Je marche, progresse dans des lieux enchantés
Splendides, mes nuitées sous le dais, du ciel étoilé
Sur ma couche allongée, je revois la journée
Du vent je reçois son souffle apaisant
L’absence d’idées nourrit ce silence
Le chant d’un oiseau, le cri d’un corbeau
Remets mes idées en place illico
Le périple de cette errance vagabonde,
Libère mes pensées enfuies profondes
Perspective de mon âme désorientée
Les journées sous ce soleil torride
Ces plongées dans la mer bleutée
Le ciel et sa myriade d’étoiles enjouées
La lune et ses clins d’œil éloignés
Farandole d’un bonheur consommé
Fin des vacances, tristesse assurée
La joie et son symbole engrangés
Référencés en images, en photos….
Archivés dans un coin de mon cerveau
Je ressortirai tout cela si besoin est
Les soirs de pluie, ou de bourrasque lorsque
L’anxiété, se joue de mon âme fantasque
Ces images seront la bouée
projetées à l ’instantanée, et
La joie des vacances passées « renait »
Le sac à dos vide et en latence
Attend une nouvelle partance
Une direction vers d’autres errances
Des pays lointains, des paysages levantins
Plonger dans des grotte aquatiques marines
S’immiscer dans le mystère de la nature et ses origines
Mes futurs évasions ?
Projets en gestation à revoir ultérieurement
Prélude d’un départ imminent
Vacances, liberté, errances
Dans ce sombre pays du Nord ou
Le froid habille tout le décor
Le soleil, le rêve d’une trêve
Ce long train, qui me transporte
Régénère mes idées mortes
Il avance, à la même cadence
Siffle, stoppe dans des gares avec aisance
Certains taciturnes, d’autres bavards
Les gens, montent et descendent
Souriants ou grincheux, sans égard
Arborant un triste teint blafard
le soleil décroît lentement en silence
Une paisible nuit de repos s’annonce
A chaque étape je fais le point du jour
De mes randonnées je pose les contours
Mon sac à dos prêt à portée de la main
Ni trop léger ni trop lourd mais bien plein
Je marche heureuse en sifflotant
Dans la tête pleins de chansons
j’avance sans fatigue ni tourments
Parallèle à la route goudronnée
J’échafaude avec plein d’ émotion,
Les projets de mes futures évasions
Dans le désordre de mes pensées, je médite
Sans l’ombre d’un doute, ce voyage est féerique
Tout est soigneusement programmé
Nager dans la mer bleu, prendre des photos
Visiter certains lieux historiques ou prestigieux
J’évite de penser au retour, à la vie morne de routine
Pourtant dans quelques jours, » L’heure Ultime »
Des vacances, cette errance achevée
Je range mon sac et enfile mon costume
En rêve je vois les prochaines échappées
J’énumère les détails de mes futures épopées
L’an prochain c’est certain, j’irai encore plus loin….
Le magasin La Hutt’ m’a vendu le dernier
Il est beige, léger, l’armature en alu
Cordelette et lanières, prévues, pour tout fermer
Les poches assez grandes pour mettre le surplus.
Content de cet achat avec la perspective
De le tester bientôt, avec ma toil’ de tente,
Ma gourde et mon réchaud (voilà que je salive),
Aux pieds : des pataugas. A présent c’est l’attente.
Sac à dos, tu es prêt ? C’est parti pour la route
Nous allons faire équipe alors ne pèse pas
Garde bien mes effets, et puis, quoi qu’il en coûte,
Sois léger sur mes reins au rythme de mes pas.
Nous allons faire équipe en découvrant le monde
Toi mon seul compagnon à travers la campagne
En grande randonnée ou petits coups de sonde
Grâce à toi je saurai me passer de compagne
Seul avec mon barda j’arpente les chemins
Juif errant, vagabond ? Je n’ai pas de boussole
La halte sera quand j’aurai soif ou bien faim
Si j’entre quelque part, je laisse mon obole
Le boudin de ma tente est au-dessus du sac
Je n’ai pas de piquets : ils alourdiraient trop
Et quand l’aurore est là, m’installant au bivouac
Avec mon couteau suisse je taille deux poteaux
Ô nuit viens à mon aide pour ma solitude
Yeux ouverts, à plat dos, je contemple tes astres
Mon sac est sous ma tête et mes songes sont rudes
En pensant à ma vie et à tous ses désastres
Car mon âme est en peine et c’est pourquoi je pars
Au risque de me perdre ou de m’user les pieds
Et pourtant j’ai besoin de croiser des regards
Ou peut-être de fuir celui qui m’a blessé
Mon sac ? il est léger, autre chose me pèse
Qui n’est pas sur mon dos et qu’on ne peut pas voir
Ça s’appelle un barda, un fardeau, une ascèse ?
Ça ressemble à tout ça, comme à un désespoir
Une chape de plomb, plus qu’une ombre au tableau
Un couteau enfoncé dans une plaie profonde
Une chair déchirée répartie en morceaux
Où plus rien ne survit et rien ne se féconde
Mais qu’est-c’ que ce fatras qui envahit mon âme
Qui enserre mon cœur et pervertit l’esprit
Qui monte et qui descend, permanent vague à l’âme
Interdisant de rire et condamnant la vie
Qu’est-ce qui pèse en moi comme un déterminisme
Que je n’ai pas souhaité et qui me vient d’ailleurs
Du tréfonds de l’Histoire, hors de tout humanisme
Comme un manque de joie, de courage et d’ardeur ?
C’est un peu tout cela, c’est la peur de gagner
De me montrer vainqueur, très fort et sans émoi
Alors que l’abandon ne peut être un allié
La seule explication, l’unique, c’est la croix.
Pierre Duchon, juin 2025.
Lecture conseillée sur le même thème:
Sac au dos(ou, à tous les enfants…) de Boris Vian
Extrait du recueil Chansons, poèmes écrits après la Seconde Guerre mondiale
entre 1954 et 1959
Jamais je n’oublierai ces images :
Ces réfugiés fourbus, blottis les uns contre les autres,
Ces monceaux d’affaires entassées sur les charrettes des paysans,
Ce nourrisson mort sur les genoux d’une prostituée,
Cette poussière rouge sur les roses d’une maison en ruine
Où était encore accrochée, cynique, une pancarte ‘ à louer ‘
Ces jardins abandonnés, ces rues désertes,
Je m’en souviens. Et jamais n’oublierai non plus
Le bateau-pilote à la vive peinture, son aussière
Emmêlée jetée en travers du quai, comme accrochée à la poussière,
Les larmes de ce vieux Commandant français.
Et jamais les années ne dissiperont
Les souvenirs de cette confession dérisoire de regrets,
La bénédiction de cette nonne, son sourire, ses au revoir,
Tant que je vivrai, jamais je n’oublierai ces images.
Duncan Shaw
Ce poème évoque les conséquences de la déroute de Dunkerque. Poème écossais paru en 1945 et traduit par Stéphanie Noirard de St Jacut.
Vous pouvez acheter le livre « En première ligne » poèmes de guerre écossais de la première et seconde guerre mondiale éditions Presses universitaires de Rennes auprès de Stéphanie.
Il est là posé dans l’ombre,
il me fait de l’oeuil,
c’est mon sac à dos.
Avec lui je veux partir voyager.
en le secouant de sa poussière
des cailloux lourds de souvenirs tombent.
Demain au lever du soleil
quand tout ce qui est endormi se lève,
Je marcherai légère,
a travers la foret et ses sentiers,
les yeux fixés sur mes pensées intérieures
sans entendre aucun bruit
juste celui de mon coeur qui bat.
Contre le rocher, je poserai mon sac
dans la pénombre
je serai envahit par mes rêves
sereine et tellement heureuse
Poème de Liliane LENGLET, lu par l’auteure
VIDE-SAC ou VIE DE SAC
Sac à dos,
dos blessé, dos brisé,
trop de charge.
Sac à dos,
ma maison sur le dos…
ou sur mon ventre.
Quelques vêtements,
quelques médicaments ,
pansements de la vie,
savon, brosse a dents,
mon couteau suisse.
Un peu d eau pour survivre,
un pareo
pour m’enrouler la nuit,
oreiller sous ma tête ,
repos sur ma route.
J’ai 6 ans
1er sac à dos,
il est lourd de mes peurs
et de mes pleurs,
loin de la famille.
Sac ado d’ado
souvent troué,
dégoulinant de poisseuses gelées,
de velléités et de volontés .
Au long des ans il grossit ,
imbriqué dans mes épaules,
dans mon cou, dans mes bras.
Il est moi,
il m’étreint,
me protège, parfois me blesse,
mais toujours me redresse .
il gonfle sans cesse,
rempli de soleil, de mer,
de pluies et de déserts,
de sentiers, de forêts,
de villages cachés, perchés ,
d’hommes bleus, blancs ou noirs,
de sculptures terrifiantes,
de danses et de chants,
de rires et de sueur.
Chargé
de mes tristesses,
de mes désirs,
de mes plaisirs.
de rencontres improbables,
de partages étonnants,
d’amours passionnées.
Il craque, il pète,
il se déchire de partout .
Trop lourd,
plein de certitudes…
et de doutes.
J’en ai plein le dos.
Mon dos craque,
ceinture lombaire.
Les cheveux blanchissent
il s’allège, se vide, s’aplatit,
se couvre de poussières.
Poussière des chemins,
poussière des rêves.
Sac à dos,
mon double, mon jumeau…
Je le fouille,
ma main plonge tout au fond.
J’y retrouve, solidement accrochées,
des bribes d’amour, d’amitiés,
de fraternité et de liberté.
Ca ne pèse guère.
Ca pèse encore trop.
Il est temps de marcher plus loin,
toujours plus loin,
jusqu au bout du chemin,
serrés l’un contre l autre.
Il faut laisser en paix leurs trésors enfouis
Quand on a découvert les plaines ensoleillées.
C’est forfait d’y aller pour vouloir les piller
S’y promener déjà est une chance inouïe.
Sur les rives fleuries se mêler aux herbus
Se rafraîchir dans l‘eau des rivières courantes
Laisser sur les graviers les pépites brillantes.
Et dormir au zénith sur les berges pentues.
À l’entrée dérobée d’un manoir reconstruit
Distinguer les pavés jadis tombés en ruines
Recouverts de moussus, envahis de glycines
Aux odeurs enivrantes sous le soleil qui luit.
Aller dans les chemins secrets et ombrageux
Là où les colonies exilées de nos pères
Ont laissé dans la boue de profondes ornières
Comme des souvenirs trop lourds et miséreux.
Entendre dans les rues étroites des villages
Les antiques douleurs qui ne se content pas
Le soir au coin du feu. Avancer pas à pas
Et ressentir le poids reçu en héritage.
La danseuse n’est pas comme d’habitude
Ceux qui la savent bien sont sur la corde raide
La même qui la porte, lui trouble l’attitude.
L’équilibre est fragile. Il lui faut de l’entraide.
Ses proches lui font face et sont tétanisés
Ils redoutent la chute et restent suspendus
Mais elle doit parvenir seule à franchir le gué.
Son corps est dans les eaux saumâtres et est perdu.
Derrière les rideaux son mentor a compris
La voyant si crispée presque paralysée
Ce n’est pas la musique qui la porte aujourd’hui
Elle manque de présence et son rêve est brisé.
Le fil est étiré et en apesanteur
Une amarre disparue. La funambule tangue
Entre les arabesques devant les spectateurs
Le visage pali et le regard exsangue.
Il lui faut de l’élan, un point de suspension
Réaliser deux tours. L’énergie est en elle
Autrement cette fois. Sa rage en perdition
Elle doit trouver la force. Renoncer au rappel.
Elle s’est produite seule pour une unique personne
Dans l’espoir qu’elle vienne. C’eut été son bonheur.
Une absence dans la foule et plus rien ne résonne.
S’enfuyant en coulisse, comme moi elle pleure.
Sac à dos dialogue elle et lui
Tu as préparé ton sac à dos ? Et qu’est ce que tu as mis dedans ?
Des chaussettes, des bonnets, des casseroles…
Mets plutôt des nuages pour rêver, c’est plus léger !
Et un sac à mots, des mots pour dire les choses
Et des choses, des trucs, des bidules pour mettre les mots dessus
Et des rêves de voyage pour guider nos pas
Et des crayons pour dessiner la route devant nos pieds
Et des pourquoi pour chercher des comment
Et des sourires pour ouvrir les cœurs
Et des projets pour avancer
Et des petits cailloux à semer sur la route
Et des rires et des larmes pour dire ton âme
Et du fil et une aiguille pour repriser nos accrocs
Et des chansons et du vin pour fêter nos sommets…
Mais si le sac est trop lourd, le chemin trop escarpé
alors posons le, et cueillons des bouquets d’étoiles
pour éclairer la route!
VOYAGE, PAQUEBOT
Seule songeuse face à la mer
Mon esprit excédé énumère ses chimères
Médite, louvoie avec ses pensées amères
Privilège, une ivresse en moi s’engage
Des idées latentes exotiques de voyage
Ce calme silence, réveille ma démence
Emportée dans le ventre dans ce paquebot
Mon destin scénario se joue sur l’eau, en solo
L’ esprit trempe sa plume dans la mer bleu
Ecrire une page du voyage, de son histoire
Banale idée péremptoire ou un désespoir ?
Doucement confrontant les rouleaux
Le bateau docile sa coque fendant les flots
Ses balancements, ses mouvements ajustés
Epousent le bruit cadencé de son avancée
Berçant mes rêves excentriques démesurés
Mon esprit fécond d’ennuie s’habille à nouveau
Un calme intense habite mon âme aussitôt
Sur ce tapis bleu immense de la mer
Le bateau avance laissant derrière
Une cascade argentée de desseins perlés
Je rêve d’explorer les abysses profondes
Découvrir de la mer ses richesses fécondes
Me lover entre les nageoires d’un dauphin
Dormir paisible sur le dos d’une baleine
Voyager incognito seule, heureuse sirène
Connaitre de la mer ses richesses intimes
Epouser sa grandeur et explorer ses abîmes
Jasmine Zemouli 12 Juin 2025
VOYAGE – VAGABONDAGE
Je marche, progresse dans des lieux enchantés
Splendides, mes nuitées sous le dais, du ciel étoilé
Sur ma couche allongée, je revois la journée
Du vent je reçois son souffle apaisant
L’absence d’idées nourrit ce silence
Le chant d’un oiseau, le cri d’un corbeau
Remets mes idées en place illico
Le périple de cette errance vagabonde,
Libère mes pensées enfuies profondes
Perspective de mon âme désorientée
Les journées sous ce soleil torride
Ces plongées dans la mer bleutée
Le ciel et sa myriade d’étoiles enjouées
La lune et ses clins d’œil éloignés
Farandole d’un bonheur consommé
Fin des vacances, tristesse assurée
La joie et son symbole engrangés
Référencés en images, en photos….
Archivés dans un coin de mon cerveau
Je ressortirai tout cela si besoin est
Les soirs de pluie, ou de bourrasque lorsque
L’anxiété, se joue de mon âme fantasque
Ces images seront la bouée
projetées à l ’instantanée, et
La joie des vacances passées « renait »
Le sac à dos vide et en latence
Attend une nouvelle partance
Une direction vers d’autres errances
Des pays lointains, des paysages levantins
Plonger dans des grotte aquatiques marines
S’immiscer dans le mystère de la nature et ses origines
Mes futurs évasions ?
Projets en gestation à revoir ultérieurement
Jasmine Zemouli. 13 Juin 2025
UN SAC A DOS, BALUCHON
Prélude d’un départ imminent
Vacances, liberté, errances
Dans ce sombre pays du Nord ou
Le froid habille tout le décor
Le soleil, le rêve d’une trêve
Ce long train, qui me transporte
Régénère mes idées mortes
Il avance, à la même cadence
Siffle, stoppe dans des gares avec aisance
Certains taciturnes, d’autres bavards
Les gens, montent et descendent
Souriants ou grincheux, sans égard
Arborant un triste teint blafard
le soleil décroît lentement en silence
Une paisible nuit de repos s’annonce
A chaque étape je fais le point du jour
De mes randonnées je pose les contours
Mon sac à dos prêt à portée de la main
Ni trop léger ni trop lourd mais bien plein
Je marche heureuse en sifflotant
Dans la tête pleins de chansons
j’avance sans fatigue ni tourments
Parallèle à la route goudronnée
J’échafaude avec plein d’ émotion,
Les projets de mes futures évasions
Dans le désordre de mes pensées, je médite
Sans l’ombre d’un doute, ce voyage est féerique
Tout est soigneusement programmé
Nager dans la mer bleu, prendre des photos
Visiter certains lieux historiques ou prestigieux
J’évite de penser au retour, à la vie morne de routine
Pourtant dans quelques jours, » L’heure Ultime »
Des vacances, cette errance achevée
Je range mon sac et enfile mon costume
En rêve je vois les prochaines échappées
J’énumère les détails de mes futures épopées
L’an prochain c’est certain, j’irai encore plus loin….
Jasmine Zemouli 14 Juin 2025
SAC à DOS
Texte de Pierre Duchon, lu par l’auteur.
Le magasin La Hutt’ m’a vendu le dernier
Il est beige, léger, l’armature en alu
Cordelette et lanières, prévues, pour tout fermer
Les poches assez grandes pour mettre le surplus.
Content de cet achat avec la perspective
De le tester bientôt, avec ma toil’ de tente,
Ma gourde et mon réchaud (voilà que je salive),
Aux pieds : des pataugas. A présent c’est l’attente.
Sac à dos, tu es prêt ? C’est parti pour la route
Nous allons faire équipe alors ne pèse pas
Garde bien mes effets, et puis, quoi qu’il en coûte,
Sois léger sur mes reins au rythme de mes pas.
Nous allons faire équipe en découvrant le monde
Toi mon seul compagnon à travers la campagne
En grande randonnée ou petits coups de sonde
Grâce à toi je saurai me passer de compagne
Seul avec mon barda j’arpente les chemins
Juif errant, vagabond ? Je n’ai pas de boussole
La halte sera quand j’aurai soif ou bien faim
Si j’entre quelque part, je laisse mon obole
Le boudin de ma tente est au-dessus du sac
Je n’ai pas de piquets : ils alourdiraient trop
Et quand l’aurore est là, m’installant au bivouac
Avec mon couteau suisse je taille deux poteaux
Ô nuit viens à mon aide pour ma solitude
Yeux ouverts, à plat dos, je contemple tes astres
Mon sac est sous ma tête et mes songes sont rudes
En pensant à ma vie et à tous ses désastres
Car mon âme est en peine et c’est pourquoi je pars
Au risque de me perdre ou de m’user les pieds
Et pourtant j’ai besoin de croiser des regards
Ou peut-être de fuir celui qui m’a blessé
Mon sac ? il est léger, autre chose me pèse
Qui n’est pas sur mon dos et qu’on ne peut pas voir
Ça s’appelle un barda, un fardeau, une ascèse ?
Ça ressemble à tout ça, comme à un désespoir
Une chape de plomb, plus qu’une ombre au tableau
Un couteau enfoncé dans une plaie profonde
Une chair déchirée répartie en morceaux
Où plus rien ne survit et rien ne se féconde
Mais qu’est-c’ que ce fatras qui envahit mon âme
Qui enserre mon cœur et pervertit l’esprit
Qui monte et qui descend, permanent vague à l’âme
Interdisant de rire et condamnant la vie
Qu’est-ce qui pèse en moi comme un déterminisme
Que je n’ai pas souhaité et qui me vient d’ailleurs
Du tréfonds de l’Histoire, hors de tout humanisme
Comme un manque de joie, de courage et d’ardeur ?
C’est un peu tout cela, c’est la peur de gagner
De me montrer vainqueur, très fort et sans émoi
Alors que l’abandon ne peut être un allié
La seule explication, l’unique, c’est la croix.
Pierre Duchon, juin 2025.
Lecture conseillée sur le même thème:
Sac au dos(ou, à tous les enfants…) de Boris Vian
Extrait du recueil Chansons, poèmes écrits après la Seconde Guerre mondiale
entre 1954 et 1959
Lecture conseillée :
Sur le site Montmartre secret, le poème Fibrosarcome, publié le 21 novembre 2012 par Chriswac sur le thème Sac à dos d’un chat.
Vider son sac …
Des images
Jamais je n’oublierai ces images :
Ces réfugiés fourbus, blottis les uns contre les autres,
Ces monceaux d’affaires entassées sur les charrettes des paysans,
Ce nourrisson mort sur les genoux d’une prostituée,
Cette poussière rouge sur les roses d’une maison en ruine
Où était encore accrochée, cynique, une pancarte ‘ à louer ‘
Ces jardins abandonnés, ces rues désertes,
Je m’en souviens. Et jamais n’oublierai non plus
Le bateau-pilote à la vive peinture, son aussière
Emmêlée jetée en travers du quai, comme accrochée à la poussière,
Les larmes de ce vieux Commandant français.
Et jamais les années ne dissiperont
Les souvenirs de cette confession dérisoire de regrets,
La bénédiction de cette nonne, son sourire, ses au revoir,
Tant que je vivrai, jamais je n’oublierai ces images.
Duncan Shaw
Ce poème évoque les conséquences de la déroute de Dunkerque. Poème écossais paru en 1945 et traduit par Stéphanie Noirard de St Jacut.
Vous pouvez acheter le livre « En première ligne » poèmes de guerre écossais de la première et seconde guerre mondiale éditions Presses universitaires de Rennes auprès de Stéphanie.
Sac au dos
Nous suivons des chemins
inconnus de nous-mêmes,
des signes et des croix
balisent toute voie…
Nous chantons des rengaines,
les mêmes chaque fois,
tous nos pas nous entrainent
où le loup y sera.
Michèle PETTAZZONI
Un sac trop lourd à porter …
L’enfant du désamour
Je suis l’enfant du désamour,
je suis l’enfant qu’on n’attend pas,
je suis l’enfant qui chaque jour
quémande … et jamais ne reçoit.
Voyez mes yeux, lisez en moi,
le désert où ma vie se traîne,
le vide immense sous mon toit …
Je voudrais tant dire ma peine,
je suis l’enfant qu’on n’entend pas.
Michèle PETTAZZONI
Sac a dos
Il est là posé dans l’ombre,
il me fait de l’oeuil,
c’est mon sac à dos.
Avec lui je veux partir voyager.
en le secouant de sa poussière
des cailloux lourds de souvenirs tombent.
Demain au lever du soleil
quand tout ce qui est endormi se lève,
Je marcherai légère,
a travers la foret et ses sentiers,
les yeux fixés sur mes pensées intérieures
sans entendre aucun bruit
juste celui de mon coeur qui bat.
Contre le rocher, je poserai mon sac
dans la pénombre
je serai envahit par mes rêves
sereine et tellement heureuse
Poème de Liliane LENGLET, lu par l’auteure
VIDE-SAC ou VIE DE SAC
Sac à dos,
dos blessé, dos brisé,
trop de charge.
Sac à dos,
ma maison sur le dos…
ou sur mon ventre.
Quelques vêtements,
quelques médicaments ,
pansements de la vie,
savon, brosse a dents,
mon couteau suisse.
Un peu d eau pour survivre,
un pareo
pour m’enrouler la nuit,
oreiller sous ma tête ,
repos sur ma route.
J’ai 6 ans
1er sac à dos,
il est lourd de mes peurs
et de mes pleurs,
loin de la famille.
Sac ado d’ado
souvent troué,
dégoulinant de poisseuses gelées,
de velléités et de volontés .
Au long des ans il grossit ,
imbriqué dans mes épaules,
dans mon cou, dans mes bras.
Il est moi,
il m’étreint,
me protège, parfois me blesse,
mais toujours me redresse .
il gonfle sans cesse,
rempli de soleil, de mer,
de pluies et de déserts,
de sentiers, de forêts,
de villages cachés, perchés ,
d’hommes bleus, blancs ou noirs,
de sculptures terrifiantes,
de danses et de chants,
de rires et de sueur.
Chargé
de mes tristesses,
de mes désirs,
de mes plaisirs.
de rencontres improbables,
de partages étonnants,
d’amours passionnées.
Il craque, il pète,
il se déchire de partout .
Trop lourd,
plein de certitudes…
et de doutes.
J’en ai plein le dos.
Mon dos craque,
ceinture lombaire.
Les cheveux blanchissent
il s’allège, se vide, s’aplatit,
se couvre de poussières.
Poussière des chemins,
poussière des rêves.
Sac à dos,
mon double, mon jumeau…
Je le fouille,
ma main plonge tout au fond.
J’y retrouve, solidement accrochées,
des bribes d’amour, d’amitiés,
de fraternité et de liberté.
Ca ne pèse guère.
Ca pèse encore trop.
Il est temps de marcher plus loin,
toujours plus loin,
jusqu au bout du chemin,
serrés l’un contre l autre.
Il faut laisser…..
Il faut laisser en paix leurs trésors enfouis
Quand on a découvert les plaines ensoleillées.
C’est forfait d’y aller pour vouloir les piller
S’y promener déjà est une chance inouïe.
Sur les rives fleuries se mêler aux herbus
Se rafraîchir dans l‘eau des rivières courantes
Laisser sur les graviers les pépites brillantes.
Et dormir au zénith sur les berges pentues.
À l’entrée dérobée d’un manoir reconstruit
Distinguer les pavés jadis tombés en ruines
Recouverts de moussus, envahis de glycines
Aux odeurs enivrantes sous le soleil qui luit.
Aller dans les chemins secrets et ombrageux
Là où les colonies exilées de nos pères
Ont laissé dans la boue de profondes ornières
Comme des souvenirs trop lourds et miséreux.
Entendre dans les rues étroites des villages
Les antiques douleurs qui ne se content pas
Le soir au coin du feu. Avancer pas à pas
Et ressentir le poids reçu en héritage.
L’absence
La danseuse n’est pas comme d’habitude
Ceux qui la savent bien sont sur la corde raide
La même qui la porte, lui trouble l’attitude.
L’équilibre est fragile. Il lui faut de l’entraide.
Ses proches lui font face et sont tétanisés
Ils redoutent la chute et restent suspendus
Mais elle doit parvenir seule à franchir le gué.
Son corps est dans les eaux saumâtres et est perdu.
Derrière les rideaux son mentor a compris
La voyant si crispée presque paralysée
Ce n’est pas la musique qui la porte aujourd’hui
Elle manque de présence et son rêve est brisé.
Le fil est étiré et en apesanteur
Une amarre disparue. La funambule tangue
Entre les arabesques devant les spectateurs
Le visage pali et le regard exsangue.
Il lui faut de l’élan, un point de suspension
Réaliser deux tours. L’énergie est en elle
Autrement cette fois. Sa rage en perdition
Elle doit trouver la force. Renoncer au rappel.
Elle s’est produite seule pour une unique personne
Dans l’espoir qu’elle vienne. C’eut été son bonheur.
Une absence dans la foule et plus rien ne résonne.
S’enfuyant en coulisse, comme moi elle pleure.