« La chambre » thème de l’apéro poétique du vendredi 25 novembre – Les poèmes lus sont offerts en commentaires …

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8 réponses à « La chambre » thème de l’apéro poétique du vendredi 25 novembre – Les poèmes lus sont offerts en commentaires …

  1. Jean-Bernard Vivet dit :

    LA CHAMBRE OPTIQUE

    Je pense encore parfois
    A cette boîte noire
    Accueillant la lumière argentique
    Capture mystique de mes gestes passés
    Intime réceptacle de mes actes oubliés
    Attracteur étrange de mes pensées romantiques

    En écho, ma vieille armoire où se nichent tout au fond
    Un sac de vérités inavouées
    Linge blanc et linge sali,
    Odeur de lavande, de confiture moisie

    Chambre aimée, haïe, témoin de ma vie,
    De mes dépits, de mes rencontres,
    De mes montagnes de solitude,
    De mes espoirs, de mes attentes désincarnées

    La vitre déformée de ma fenêtre
    Recueille la buée de ma bouche
    Et, j’écris ton nom à l’index
    Et le fixe intensément des yeux
    Avant qu’il ne disparaisse.

    Jean-Bernard Vivet Saint-Suliac, 22 novembre 2022

  2. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    La chambre du poète 
    De plus en plus souvent, je rêve qu’un poète
    m’invite à partager sa chambre sous les toîts
    Dans l’étroite mansarde
    où des rimes volètent
    il murmure les vers qu’il compose pour moi.

    J’aime quand il me dit :« Partons à l’aventure!» 
    Sans perdre un seul instant,
    il hisse la voilure
    et nous filons au vent ,
    enroulés dans nos draps.
     
    Notre coque éraflée
    s’échoue près d’une plage
    où le sable étincelle et réchauffe nos mains.
    Alors nous oublions le brouillard de novembre
    et notre lit se coiffe
    d’un riche baldaquin.
     
    Le matin, au réveil, dans le froid de la chambre,
    je remonte sur nous la courtepointe usée.
    Notre vieux lit bascule au milieu des mots tendres
    inventés dans la nuit par mon poète aimé.
    .
    Yvonne Le Meur -Rollet- 25 Novembre 2022

  3. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Le visiteur déçu

    Pour la première fois,
    elle m’invite chez elle, à l’heure du goûter.

    Je découvre une chambre au vieux plancher ciré, 
    une table, des livres ,
    des piles de cahiers
    et, poussé près du mur, uu étroit lit bien fait
    sous un édredon vert .  

    C’est un jour de novembre,
    de feu de cheminée,
    de sourires qui tremblent dans l’odeur du café.  
    Elle m’offre des pommes
    cueillies dans le jardin de sa maison d’école,
    tandis que passe en boucle un disque de Brassens…

    Je rentre seul chez moi sous une pluie glacée,
    je la désire tant que je pourrais pleurer. 

    Elle a voulu me lire des vers d’Apollinaire
    alors que je rêvais
    d’elle nue dans mes bras,sous son édredon vert.
    Yvonne Le Meur-Rollet

  4. Michèle PETTAZZONI dit :

    Mon enfant de septembre
    A Patrice de La Tour du Pin

    Tu es mon enfant de septembre
    enfant de l’espace étoilé
    enfant sauvage dans ma chambre
    tombé d’un voilier dérouté.

    Mes deux bras en nacelle tendre
    et ma peau, tapis d’envolée
    ont calmé ta chute, mon ange,
    tu t’es laissé apprivoiser.

    L’œil aux aguets, scrutant le monde
    agile enfant des nuits ventées
    as-tu vu s’engouffrer mon ombre
    telle une ancre, pour te lester ?

    Michèle PETTAZZONI

  5. Michèle PETTAZZONI dit :

    Dans ma chambre d’hôpital

    Ma mère ma détresse
    ma mère sans tendresse
    dans la chambre où je crie
    dans l’asile où je vis …
    tu es ma nuit.

    Je dors et je m’enfuis
    je dors et je construis
    une enfance nouvelle
    une histoire irréelle …
    tu me souris.

    Et mes yeux s’émerveillent
    et tes yeux me révèlent
    un amour infini
    un amour immortel …
    tu es ma vie.

    Dans le vide qui suit
    je plonge sans rappel.
    Quelle étrange folie
    cette attente éternelle …
    et sans oubli.

    Michèle PETTAZZONI

  6. Dominique Mongodin dit :

    L’étudiante

    Tu meus les cent kilos de la porte cochère
    Qui grince aux souvenirs de son passé bourgeois,
    À la révolution, aux années de jachère.
    Tu traverses la cour au pavés de guingois.

    Le vestibule étroit qu’éclaire une coupole
    Comme une cathédrale aux vitraux d’un autre âge
    N’est plus qu’un lieu banal de la mégalopole
    Où l’on ne voit plus rien; ce n’est plus qu’un passage.

    Parfois un bruit de clés! C’est l’homme du premier :
    Un bien joli garçon qui est célibataire.
    Et quand tu croiseras le beau primesautier
    Tu lui balbutieras un salut ordinaire.

    Le sac de course est lourd, six niveaux à monter
    Que l’escalier de bois grimpe en colimaçon.
    Ici pas d’ascenseur. Tu devras t’arrêter.
    Tu apprécies l’étage où vit le nourrisson.

    La pause à son palier devient une routine
    Qui t’indique s’il est assoupi ou repu.
    Quelquefois sa Maman lui chante une comptine
    Puis tu reprends ton lent assaut interrompu.

    Tu arrives enfin en haut de la montagne
    Dans ton antre secret, à moitié sous le toit,
    Dix-huit mètres carrés. L’été la chaleur gagne,
    L’hiver le froid sévit dans le petit endroit.

    Tu ouvres l’oculus, c’est déjà le printemps.
    Tu revois tes parents et alors tu souris
    À la rue qui murmure et tu aimes ce temps
    Où tu prends du plaisir à dominer Paris.

  7. Dominique Mongodin dit :

    Envie de dormir

    J’ai envie de m’endormir profondément
    De me laisser emporter par des licornes
    Aux crinières d’or, de croiser dans les vents
    Les lutins malicieux, l’arlequin en bicorne.

    Je veux pour une nuit me cacher dans les toiles
    De Monet, de Vinci, de Modigliani,
    Me dissimuler entre les mats et les voiles
    De Colomb, de Gama et autre Tabarly.

    Je veux m’étendre dans les pages de Rimbaud
    Me laisser caresser par les mots écorchés
    De Charles Baudelaire et de Victor Hugo.

    Je veux une nuit pleine de songes indécents
    Et me réveiller dans un monde en paix.
    J’ai envie de m’endormir profondément.

  8. Hervé Outl dit :

    L’éveil

    Dans ma chambre, éveillé,
    Le soleil m’envoie un messager
    Qui traverse mes draps amidonnés
    Et la douce respiration de l’air
    Entre par la fenêtre ouverte,
    Court sur mon être au repos.

    La douce brise d’une aube nouvelle
    Éveille le trépas de mes sens
    Qui agonisent d’une longue nuit
    Oubliée de ma conscience.

    L’esprit est comme le duvet
    De ma litière céleste
    Et se délecte de fluide de vie,

    Il se confond en l’immobilité
    D’une matière tacite :

    L’instant y est élément sensoriel.

    Hervé Outil

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