Beaucoup d’échanges en ces temps de confinement. De belles paroles-de beaux mots partagées-partagés …
Nous vous invitons ici à ‘offrir en partage’ les mots justes, les émotions, les extraits … qui nous guideront vers de nouvelles découvertes poétiques.
Tout ce qui vous semble bon pour rendre plus douce la vie.
Voici les quelques mots qui ont initié cette nouvelle rubrique :
« S’en sortir sans sortir »
mots capturés par Jocelyne LB en regardant le documentaire de Raoul Sangla fait sur Ghérasim Luca et intitulé ‘Comment s’en sortir sans sortir’.
Superbe invitation à la découverte de ce grand poète.
« Mon cœur ne s’ennuie pas. Il se bat. »
autres mots capturés par Jocelyne LB mais l’auteur s’est échappé …
A vous de nous offrir vos mots capturés ici en Commentaires … de cet article
Poétiquement, L’équipe de PeP
VIRGINITÉ
>
> C’est un ticket d’entrée gratuit, un rendez-vous,
> Le théâtre où tout est apte à se produire,
> Une scène ouverte où le vide est partout.
> La mer à traverser. Une ile à conquérir.
>
> C’est la virginité des neiges éternelles,
> Une terre inconnue où l’on va hésitant,
> L’escalade risquée d’un monde parallèle,
> L’incertitude qui menace à tout instant.
>
> C’est une invitation, une porte à pousser,
> Un baptême sans enfant, un autel sans témoin,
> Un espace inviolé, un coin de liberté
> Anonyme et secret, dont il faut prendre soin.
>
> C’est le miroir sans tain ou la portée sans note,
> Un visage au regard vide mais attirant.
> Une absence, un creux. C’est une athée dévote,
> Un désert sidéral qui attire pourtant.
>
> C’est la pucelle qu’on est tenté de brûler,
> Une lettre jetée sitôt qu’on l’a ouverte,
> Une sœur qu’on maudit après l’avoir froissée
> Mais qui vous tend la main à la moindre alerte.
>
> C’est une compagnie qu’on aime à retrouver,
> Une amie attentive quand sont longues les nuits,
> Une amante discrète qui ne sait pas juger.
> C’est une page blanche sur laquelle on écrit.
>
>
> Dominique Mongodin
Quelques jolies phrases sur la poésie, le poème, l’écriture, tirées du recueil « Journal par-dessus bord » du poète belge Werner Lambersy :
– La poésie
ne doit jamais se consommer avec modération.
-Le poème
est une parenthèse qu’on ne peut plus refermer.
-Écrire
c’est mettre un horizon devant les mots.
-Gaz
à tous les étages dit le poème en frottant l’allumette.
-Poème
Ou les premières eaux de l’accouchée du chaos.
-Bancs
de méduses de la pensée sur les plages du poème.
-Il y a des poètes
pour salle d’attente chez le dentiste.
-Le souffle
poétique ne sert pas à gonfler les bouées.
-L’humour
est la pince à vélo du poème.
-Le poème
est un phénomène d’érosion du silence.
-Cocottes
en papier du poème, dans les ateliers d’écriture.
-Écrire
c’est rallumer les mégots de l’émotion.
-Il dit
pour s’excuser, un poème m’est rentré dedans.
-Le symbole
et le poème tiennent caché ce qu’ils nous montrent.
-Si les chants
désespérés sont les plus beaux, le porc est un grand poète.
-Écrire
est un long bouche-à-bouche avec soi-même.
-Écrire
ce n’est pas un sport, mais ça ne manque pas d’arbitres.
Céder à la lenteur de l’aube.
Rembobiner les bandes grises.
Les heures passées à grignoter un peu de place
sur l’attente.
Les mots dits par politesse.
L’ennui tout simplement.
Faire du silence un courant d’air.
Laisser un soleil timide
monter sur l’appui de la fenêtre.
Sur les corps en bataille que les rideaux masquent à peine.
Trouver refuge dans un matin défait.
Jean-Baptiste Pedini
Le jardin abandonné
La maison est aveugle
le jardin est désert.
Depuis la fin de cet hiver
La haute tête grise
coiffée de claire paille
ne s’est plus chaque soir penchée sur ses rosiers.
Les longues mains tremblantes
ont négligé la taille
des lilas blancs déjà fanés.
La vigne enlace toute folle
les rameaux verts des bignonias.
La passiflore sans vergogne
grimpe au treillage du jasmin.
Les coquelicots s‘éparpillent
sur la pelouse reverdie
que s’approprie le plantain.
Les capucines
ont entrepris de redescendre l’escalier.
Les feuilles neuves
de la charmille
passent le mur sans hésiter…
On ne voit plus la jardinière
qui surveillait chaque printemps
les courses vives
les bousculades
de son vieux jardin turbulent.
Elle a été longtemps malade
elle doit réapprendre à marcher
tout au long du couloir vert-jade
d’un hôpital aseptisé.
Elle se doute
qu’en son absence
le jardin a pris du bon temps.
Elle attend sa convalescence
pour calmer ces débordements
qu’elle envie en secret
pourtant.
Yvonne Le Meur-Rollet (dans le recueil « Brûlants silences » 2002)
Extrait « Nos îles, perdues jusqu’à demain » Editions du Chameau
Manuelle Campos
De l’eau dans le cyclamen
Ce sont d’étranges soirées
Postées dans les coins de porte
Entre l’archivage de la solitude
Et l’énumération des choses à faire
Choses à faire dessins gammes pages
Poèmes à apprendre, à écrire
Chiffon autour des pots de fleur
Sac pour le départ
Liste
D’étranges soirées, silencieuses et fières
De sobres excès, de hâtes raisonnables
Ecoutant la nuit taiseuse s’enrouler sur elle-même
Je me réconcilie avec les amis
Là-bas, peut-être, ils mangent
Boivent conversent s’aiment
Sans moi
Moi, ce soir, je vis seule avec moi
Et quand je passe dans la porte
Entre le couloir et la salle,
J’oppose aux murs, aux poutres, aux meubles enfin,
L’orgueil d’être mouvement
Chaleur, souffle, Seule.
Cela suffit à ma joie.
Je cours au piano, m’arrête pour vaporiser de l’eau
Sur le cyclamen rouge mais
Soudain
Me vient l’idée d’une phrase :
« Ce sont d’étranges soirées
postées dans les coins de porte »
Plus tard il faudra vaporiser de l’eau
Sur le cyclamen rouge
Manuelle Campos
Grande marée à Coalen
Les grèves peuvent changer d’aspect au rythme régulier de la lune. Sur la côte nord de la Bretagne elle y génère des marées puissantes couvrant et découvrant en permanence un estran contrasté, faisant et défaisant des îles et des chenaux.
C’est la grande marée de septembre, la marée des gapas, mais il y a aussi la marée d’equinoxe de printemps. Le vent hale doucement de noroît, parfois c’est le Nordet qui ramène les coquilles à la côte. La foule unanime des oiseaux marins marche en crabe sur la grève, s’enfonce dans les clairières de l’océan, pour chercher son butin, vers de vase et/ou graminées et coquillages dans l’or vert des prairies sous-marines… Les algues de rive ou de fond fleurissent sous la mer, changent de couleur selon les saisons et se mélangent à l’obione et à la lavande mer, à marée basse, effleurées par les bruissements d’ailes et le ruissellement des eaux vives…
Les grèves blanches, havelées, traversées de petits sillons et de monceaux mêlés de sable et de vase bleue, découvrent un nouveau territoire. Effluence saline sur les bancs de sable. Quand elle revient, la mer gratte les bancs de sable, piétine et s’engorge dans les ruisseaux où grouille la vie… avec des sons nouveaux… La vase gluante s’éboule, là où les poissons plats affectionnent le temps gras et l’eau tiède. Le vent galbe les collines de sable, fait onduler la dune au devant de l’île.
Le relief par accident délie les sons, comme un chant à répondre, fait ricocher les cris des oiseaux, entre le creux et les pleins de l’estran. Est-ce le sable qui retient les rides du vent ?
Le feu follet des grains de sable provoque peut-être l’éternuement des huîtriers pies au cri strident.
L’allée couverte de Coalen : Le tumulus a un regard de pierre, trouée par le vent, ses doigts de schiste s’enfoncent dans la terre salée, allée couverte, ancien ultime refuge des hommes au néolithique, perchoirs pour les oiseaux en d’autres temps…
Marée montante, au pognant, lorsque la mer rapporte, au prim’flot
Au prim’ flot, la mer courre, la dentelle d’algues s’anime et blanchit sous le souffle du vent, en attendant la rumeur de l’océan. La mer se dédouble de ses couleurs et du choc des vagues, des vaguelettes.
« La mer reniflée, on dit qu’elle pleure quand vient la brume ». Aujourd’hui, la brume est absente. Avec le ressac, la mer chahute son enclos. Elle a battu son plein »
Les îles en majuscule et les nombreux récifs accentuent cette danse endiablée, qui ne s’arrêtera qu’aux confins du rivage.
Ici, tout semble immobile et dur, pourtant, tout est mouvement et fluidité.
Chemin initiatique de roches, de sable et d’algues, le parcours se fait paysage, isthme, sillon, succion des eaux, submersion probable vers l’île, l’île Coalen.
Passer-passé, passer d’un monde inerte, solide à un monde fluide, soluble dans les accumulations de rouille, de sable et de vase salée,
L’île, comme une mesure de distance. Eurythmie de la marée. En effet, l’enclos de la grève est formé des lais et relais de mer.
L’eau gronde dans les racines, salive des réglisses d’écume sous les ardoisières de corail, soulève les grognements des bernaches.
L’île célèbre des remembrements de marées fertiles et dédouble les veines du temps, du temps retrouvé, les jours d’algue, à la criée des mouettes…Sur la lande des grèves.
Lorsque la roche est entourée d’eau, « sklossen », elle est nouée, comme « roc’h koum » ou « roc’h kloum ». mais lorsqu’elle est dénouée, à chaque marée, elle se libère de cet encerclement… dont certains lutins peuvent être responsables : « toullar kilier », le trou du lutin.
La mer, à l’incessante vague. Une mer ininterrompue, irrigue les îles, comme des alvéoles.
Au dernier flot, la mer dépose son butin, qui formera le gourlan, la laisse de mer, où sautent les puces de mer, comme une crépitement ininterrompu.
Guy Prigent
Recette
Prenez un toit de vieilles tuiles
Un peu avant midi.
Placez tout à côté
Un tilleul déjà grand
Remué par le vent.
Mettez au-dessus d’eux
Un ciel bleu, lavé
Par des nuages blancs.
Laissez-les faire.
Regardez-les.
Eugène Guillevic
C’est la face cachée de la terre
qui en avait assez de s’ennuyer
n’a plus tourné puis s’est arrêtée.
Etait-ce son bon plaisir
de rendre le ciel fou de tornades
de typhons, le faire pleurer
des pluies torrentielles
à faire fuir les escargots
défigurer villes et campagnes,
rager d’orage la canicule
la terre, hameçon de la mer
et, sur la plage, l’hiver à l’abandon
comme le goémon
en attente de haute mer
ô thérapeutique terre
tes brouillons de lettres
s’aveuglaient-ils de ce mal
sourcier du divin ?
Au soleil, j’offre mon visage
de patiente lumière
mon âme est en soin et,
sur ses ailes enneigées je veille
trempé de sa vierge douceur.
Peu enclin au rêve, n’ai de réponse
à rien ni à personne mais
dans la hâte de chanter
ce que je ne suis plus, dis
ô thérapeutique terre, j’ai beau
faire le tour de tes cieux,
es-tu lasse de voir courir le monde
au point de le cloitrer, terre
es-tu encore habitable ?
Jean-Albert Guenegan
» Est-ce la porte de notre fin obscure, demandais-tu ?
Non. Nous sommes dans l’inconcevable, mais avec des repères éblouissants . » René Char
L’espace temps
L’espace d’un instant
J’ai su qu’un nouveau temps
Avait établi un nouvel ordre.
L’ordre d’un confinement
Qui défie le temps
Qui n’aurait plus cours.
Le cours du temps
Perdu, le changement
de vie, d’habitudes.
Des habitudes de vie
Devenues ennui
Au fil du temps.
Le fil du temps qui ne sait plus
Le jour, la date, le moment venu
D’accepter et de croire.
Croire en un nouveau temps
Qui rompra l’isolement,
D’où renaîtra l’espoir.
L’espoir de jours meilleurs
Et d’un ailleurs
Qui offriront l’espace
L’espace temps
Qui trop longtemps
Nous aura éloignés.
Denise Boudeille
2019-2020
Décembre est arrivé.
Noël, les congés,
Le dernier jour de l’année,
Tous ont chanté, fêté
Bonne année, bonne santé !
Janvier a débuté.
Impôts prélevés,
Soldes et rabais,
Écharpe, gants, bonnet
L’hiver s’est installé.
Février a enchaîné.
Puis la nouvelle est tombée,
Par les médias diffusée,
Dans une région éloignée
Un virus a frappé.
Mars est consterné.
Le mal s’est propagé,
Sans frontière, sans délai,
Le monde est confiné
De tous la peur s’est emparée.
Avril va se profiler.
Mais confinés on va rester,
Isolés, malmenés,
Les morts incinérés
Dans la plus stricte intimité.
La santé recouvrée ?
Des blessures à panser,
À l’espoir accrochés
D’une crise dépassée.
En mai, fais ce qu’il te plaît ???
Denise B.
Itinéraire des peintres sur la ria du Trieux
J’ai vu une sarabande de nuages tirée par un funambule sur la ligne d’horizon, se lever dans le ciel, brossé par le vent, pour saluer une flottille de misainiers et de sloops bardée des couleurs de fête (Paul Signac). Chaque port met sa réputation en jeu, ses marins sur des yachts, de Pen Lan à Pontrieux, de Loguivy de la mer à Bréhat, pour célébrer le printemps des premières régates.
Toujours le ciel tend son miroir sur la mer de Bréhat au phare de la Croix qui annonce l’embouchure de la ria. L’alliage du feu et de l’eau faisant son miel de ce chemin de lumière.
Une fine pelure de nuages enroulant les dernières étoiles, comme une queue de comètes (Charles Lapicque).
J’avale à pleins poumons le vent qui n’a pas le goût salé qui vient de la mer. Les lueurs du jour commencent à danser dans l’air frais du matin.
Les rochers aux chapeaux pointus comme des berniques s’écrêtent de cristaux de rosée, élevant leurs têtes d’épingle nacrées, dessus le couvercle de la mer.
Les goémons veinent les rochers de leurs couleurs sombres, délivrent leurs odeurs d’iode
dans un ciel d’été. Signac passait tous ses étés près du fleuve et des îles de Bréhat.
Les pins encore verts se vident de leur résine pour se transformer en orgueilleuse mâture, la sciure du bois de charpente à angle courbe, garantit le bordage des navires en chantier, lorsque la lune est descendante et qu’il faut encore trouver un sens à l’action.
En espoir de cause, je plisse les yeux pour sentir les premiers picotements de la vie sur le fleuve, pour accueillir les sourires qui rident les visages connues ou inconnues, que présente le peintre (Henri. Rivière). des femmes aux visages graves et sereins, courbées sous le poids de l’outil.
Le soleil fait des taches de rousseur sur l’angle vif des rochers. Une eau sombre agite les pieds de couteau des falaises aux ongles vernis. Les vagues tricotent des rubans de dentelles dans la roche friable aux doigts de schiste . Il faut faire attention à ne pas glisser sur la lame tranchante des rochers.
Une fumée bleue découpe les toits rouges des maisons. Les yeux des phares sont maintenant vides, aveuglés par la lumière nouvelle. Les deux éclats de l’optique, où se mirent les rayons du soleil heurtent sans bruit les vitres de la lanterne dans un mouvement continu, inutile.
Je dois me pincer fort pour me remettre au travail, attentif à tendre la toile sur le bois. Parfois, nous gardons trop de pensées à réparer sur l’établi. Celles-ci font trop de nœuds. Je dois ajuster la mesure de mes sentiments, évacuer la mélancolie, qui me serre lorsque je regarde les aquarelles et les bois gravés de H. Rivière. Le fleuve aurait-il tant changé ou seraient-ce ses rives trop remembrées par la civilisation des loisirs !
Le vent emporte notre chaleur. Il va falloir marcher plus vite pour la récupérer. Ne pas perdre son souffle. Retrouver l’ivresse du désir de celui qui a peint le pays de derrière l’horizon, les braises sous la cendre. Ton nom salive dans ma bouche avec les paroles toujours redîtes.
Le marin a dormi tout le reste de la journée, pour faire du rangement sur son bateau ou dans son atelier où les vents sont rares et les questions multiples. Il faut limer le silence, arrondir encore les angles. la sciure des mots s’élève à la rencontre de la lumière.
Guy Prigent
La poésie n’aurait pour moi aucun intérêt si je ne m’attendais pas à ce qu’elle suggère à quelques uns de mes amis et à moi-même une solution particulière du problème de notre vie.
André Breton
Le silence est tombé,
La ville est désertée,
Tous sont confinés.
Le virus a frappé !
Les villes engorgées,
Les sites surpeuplés,
Les marchés bondés,
Nul n’est épargné.
De Londres à Bombay,
De Bâle à Epernay,
De Rome à Sydney
Les êtres sont angoissés.
Et le monde a crié
SOLIDARITÉ !
HUMANITÉ !
LA TERRE EST EN DANGER !
Amour, amitiés,
Entraide et respect,
Le lien il faut créer
Et le monde va changer !
Denise Boudeille
VIVONS
1/ On vit,
On respire.
On a le temps.
L’horloge dont le tintement
Rythme les secondes
Est devenue notre meilleure amie.
Celle, grâce à qui, un jour peut-être,
La vie redeviendra normale.
On vit,
On respire…
Pourtant,
Les rues sont vides,
Et les maisons pleines
Pleines à craquer
Grâce aux enfants.
Des jardins
Fusent leurs cris,
Leurs rires
Car le printemps est là
Et nous soutient.
Il nous promet, il nous assure
De la continuté du cycle.
2/ Les fleurs s’ouvrent,
Corolles colorées
Avec leurs coupes
Pleines de promesses.
Les bourgeons des arbres
Se déploient,
Révélant la sève qui jaillit.
On vit,
On respire…
Pourtant,
Un virus
Minus mais méchant,
Sévit.
Il s’infiltre, s’installe
Brutal…
Et, on respire moins
On vit moins bien…
3/ Le travail,
Par les écrans
Devient télé,
Télétravail ;
La télé devient refuge,
Abri, ami…
On vit,
On respire…
Pourtant,
Que deviennent les amis ?
Les vrais, les vivants
Où les souffrants ?
Par la voix
Qui glisse sur les ondes,
Les nouvelles sont prises,
On se rassure,
On s’épaule.
On vit,
On respire…
Pourtant
Certains se battent
Sur le terrain
4/ Dans les magasins,
Les maisons de retraite,
Les hôpitaux.
Là,
On y survit,
On y sur-respire
Grâce aux machines.
Déguisés, masqués,
Nos soignants agissent…
Au risque de leur vie.
On vit,
On respire…
On prie.
On revient à l’essentiel,
Se tourner vers le ciel,
Se tourner vers Marie,
Qui sait le prix de la vie.
On vit,
On respire…
On redevient enfant
Dans les bras du Père.
Confiant…
Il n’y a rien d’autre
A faire.
Agnès Kleiber