à la pointe des cils

Je marche près de l’eau par temps gris
Dans un paysage terne qui distille l’ennui
Où est le bel Automne des jours derniers
Où chaque arbre se prenait à composer une ode
J’essaye pendant quelques minutes de trouver des traces
De la beauté d’alors
Que ma balade ne me rende pas à ce point bredouille
Et voilà qu’une ouverture dans le ciel
Laisse le soleil agir
Le sourire furtif qui se pose sur les ramures
Là-bas sur l’autre rive
Me paraît révérence
Presque aussitôt, une tache rouge que je croyais feuille
Prend son envol au ras de l’eau
Fait de moi sa cible
L’embellie se poursuit ô comme elle illumine !
A présent je marche l’éveil à la pointe des cils

Bernard Béreau

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Une réponse à à la pointe des cils

  1. Pettazzoni Michèle dit :

    Merci pour ce poème,c’est vrai que pour moi aussi le soleil , souvent,embellit le paysage et mon état d’esprit….jusqu’à « l’éveil à la pointe des cils » (quelle jolie expression!)
    En écho , un poème que j’avais écrit un automne:

    Tableau d’automne

    Aucun mystère sous la brume
    aucune fée dessous ma plume …
    Tapis de pourriture à terre,
    miasmes roux s’accrochant à l’air,
    sur la branche cassée,l’oiseau,
    muet,l’aile tombante en faux,
    une bête crevée dans l’eau.

    Tout est réel dans ce tableau
    tout est vrai sous le chapiteau….
    Mais bientôt le soleil d’automne
    lève le rideau déchiré…
    Et nos regards dorés s’étonnent
    de la splendeur des jours d’automne
    sur la forêt désenchantée.

    ´

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