Poèmes offerts sur le thème « Archipels », Festival La Houle des mots 2022. Poètes des îles – Voir en commentaires…

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15 réponses à Poèmes offerts sur le thème « Archipels », Festival La Houle des mots 2022. Poètes des îles – Voir en commentaires…

  1. Archipel

    Oasis au goût de miel,
    Aux couleurs d’Arc en Ciel.
    Joyaux préservés,
    Jardins secrets,
    Où se réfugier…Archipel.

    Îles d’Amours,d’aventure et de désir.
    Îles de courage, de valeurs et de plaisir.
    Archipels,
    Îles,
    Eau,
    Horizon,
    Évasion.

    Archipels,
    Perdus,égarés, suspendus,
    Suspendus…
    Comme si le temps n’existait plus.
    Juste le présent à perte de vue,
    Rythmé par les vents et lumières,
    Bercé par le ressac des coquillages,
    Qui lorsqu’ils s’entrechoquent…sonnent
    Et font chanter la mer…
    Divinement bien….(aux ebihens)

    Ferme les yeux,
    Écoute…
    Sur l’Archipel, tu es aux premières loges.
    Écoute,
    Écoute l’infini,
    À en perdre l’horizon.
    Ça bouillonne, ça frissonne,
    Ça résonne….
    Écoute chaque note,
    Aucune fausse note.
    Chut…
    Écoute,
    Tu es le silence dans la partition
    Chut…
    Sur ton rocher, sur ton île
    Tend l’oreille,
    Tu es au coeur d’une symphonie,
    Qui joue des merveilles…
    Fais gaffe, elle peut te réveiller,
    Toi qui sommeille…
    Et faire battre ton coeur en Archipel.

    Pervenche

  2. Pervenche Mahé dit :

    Presqu’île

    Nous voici près de l’archipel
    Presque tranquille,
    Sur la presqu’île,
    Presque entourés d’eau et de sel.

    Presque….presque…Presqu’île.
    Ici, un bout de terre,
    Basses terres,
    Entourés de digues fragiles,
    Lie les gens de la terre à la mer.

    La mer,
    Accessible à volonté, en illimité,
    À la marée humaine
    Peut importe qu’elle soit grande ou petite la marée…

    Pourvu qu’elle vienne mouiller nos pieds
    De vaguelettes montantes ou descendantes
    Transparentes, parfois moussantes, si troublantes
    La mer,
    Apaisante et troublante.

    Regardez…ce va et vient!
    C’est l’éternité qui respire du bout de ses vagues ondulées…
    Regardez! La mer.

    Elle chevauche les traces des hommes remplis d’éphémérité.

    Regardez, Respirez, Admirez…
    Recommencez.

    Et pour les plus aventuriers,
    Laissez-vous entourer d’eau salée
    Sur la petite île de l’Archipel
    Elle se laisse apprivoiser pieds nus.
    Le temps d’une marée…
    Venez..

    Pervenche

  3. Jean-Albert Gueneguan dit :

    Océan,
    espace de liberté,
    remue-mémoire
    qu’exerce à mon oreille,
    le souffle du départ.

    Océan,
    mon chemin de ronde
    c’est toujours
    quand la mer est pleine
    que mon cœur porte
    haut et loin.

    Ouessant

    armure contre mes tempêtes,
    sentinelle de mes solitudes,
    mon haleine que je réapprends,
    mes paupières neuves sur le lointain,
    gifle à ma nouvelle personne.

    Un vieil homme défiguré
    d’avoir trop vécu à côté de sa vie,
    d’avoir trop levé
    les haltères de son âme
    me dit :
    « Vois-tu jeune homme,
    ici on peut se regarder
    se modifier, se reconstruire,
    se dire qu’il est encore temps ».

    A Ouessant
    la baisse du jour
    est une intuition.

    Pas de cris mais…
    des claquements d’ailes.
    Les mouettes soupèsent
    le clocher des prières,
    quelque chose ou quelqu’un dans la regard.

    Dès l’aube
    à Ouessant
    Dès l’aube
    vent et grêle,
    pluie à genoux
    devant ses ombres.

    Appauvri
    par son peu de lumière
    le matin s’estompe,
    le jour se renie.
    Il n’y a que la brume
    dans le monologue de ses ruelles
    qui peut rapprocher
    l’île de son âme.

    Mouettes aux portes closes du matin,
    sur vos ailes chevauchantes
    je lis les croyances insomniaques de l’île.
    Dès que son silence m’immobilise,
    je me rapproche de moi-même
    comme un chat s’enneige de l’au-delà
    et que le songe inspire.
    Je me découvre quand les mots me font peur
    quand Ouessant refuse le calice de la nuit
    comme un enfant rumine ses premiers pas.

    Là où l’océan sourit
    à ses inséparables déferlantes,
    je suis d’outre vie inhabitée.
    Je m’oublie et me dis
    que la mouette orpheline
    triomphe du ciel
    et de son unique saison.
    Elle me répond
    soulignant son vol
    d’un baiser à la terre
    « c’est le large
    que je veux m’offrir ».

    Jean-Albert Gueneguan

  4. Guy Prigent dit :

    5 ) Demain, tout aura changé

    Un ciel couleur d’oranger
    Un ciel couleur d’oranger
    Les îles en majuscule
    Un ciel couleur d’oranger
    Les îles en majuscule
    La glaise blanche des grèves

    Au printemps, le soleil cou-coupé
    La course des courlis sous les roseaux

    Au printemps, le soleil cou-coupé
    La course des courlis sous les roseaux
    La plage et ses prairies de sel
    Les algues encre de Chine

    Au printemps, le soleil cou-coupé
    La course des courlis sous les roseaux
    La plage et ses prairies de sel
    Les algues encre de Chine
    Où fleurissent les petits crabes et le polystyrène
    Le sable en bouquet que la mer déshabille

    Un ciel couleur d’oranger
    Les îles en majuscule
    La glaise blanche des grèves
    Au printemps, le soleil cou-coupé
    La course des courlis sous les roseaux
    La plage et ses prairies de sel
    Les algues encre de Chine
    Où fleurissent les petits crabes et le polystyrène
    Le sable en bouquet que la mer déshabille
    Et la nuit met sa tête de porcelaine

    Le sable en bouquet que la mer déshabille
    Et la nuit met sa tête de porcelaine
    Le sable en bouquet que la mer déshabille
    Et la nuit met sa tête de porcelaine
    Et convertit ses ombres
    A la nouvelle marée

    Un ciel couleur d’ardoise
    Un ciel couleur d’ardoise
    Achève mes certitudes
    Un ciel couleur d’ardoise
    Achève mes certitudes
    Que demain tout aura changé

    Un ciel couleur d’oranger
    Les îles en majuscule
    La glaise blanche des grèves

    Au printemps, le soleil cou-coupé
    La course des courlis sous les roseaux
    La plage et ses prairies de sel
    Les algues encre de Chine
    Où fleurissent les petits crabes et le polystyrène
    Le sable en bouquet que la mer déshabille
    Et la nuit met sa tête de porcelaine
    Et convertit ses ombres
    A la nouvelle marée

    Guy Prigent

  5. Guy Prigent dit :

    4 ) Le vent, soleil rézéda

    Les jours d’algues, à la criée des mouettes

    Sur la lande des grèves

    La violence mauve et la tendresse aussi

    Le cresson bleu des marées qui mûrit entre les berniques des rochers tempêtes

    Les doigts rouillés A toucher trop l’écume

    Des visages de Noroît
    Où viennent s’échouer les cernes violettes
    Et les étoiles de sable froissées par le vent

    L’esquif d’un regard tout bout dehors

    Qui fait l’amour à un autre regard

    Dans un ciel de n’importe quelle couleur

    Par force 10 au moins

    Escalader des talus de tendresse et de mimosa

    Avec la maladresse de nos vingt cinq ans

    Et décrire les îles frappées de ton nom

    Les roses burinées à nos rêves en boutonnière de la vie domestique

    La dérive des continences

    des baisers bruyère des gestes simples

    De l’homme qui a faim de rivages fougères

    De soleil réséda

    Et du chant de golo robin

    Guy Prigent

  6. Guy Prigent dit :

    3 ) La côte et l’île

    La côte est belle du trop plein des saisons passées, des échafaudages de brume et de mouettes

    Les coqs de bruyère grattent la grâce infinie des limons de terre
    L’eau gronde dans les racines, salive des réglisses d’écume sous les ardoisières de corail

    L’île célèbre des remembrements de marées fertiles et dédouble les veines du temps, du temps retrouvé, les jours d’algue, à la criée des mouettes…
    Sur la lande des grèves

    Le tumulus a un regard de pierre, trouée par le vent, ses doigts de schiste s’enfoncent dans la terre salée

    des enfants s’échappent avec des sourires pareils aux oiseaux cachés dans leurs mains
    Ils savent lire les paysages à l’envers, qui buissonnent entre le bunker, le grand rocher et le four pour faire de la soude

    Les pêcheurs et les randonneurs mettent leurs rêves dans les pognes du vent et s’en vont parfois avec les merveilleux nuages mettre un peu de désordre dans leur tête fauve, en attendant la prochaine marée

    Les légendes s’accordent avec l’eau vive et le ressac des mots

    Nous ne sommes faits et défaits que de mots et d’un peu de silence autour…

    Karn, comme une promesse, une illusion d’île, pour rendre les hommes plus fraternels

    Guy Prigent

  7. Guy Prigent dit :

    2) Je regarde la mort douce du soleil sur les épaves

    Je regarde la mort douce du soleil sur les épaves

    Attendre la tendresse du varech
    Et le frisson des algues avec le jusant des vives eaux

    Le remembrement du sable et du sel
    Dans les coquillages des grèves

    Les îles chargées de genêts d’oiseaux lichen
    Et bientôt de la foule bruyère

    Déposer l’écume de l’oublie jusqu’au port nu des rêves

    Sourire à la femme en noir
    Qui épouse les nuages du ciel

    Humer l’impossible quand le vent vous inquiète
    Et cicatrise vos rides, vos éphémères

    Et surtout ne pas faire de projet avec la mer

    Gréer sa solitude avec les voiles ivres de sa poitrine

    Dérober ses étoiles à la nuit
    Pour ne pas désespérer du sommeil

    Ecarter le sexe pluriel de la folie nuptiale

    Gouter la pierre de jasmin

    Garder dans les yeux un pays gorgé de mousses et de gazelles

    L’horizon captif sous l’herbe bleue des éponges
    Un matin de bruine sous la cendre rouge
    La brisure des lèvres
    Et les syllabes jamais redites

    La certitude que le jour est mort des ses propres blessures

    Guy Prigent

  8. Guy Prigent dit :

    Poésies sur l’estran

    1 ) Les chemins de la mer

    En mer, les mots déradent plus vite, roulent sur eux-mêmes dans le prisme de la vague, hantés par le souvenir de la lumière qui lie les mots au corps.
    Alors les mots passent d’un visage à l’autre, s’usent au rythme des navigations océanes, changent de navire pour changer d’histoire… Nos rêves passent dans ses rêves…

    La lumière parle à la lumière, croise d’autres parcours, ajuste l’estime du navigateur, le capitaine et ses rêves…

    Je me rappelle la phrase de Melville : l’homme navigue à la circonférence de la mer, près de la terre ferme, mais ne rentre jamais dedans la mer, inclinant son étrave vers le môle, la cale ronde, évitant les saillants du rocher, l’éperon d’un quai, pour lui préférer la cale ronde, les bords de grève. Rester à la surface toujours, éviter les creux des rivages, sauf lorsqu’ils invitent aux escales, aux criques, en suivant la blancheur d’un amer, le pain de sucre blanchi à la chaux…

    Le phare aux murs lisses, recouverts d’écaille, d’opaline, de céramique bleue, l’image inversée du ciel, le reflet tremblant de la mer…
    Mais les murs sont souvent hachurés de cristaux de sel, effrités, ne laissant que des failles invisibles, où les ombres de la nuit se terrent…

    Alors le ciel s’égoutte, s’empare de ces lignes de vie, croise avec le vent complice, pour faire danser la marée des villes…

    Que dire d’une lumière qui n’est plus caressée, entretenue, habitée, à qui on ne parle plus ?

    Que dire d’une île qui n’est plus abordée ?

    Les chemins de la mer s’enlisent dans le ciel, dans une lumière sidérale réservée aux nouveaux phares satellites

    La route des navires n’est plus qu’un point sur la surface de la terre, qu’une série de points lumineux qui ne regardent plus la mer.

    Guy Prigent

  9. Annie Coll dit :

    Santorin

    Villages percés et silencieux
    tous les murs sont arrondis

    Près des eaux bleues dans le volcan noir
    de La Caldeira.
    j’ai souhaité «  Kalispéras »
    aux femmes assises devant leur porte

    Le soleil s’est présenté à la mer
    les nuages ont tout englouti

    Les îles sont des oiseaux qui frôlent la légèreté de l’eau

    J’aurais pu ne pas dormir
    dans l’atonie des mots
    et seulement recueillir
    l’éclatement des fruits
    la jouissance muette
    meurtrissure de volupté

    La cassure du sang partagé

    l’immense vague, les yeux fermés
    dans tes bras parfumés

    A l’heure où le ressac déferle
    de toute sa violence rougeâtre

    L’oubli de l’incertain
    l e geste de la main

    et l’évidence du jour

    Annie Coll

  10. Annie Coll dit :

    Patmos

    Donneras-tu
    plus que ce que tu as ?
    Pas encore
    L’enfant saura-t-il
    pourquoi il joue ?
    Pas encore
    Les cailloux blancs de la route
    brilleront-ils au soleil du soir ?
    Pas encore
    Nos amours mauves
    fermeront-ils la porte de la peur ?

    Pas avant le retour des bateaux

    Annie Coll

  11. Annie Coll dit :

    Icaria
    Une barque de bois blanc
    file vers le désert
    nul remous
    pas de sillage

    Je marche dès que mes pieds sont nus
    confondue au souffle
    hors d’atteinte

    L’engloutissement des soleils
    conduisant au présent
    donnera le chiffre réel du monde

    La vérité quant à elle
    ne tombera pas au fond du puits

    elle a glissé
    sur la margelle du temps
    Annie Coll

  12. Michèle PETTAZZONI dit :

    Invitation à Belle-Isle

    Viens, nous ouvrirons un lit
    nous choisirons une plage blanche
    pour écrire notre histoire
    la page sera, bleue,
    de nos premiers regards
    nos initiales croisées seront la couverture
    et chaufferont nos pieds
    dans cette grande aventure
    orphys et liserons
    empourpreront nos lignes
    et des boutons naîtront
    de nos vertes coquilles
    paroles douces, écumes,
    sur les lèvres des dunes

    Viens, nous plisserons les draps
    les marquerons aux chairs
    nous ne serons jamais
    des amants de passage
    nous garderons sur nous
    comme des enfants sages
    un porte-plume éclair
    pour toujours dessiner
    sur le dos de la mer
    quand les vagues moutonnent
    et couvrent les bruyères
    de grandes îles claires

    Viens, marin éphémère
    Viens me lire et te taire
    Viens ancrer le possible
    et croire en une terre
    Viens doubler haut, très haut,
    le phare du livre ouvert

    Viens mêler tes eaux vives
    à mon encre hauturière.

    Michèle PETTAZZONI

  13. Y. Le Meur-Rollet dit :

    Rêve d’îles

    Ton vieil atlas et ta boussole
    T’ont permis d’explorer le Nord.
    Ce matin,
    Puisqu’il pleut dehors,
    Vers le Sud,
    Ton rêve s’envole.
    Il s’élance vers les pudiques
    Terres de l’Océan Indien,
    Où l’eau et le vent musiciens
    Caressent le feu des Tropiques.
    Les zébus rosis de poussière
    Emportent ton rêve au galop.
    Egaré sur les hauts-plateaux,
    Tu voudrais percer le mystère:
    «Où donc es-tu
    Forme inconnue,
    Ile dormant dans un lagon,
    Barque dansant près d’un ponton,
    Par un fin sisal
    Retenue?»
    Ton rêve glisse et plonge, et plane
    Entre Maurice et Rodriguez.
    Il repart de Diego-Suarez,
    Pour revenir à Antsirane.
    Ton rêve fou fuit le jour morne,
    Le brouillard sourd, la pluie, l’hiver,
    Le rocher gris, le vent qui corne
    Dans les lichens et la bruyère.
    Ton rêve parle de savane,
    De vanille et de poivre vert,
    De hauts bambous et de rabane,
    De corail noir,
    De sable clair…
    Ton rêve d’enfance lointaine
    Te mène jusqu’à Zanzibar
    Et longuement
    Tisse une chaîne
    Tout autour de Madagascar.

    Yonne Le Meur-Rollet, dans le recueil  » Saisons de pluies ».
    (première parution de 1999 épuisée, recueil réédité en juillet 2022)

  14. Louise Montagne dit :

    ARCHIPEL

    Refuge de matelots et chevlinouères,
    Braves et robustes Jaguens,
    Pêcheries de mes grands mères,
    Oasis à l’envers,
    Chagrin.

    Estran ,grève et marins herbages,
    Les bigorneaux en boutons fleurissent,
    Traitres récifs et roches sauvages,
    Le bateau fait naufrage ,
    Clarisse.

    Mouettes sternes et Colombière
    Les huitriers sur les bouchots
    Les vagues et le vent en colère
    Blanchissent les pierres ,
    Sanglots.

    Les Gaulois ne sont plus en garde,
    Un œil sur les Couillets
    La tour Vauban regarde
    L’Indien en embuscade,
    Regrets .

    Charmeuses les Ebihens appellent,
    Capture et prise d’otage
    Au petit port de la Chapelle,
    Attaches éternelles,
    héritage.

    Grande et Petite Roches font le guet.
    Sur le Petit Anon, postée en sentinelle,
    La balise veille au Chevet
    Des ilots en chapelet
    ARCHIPEL.

    Louise MONTAGNE
    Juin-juillet 2022

  15. jean bernard Vivet dit :

    LIBERTALIA

    Loin des hommes
    Loin des terres
    Caressées par les ondes
    Par la houle du temps
    Les îles hors d’eau
    Masquées par la brume
    Dressent leurs tours de granit
    Au firmament

    Elancées, enracinées,
    Elles sont là, parfaitement ancrées
    Et pourtant des marins avertis disent
    Les avoir vues danser
    La gigue, la polka,
    Les avoir vues s’animer,
    Se répandre en folles arabesques
    Se confondre en verts conciliabules
    Se renvoyer des marsouins

    Et puis d’un coup se taire, à l’approche d’un esquif,
    Ou du son syncopé d’un navire égaré

    Je m’imagine dérivant en mantel d’algues
    Décoré d’anatifes, de balanes, de coraux,
    Découvrant pour la première fois
    Leurs ballets, leurs secrets…

    Le récit d’un naufrage,
    Et comment s’abîma un vieux thonier
    Sur ces récifs, ces écueils égarés,
    Et comment ces mêmes roches perdues
    Recueillirent en leur sein, sur leurs plages, sous leur aile,
    Les malheureux qui sans elles auraient péri,
    Qui sans l’aide des îles salvatrices
    N’auraient pas survécu,
    N’auraient pas fondé cette république oubliée, inédite,
    Cette impensable lubie, cette belle utopie :

    LIBERTALIA

    Je garderai longtemps le souvenir ému
    De ces îles-sœurs des hommes dans leur destin,
    Arche des naufragés, chapelle des marins
    Archipel de nos rêves au petit matin.

    Jean-Bernard Vivet
    Saint-Suliac, 28 novembre 2021

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