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« La différence » thème de l’apéro poétique du vendredi 26 mai – Les poèmes lus sont offerts en commentaires …
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HYMNE
Au coeur de la différence, une évidence palpable
je suis comme toi faite de chair et d’os
je m’exprime avec des mots, des cris
je pleurs, je ris, j’ai froid, j’ai chaud
mais le sens profond de cette vie m’est unique
mon cri intime, vital, singulier m’appartient
LE GOUT DE L’AUTRE
Petit, grand, gros, maigre, intelligent, bête, cultivé,
Comparaison, différence, ressemblance,
Dès la naissance, le concept de la différence s’incruste dans le moindre recoin de notre vie,
les comparaisons fusent de toute part, d’abord dans le cercle familial
puis la bulle se dilate et franchit le cercle amical, professionnel, sentimental
La différence s’apprécie dans une comparaison, c’est un poison,
une plongée dans la souffrance,
il est plus grand que son père,
elle travaille moins bien que sa soeur,
il a fait de plus belles études que son cousin
On est identifié par rapport à un, une autre, plusieurs autres,
Cette comparaison ne doit pas me priver du goût de l’autre, de ses différences, de ses aspérités,
sans peur et sans reproche
L’autre est cet inconnu que je crois connaître, reconnaître,
qui me surprend dans ses réactions, ses sentiments, ses émotions
Nos différences alimentent une alchimie faite d’attraction et de répulsion
La vie serait bien fade sans ce goût de l’autre
Françoise Sartorio
La petite danseuse
Lassée des papiers des circulaires
Des écrits des mots de la terre
J’ai ressenti l’absolue nécessité
De sortir respirer un bol d’air
Descendu l’escalier séculaire
De la bâtisse centenaire
J’ai mis les pieds dans le pré
Réservé aux pensionnaires
C’est un jour d’été ordinaire
Les enfants courent où se terrent
Serrés contre les éducatrices
Ce sont des enfants sans malice
Autistes, fragiles, mongoliens
Ils sont bien différents des miens
Mon œil instruit les observe
Habitué à leurs petits refrains
A l’écart loin de ses préceptrices
Patricia joue à la danseuse
Elle esquisse des pas légers
Et lance ses bras vers le ciel
Mes yeux blasés s’émerveillent
De cette ode d’été au soleil
Sans mots sans musique trisomique
Elle emplit le champ de rythmique
Tout à coup je réalise
Que je suis dans le pré aux fées
Carré magique de mon enfance
Depuis des lustres oublié
Petite fugueuse amoureuse
Du soleil des nuages et du ciel
Tu m’illumines de ta danse
Tu touches du pied l’essentiel
Ton existence balance désarmante
Pleine d’un trop plein de vie
Débordant d’entrechats joyeux
Tu subjugues le monde au pas de deux.
Michèle PETTAZZONI
La différence
C’est Charl’-Edouard/ qui tomb’amou/reux de Leïla,
C’est Karembeu/ quand il épous’/ Adriana
Et c’est Zorro/ qui sè/me le /Sergent Garcia
Là on la voit ,
la différence…
C’est quand tu sais / que le salair’/de M’Bappé
Vaut plus d’ cent fois/ c’qu’un ouvrier / gagn’ dans l’année
Et n’arriv’pas/ toujours à pay/er son loyer,
Là tu compreds
La différence …
C’est toi, c’est moi ;
C’est eux, c’est nous;
Dans l’ pays d’où /tu viens/,y a d’ la /misèr’ partout…
La différence
C’est toi, c’est moi,
C’est eux, c’est nous
C’est l’espoir qui /promet la li / berté au bout.
La différence
C’est quand tu sais/ que tu ne s’ras/ jamais véto
Alors qu’ ta sœur /vient d’êtr’accep/ tée à Sciences Po
Toi tu rest’ras / toujou ou ours/ gardien de zoo.
C’est humiliant,
La différence…
C’est quand tu vois/qu’elle est beaucoup /trop bell’ pour toi
La fill’ canon/ que tu rêvais / d’prendr’dans tes bras
Et qui t’a j’té/ un soir de fêt’ /au Macumba
Là ça fait mal, mal, mal…
la différence
C’est moi , c’est nous,
Et toi t’es d’où ?
C’est le soleil/ trop chaud/ qui a / brûlé ton cou
La différence
C’est moi, c’est lui
Et toi, t’es qui ?
C’est ton accent / qui dit/ que tu / n’es pas d’ici.
La différence
C’est quand ton frèr’/ escalad’ le /Ventoux à l’aise
Alors que toi / t’es condamné/à la p’tite chaise,
T’as le cœur gros/ mais il faut bien/ que tu te taises,
Et ça fait mal
la différence…
T’es minc’, t’es beau/ t’es moch’, t’es gros / et t’en fais trop/
Dès le C..P/ tu l’entends dir’/ sous les préaux,
Tu apprends vit’/ qu’on n’est pas tous/ vraiment égaux
Et ça fait mal mal mal ….
La différence
C’est toi c’est moi
C’est nous. C’est quoi?
C’est tout ce qui me manqu’ / pour m’approcher de toi
La différence
C’est toi , c’est moi
C’est lui, c’est quoi
C’est la vie qui te dit /qu’ell’n’a pas besoin d’toi,
Non, non, non
La différence
La différence…
Texte de chanson co-écrit par Yvonne Le Meur Rollet et Franc–Loup Mahé des Portes .
Adaptation musicale et interprétation : Franc-Loup( Guitare-voix)
Accompagnement guitare : Olivier
Merci Franc-Loup et Olivier pour l’agréable moment que vous nous avez fait passer en animant musicalement cette belle soirée partagée autour de la musique et de la poésie.
Merci Charlotte pour ton accueil.
ÉLOGE A LA DIFFÉRENCE ET A LA BEAUTÉ
S’offrir à sa propre différence
Dans un élan sans écueil
Accepter cette drôlerie de l’être
Comme on boit et chante à tue-tête
Se laisser porter vers les beaux horizons
S’y employer jour après jour
Tel un serment sacré
Se fondre dans les méandres
De nos vibrations intimes
Se noyer dans la richesse des maelströms
Qui secrètent des volutes de volupté
Dans nos mois ultimes, intimidants
De splendeurs sensibles à venir
Gravissons les marches de notre propre sculpture
Caressons le grain serein de nos cristallisations immaculées
Soyons prêts à chaque instant à recueillir le sel
Des humeurs océaniques qui secouent notre être,
Qui le grandissent tout autant qu’elles le lavent
Nous n’en avons pas fini avec la beauté.
Elle nous tient à la gorge, au corps et jusqu’à l’extrémité de nos pieds
C’est une amante fidèle et sans procès
Nous lui donnerons de la matière
Nous partagerons nos cellules avec elle pour qu’elle croisse en nous
Pour devenir arbre phosphorescent de tous ses phosphènes
Tronc de lumière radiant de ses feux de Bengale
Loin des tourments mesquins, du dogme des cabales
Allons enfants merveilleux, impudiques
Déhalons sans voiles sur les sables, dans les rues,
Festoyons de nos corps épris d’amour
De nos esprits éclairés par cette aurore
Qui ranime notre bougie première, notre encens,
Fait resplendir la Terre et met en émoi tous nos sangs.
Jean-Bernard Vivet
Attention au mauvais calcul mental
Ne soyez pas tentés par les indifférences
Aimez la déférence et non les différences.
User de division n’amène qu’au problème
Insoluble pour ceux qui manient l’anathème.
À trop mal calculer, à forcer la fraction
Des racines (sacrées) vous paierez l’addition.
Tentez humainement de traiter l’équation
Et vous aurez alors trouvé la solution.