….avant, après

    Je vois ces fêlures dans la nature, sur la coquille de l’escargot, sur la carapace de la tortue, elles racontent son histoire, les aspérités de sa vie, la bonne ou mauvaise santé de l’animal ; ainsi la carapace sert de camouflage à la tortue, à la fois os et cartilage. C’est sa force et sa fragilité
    Le prédateur sait où l’attaquer. Les fêlures sur sa carapace racontent ces menaces et ces combats

    Les fêlures sont riches de sens et d’histoires
    Animal ou humain, nous sommes des kaléidoscopes de fêlures

    Françoise Sartorio

  6. Claire dit :

    « Poèmes en liberté ». Ce matin en écho au thème proposé hier au dernier* apéro-poétique organisé par Presqu’île en poésie, je glisse ce poème que j’avais oublié et qui sonne tout juste. Alors j’ose enfin et me lance ce matin.
    *pour cette mi-saison

    Écrire en liberté

    écrire et libérer
    les sens pour dire

    combien vivre, je veux
    combien vivre, je peux

    combien aimer, je peux
    combien aimer, je veux

    écrire et dire
    clairement « je veux »

    écrire et dire
    à tout ceux
    qui occupent mon cœur
    combien je veux encore

    combien je veux pouvoir
    dire haut et très fort
    tout l’amour que je porte
    tout l’amour qui me fuit

    je veux savoir
    poser mon cœur
    et savourer encore

    exprimer toutes mes peurs
    ou plutôt tous mes doutes

    oser dire
    je suis là

    me libérer enfin
    des carcans de la vie
    de tant de maladresses
    me libérer enfin

    et dire combien
    je l’aime

    Cette simple entité
    qui se démultiplie

    et dire combien
    je l’aime

    oser le dire enfin

    quitter ce sentiment
    de ne pas savoir dire

  7. montagne dit :

    Le coeur léger je me dirigeais vers la plage, je me réjouissais à ton approche. Au détours d’un muret, j’apercevais ta chevelure,étincelante comme une coiffure orientale,elle renvoyait dans le solei l’éclat de tes pampilles d’argent.
    J’aimais te retrouver,merveilleux complice, dans l’océan de tes branches, je franchissais des mers, je bravais des tempêtes, la main en visière, je cherchais l’ennemi.
    Tu étais mon vaisseau, j’étais ton capitaine.
    Je grimpais avec aisance, jusqu’au donjon sur ton écorce lisse, à califourchon j’étais le chevalier Bayard et de tes branches en étendard, je dominais ma forteresse.
    Certains jours assise entre les boas qui fuyaient de ton tronc, je caressais de chaque côté de mon corps l’émergeance de tes racines qui me servaient de trône.
    Je me laissais aller en fourageant le sable et la terre mélangés qui collaient à mes mains et entraient sous mes ongles………..J’aimais cette odeur humide de terreau et de sel à la fois qui me reste impreignée.
    J’ai passé tant d’heures sur les balançoires occasionnelles de tes grands bras protecteurs. Avec toi j’ai ri…. J’ai pleuré aussi quand ma révolte était inassouvie…. Je me suis
    raconté des histoires……Je me suis inventé un oncle d’Amérique…
    Aujourd’hui encore quand je passe devant toi la nostalgie m’étreint……….Mes 10 années sont loin……..Alors je montre à ceux qui partagent mes promenades, l’écrin de mes jeunes années, le compagnon fidèle de mes escapades, le partenaire attentif qui a su garder mes secrets, grâce à lui mes rêves étaient réels, j’étais invulnérable et la porte de tous les possibles m’était ouverte.
    Louise Montagne -juin 2023

  8. Michèle PETTAZZONI dit :

    Loin du monde

    La douceur de vivre
    ici et maintenant
    dans les branches de ma maison.
    Suspendue loin de la terre,
    de ses désastres,
    de ses guerres,
    je contemple infiniment
    le ciel, les aurores et j’entends
    les oiseaux dans les feuillaisons.

    Je bois l’eau des pluies et du vent,
    dans mon hamac, près de la cime ;
    Je rêve de nids, d’oisillons,
    ma main caressant l’horizon.
    Plus de tourments,
    de peurs inutiles,
    la vie naturelle s’affirme,
    dans ses couleurs, dans son roman,
    aux senteurs des quatre saisons.

    J’habite un arbre, une petite île,
    heureux Robinson en exil,
    moitié sauvage, moitié hors du temps !
    Je vis ici et maintenant
    loin des villes, loin des parterres,
    loin des cris, loin de la misère,
    Vendredi est mon seul amant,
    dans les nuages,
    dans l’abandon.

    Michèle PETTAZZONI

    &&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&

    L’infidèle

    Ne soyez pas fidèle
    aux maisons, au pays,
    à ce qui ensorcelle,
    à ce qui éblouit !
    Tous les ors nous retiennent
    comme l’oiseau au nid,
    ne soyez pas fidèle
    à la terre d’ici.

    Ne soyez pas fidèle
    aux parents, aux amis,
    aux amours de la veille
    ou celles d’aujourd’hui …
    Tant de fois se méprennent,
    pesant sur notre vie,
    ne soyez pas fidèle
    à tous … Et à ceux-ci !

    Ne soyez pas fidèle
    aux morts ou aux esprits,
    aux écrits de vermeil,
    aux dieux, aux convertis …
    Comme des sentinelles
    souvent barrent la vie,
    ne soyez pas fidèle
    aux rêves d’après-vie.

    Je ne suis pas fidèle,
    je vais droit à la vie …
    Entre mots et merveilles
    la vie est inouïe !
    Tant pis pour le doux ciel,
    tant pis pour l’infini,
    je suis une infidèle …
    Et qui m’aime … me suit !

    Michèle PETTAZZONI

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