Sur le thème « Le Cri » un poème de Dominique Verdé de Lisle

Les mots, le cri

Dans le grand tumulte du monde

La parole des hommes est un flot continu

Pour instruire, étonner, pour être ou pour paraître

Les mots sont les habits lorsque le roi est nu

Pouvoir être entendu, n’est- ce pas exister

Et gagner une étoile voire l’éternité ?

Le discours enveloppe une vérité choisie

La phrase maladroite révèle le non dit

Les mots servent souvent à vaincre le silence

Dissimuler l’ennui, tromper l’indifférence

Trop de mots, trop de bruit

Dans la cacophonie que nous sert-il d’entendre

Et comment déceler ce qu’il nous faut comprendre ?

Le cri force l’écoute et impose le sens

C’est un élan vital, une toute puissance,

C’est l’enfant expulsé par un ventre en souffrance

Il hurle son effroi, la confiance trahie,

Son infinie détresse, la colère, le dépit,

Le besoin de tendresse,

L’horreur de la sagesse

A l’appel déchirant une voix répondra

Pour insuffler la vie, l’espoir, l’amour

Briser la solitude, inventer des toujours

Demeurent incertains le sens et le chemin

Et notre résistance aux farces du destin

Le cri chuchote, il s’étouffe, il s’éteint,

Le cri sera silence à mon dernier matin

Dominique Verdé de Lisle

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Une réponse à Sur le thème « Le Cri » un poème de Dominique Verdé de Lisle

  1. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Ce texte est un cri profond, puissant, intime et universel à la fois. Merci, Dominique de nous avoir fait entendre ta voix.

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