Jeu d’ossements
Mon corps est un tombeau vivant
s’enchevêtrent depuis longtemps
les vieux os de mes ascendants….
Ils m’accompagnent tout le temps,
c’est usant!
Parfois je leur crie qu’ils s’en aillent
-n’être qu’à moi seule un moment –
mais ils s’unissent, les canailles,
bras de fer, jeu d’ossuaire,
c’est craquant !
Je vis avec, ils sont mon sang
mémoire vive et mon présent,
je les emporte à travers champs,
jamais sous terre, toujours fringants,
mes os blancs!
Sont sensibles à mes tourments,
se raidissent…et je tiens bon,
quand s’effondrera la charpente
ils accueilleront mes os tendres,
chers parents !
Michèle Pettazzoni,
lu lors de l’apéro-poétique du 14 décembre 2018