Je marche près de l’eau par temps gris
Dans un paysage terne qui distille l’ennui
Où est le bel Automne des jours derniers
Où chaque arbre se prenait à composer une ode
J’essaye pendant quelques minutes de trouver des traces
De la beauté d’alors
Que ma balade ne me rende pas à ce point bredouille
Et voilà qu’une ouverture dans le ciel
Laisse le soleil agir
Le sourire furtif qui se pose sur les ramures
Là-bas sur l’autre rive
Me paraît révérence
Presque aussitôt, une tache rouge que je croyais feuille
Prend son envol au ras de l’eau
Fait de moi sa cible
L’embellie se poursuit ô comme elle illumine !
A présent je marche l’éveil à la pointe des cils
Bernard Béreau
Merci pour ce poème,c’est vrai que pour moi aussi le soleil , souvent,embellit le paysage et mon état d’esprit….jusqu’à « l’éveil à la pointe des cils » (quelle jolie expression!)
En écho , un poème que j’avais écrit un automne:
Tableau d’automne
Aucun mystère sous la brume
aucune fée dessous ma plume …
Tapis de pourriture à terre,
miasmes roux s’accrochant à l’air,
sur la branche cassée,l’oiseau,
muet,l’aile tombante en faux,
une bête crevée dans l’eau.
Tout est réel dans ce tableau
tout est vrai sous le chapiteau….
Mais bientôt le soleil d’automne
lève le rideau déchiré…
Et nos regards dorés s’étonnent
de la splendeur des jours d’automne
sur la forêt désenchantée.
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