4 avis sur « « Frontières » le thème du Printemps des Poètes à l’apéro poétique du 24 mars, bar restaurant le Bretagne à 18h30. »

  • 25 mars 2023 à 9 h 15 min
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    Ultime migration

    Aux creux d’embranchements la mousse moelleuse
    Réserve au vagabond et au vieux migrateur
    De quoi se reposer sur la tendre berceuse
    À l’écorce gercée et aux rameaux sans fleur.

    C’est la terre d’accueil de cet oiseau perdu
    Quand vient souffler le vent elle est un instrument
    Et ses branches flétries s’offrent au bienvenu
    Qu’elle aime à protéger dans son balancement.

    L’apatride planeur séduit par la ramure
    Vient alors se poser sur la fourche attirante
    Puis il siffle pour eux le chant de l’aventure
    Qui les lie désormais, ultime mais brillante.

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  • 25 mars 2023 à 9 h 11 min
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    Marathonienne afghane

    La femme afghane court, son noir niqab l’étouffe.
    Son enfant dans ses bras meurt de balle perdue.
    Résiste femme afghane et pleure ton chagrin
    Fuis ton pays chéri pour un autre étranger.

    La femme exilée court pour son garçon Malouf
    Elle crie ses foulées dans sa course éperdue.
    Tiens bon ton marathon pour ton fils utérin
    Dans ton nouveau pays où tout n’est que danger.

    Cours vers la liberté, toi qui connus le gouffre
    Montre à l’humanité que le voile tendu
    N’est autre que prison du regard féminin
    Et hurle ta douleur et fais la partager.

    Libérée de ton joug, cours sans céder et souffre
    Pour souvenir ton fils, lardé de tir perdu.
    Tu le portes toujours. Ta course est le refrain
    Où claquent les bruits sourds dont tu veux le venger.

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  • 25 mars 2023 à 7 h 45 min
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    L’autiste

    Les yeux regardent
    et ne comprennent pas
    Les paroles flottent dans l’air
    et ne le touchent pas
    La nourriture fuse
    et ne le nourrit pas
    Il dessine parfois
    dans sa bulle de verre
    des signes sans importance
    hiéroglyphes de l’absence
    tout au bout de ses doigts

    Limité par un corps
    qui enferme et déplume
    un être aérien
    un génie dans la lampe
    qu’aucune main n’allume,
    il endure l’attente …
    Le temps ne l’atteint pas
    Seul dans un monde sans terre
    transparent et désert
    il geint et se débat

    Que le flacon se brise
    et que fusionnent enfin
    le vide de la lampe
    et l’espace qui l’étreint.

    Michèle PETTAZZONI

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  • 25 mars 2023 à 7 h 43 min
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    Les portes

    … Plus rien à faire ?
    Il me restera les mots
    je connais les plus beaux
    des mots trop chauds pour être faux
    je livrerai tous ceux que j’aime
    je les sortirai du chapeau
    les mots surprises les mots sanglots
    les mots qu’on suit à demi-mot
    et quand il n’y aura
    plus rien à dire
    il me restera mon sourire
    mes yeux ma bouche
    et mon désir …

    Sur les croisées de ma poitrine
    mes mains fermeront le chemin …
    Et mon cœur,
    ce petit oiseau de passage
    l’oiseau trublion dans sa cage
    cognera de toutes ses ailes
    et les portes s’ouvriront … Sans fin.

    Michèle PETTAZZONI

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