Dans le grand tumulte du monde
La parole des hommes est un flot continu
Pour instruire, étonner, pour être ou pour paraître
Les mots sont les habits lorsque le roi est nu
Pouvoir être entendu, n’est- ce pas exister
Et gagner une étoile voire l’éternité ?
Le discours enveloppe une vérité choisie
La phrase maladroite révèle le non dit
Les mots servent souvent à vaincre le silence
Dissimuler l’ennui, tromper l’indifférence
Trop de mots, trop de bruit
Dans la cacophonie que nous sert-il d’entendre
Et comment déceler ce qu’il nous faut comprendre ?
Le cri force l’écoute et impose le sens
C’est un élan vital, une toute puissance,
C’est l’enfant expulsé par un ventre en souffrance
Il hurle son effroi, la confiance trahie,
Son infinie détresse, la colère, le dépit,
Le besoin de tendresse,
L’horreur de la sagesse
A l’appel déchirant une voix répondra
Pour insuffler la vie, l’espoir, l’amour
Briser la solitude, inventer des toujours
Demeurent incertains le sens et le chemin
Et notre résistance aux farces du destin
Le cri chuchote, il s’étouffe, il s’éteint,
Le cri sera silence à mon dernier matin
Dominique Verdé de Lisle
Ce texte est un cri profond, puissant, intime et universel à la fois. Merci, Dominique de nous avoir fait entendre ta voix.