Poètes de l’association Presqu’île en poésie, présents à cette soirée :
Annie Coll
Pervenche Mahé
Dominique Mongodin
Louise Montagne
Michèle Pettazzoni
Poètes de l’association Presqu’île en poésie, présents à cette soirée :
Annie Coll
Pervenche Mahé
Dominique Mongodin
Louise Montagne
Michèle Pettazzoni
Je tiens à remercier Jean-Pierre Billois qui a eu le talent de mettre en scène cette soirée. Il a su avec une grande finesse nous amener à présenter nos textes avec conviction et clarté. Sa programmation des lectures a apporté les liens entre elles et a donné toute la cohérence et l’intensité à nos propos
Merci Jean-Pierre
Ps: Bravo également à Olivier pour son récital.
Je
Dominique
———————
Exil
Quand le blond Sahara est venu, en Bretagne
Dans mon pays chéri, en côte d’Émeraude
Il y a déversé en brins l’étendue chaude
Des grains qui, orangés, ont survolés l’Espagne.
Et les embruns bretons ont les tons des automnes
Que la fin de l’hiver ne pensait jamais voir
Alors que les oiseaux amoureux sont espoir
Et que leurs pépiements nichent en haut des aulnes.
Les vents et les oiseaux se moquent des couleurs
Ils accueillent en chantant toutes les différences
Adoptent la poussière et donnent quelques chances
Aux exils sahariens, d’Ukraine ou bien d’ailleurs.
——————
Marathonienne afghane
La femme afghane court, son noir niqab l’étouffe.
Son enfant dans ses bras meurt de balle perdue.
Résiste femme afghane et pleure ton chagrin
Fuis ton pays chéri pour un autre étranger.
La femme exilée court pour son garçon Malouf
Elle crie ses foulées dans sa course éperdue.
Tiens bon ton marathon pour ton fils utérin
Dans ton nouveau pays où tout n’est que danger.
Cours vers la liberté, toi qui connus le gouffre
Montre à l’humanité que le voile tendu
N’est autre que prison du regard féminin
Et hurle ta douleur et fais la partager.
Libérée de ton joug, cours sans céder et souffre
Pour souvenir ton fils, lardé de tir perdu.
Tu le portes toujours. Ta course est le refrain
Où claquent les bruits sourds dont tu veux le venger.
————————
Frontières de l’inconscience
J’ai démonté le joint de la pomme de douche
Pour le fumer. J’ai saisi la poignée de la porte
À pleine main pour dire bonjour. J’ai goûté
La pomme de douche que j’aime tant croquer.
J’ai pris mon paillasson pour en faire une flute
Et j’y ai déposé quelques trous de mémoire
Pour y jouer Bronson qui tire et qui rengaine.
J’ai cuit le steack tartare et je ne l’ai pas cru.
Je me suis revêtu de pelures d’oignons
Qui m’ont fait rire aux larmes et pleurer de plaisir.
J’ai volé comme on vole dans les supermarchés
Les bras m’en sont tombés quand j’ai été surpris.
J’ai décrit comme on crie devant les tortionnaires
J’ai aimé comme un fou puisque j’étais cinglé.
J’ai fait bien des impairs depuis que je suis père
Je fermerai les yeux pour être complaisant.
Merci pour cette belle soirée. Bravo aux poètes et au musicien.