Venez découvrir les poèmes et textes partagés à l’occasion du printemps des poètes et de cet apéro-poétique
« La grâce » thème du Printemps des poètes 2024 et de l’apéro-poétique du vendredi 22 mars chez Virginie à 18h30.
Ce contenu a été publié dans "La grâce", A la Une, Apéros poétiques, Evénements poétiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.
Une valse
Une valse s’élance
dans le bleu du Danube,
éclaboussant de joie les danseurs impatients.
Et le parquet ciré luit comme une eau dormante
où des herbiers frissonnent
entre des pierres lisses.
Là, une jeune fille un peu timide rêve…
Elle est dans la pénombre,
seule sur un sofa,
indolent nénuphar flottant à la surface
d’un paresseux méandre.
Un jeune homme s’avance, attiré par sa grâce.
La valse les invite, elle accepte et sourit.
Elle est une corolle
s’ouvrant entre ses bras
Sa robe souple vole enveloppant leurs pas.
Quand les miroirs chavirent,
elle ferme les yeux .
Et les archets frémissent
saisis par le vertige et la troublante grâce
de leurs corps accordés.
Yvonne Le Meur-Rollet . Mars 2024
J’ai été touchée par la grâce,
J’ai vécu ici comme une plume qui s’envole
dans les ondulations des nuages . /
Je me sentais si légère
Bercée par le vent doux et chaud./
J’ai vu dans l’eau limpide, transparente, frémissante,
Les poissons élegants et graciles./
J’ai eu envie de m’y rafraichir
De m’y plonger, bercée par les vagues
Qui vont et viennent sans bruit,/
Elles m’ont poussée sur la plage
M’enroulant de sable chaud/
Et là touchee par la grace j’ai dit merci a la beauté
a l’harmonie, a l’amour, a la lumière, au soleil, a la rêverie ./
M’enroulant d’une cape de douceur
Comme une grâce sans fin.
Ecoutez la chanson bien douce…
..
Ecoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire,
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d’eau sur de la mousse !
La voix vous fut connue (et chère ?)
Mais à présent elle est voilée
Comme une veuve désolée,
Pourtant comme elle est encore fière,
Et dans les longs plis de son voile
Qui palpite aux brises d’automne,
Cache et montre au coeur qui s’étonne
La vérité comme une étoile.
Elle dit, la voix reconnue,
Que la bonté c’est notre vie,
Que de la haine et de l’envie
Rien ne reste, la mort venue.
Elle parle aussi de la gloire
D’être simple sans plus attendre,
Et de noces d’or et du tendre
Bonheur d’une paix sans victoire.
Accueillez la voix qui persiste
Dans son naïf épithalame.
Allez, rien n’est meilleur à l’âme
Que de faire une âme moins triste !
Elle est en peine et de passage,
L’âme qui souffre sans colère,
Et comme sa morale est claire !…
Ecoutez la chanson bien sage.
Paul Verlaine
La danse aveugle de la vie
Éphémères entrechats au bord du gouffre sans fond
de la nuit.
Danse du ravissement soulevant, de ses pas choisis,
la poussière insolente d’un chemin de vie.
Corps juvénile resplendissant d’une évanescente
grâce,
travestissant le noir absolu de notre destinée
en un simple décor distendu.
Enivrés, aveuglés, nous tournons, virevoltons telles des
marionnettes cendrées suspendues à un fil invisible.
La beauté des battements de nos chairs
nous retenant de sombrer.
Michèle Pettazzoni
L’effaceur
J’efface les mots qui ne sont pas beaux
j’efface le mot
j’efface la chose
et le monde passe à autre chose
grâce à mon gommage fulgurant.
C’est très troublant, c’est pas grand chose
une gomme et un crayon,
cette nuit j’ai rêvé de prose
et j’ai refait la Création.
Le matin je reprends la pose
café, gomme et crayon,
c’est toujours sur la feuille que se posent
les fruits de mon imagination.
Les mots que j’aime comment les dire ?
à la plume ou bien au crayon ?
J’écris une chose, j’en raye une autre
le mot n’est pas toujours le bon.
J’efface aussi des noms de gens
je les écris et puis s’en vont
un, deux, trois, petit patapon
dans le gommage et dans le vent.
C’est pas méchant, c’est amusant
tout étaler et puis dire non
reprendre la gomme en jurant :
La beauté naît de l’effacement.
Michèle PETTAZZONI
Langue de terre, de mer et de mots
L’étroit cordon de terre aux venelles fleuries
Paraît entre les eaux dans ma vision diaphane.
Fragile étranglement de verdure océane,
C’est un petit endroit qui regorge de vies
Où la roche granite et les pins parasolent
Sur les rus frétillants dont s’irriguent les sols.
Un oiseau s’escapade aux azurs infinis,
Porté par les courants du vent ascensionnel.
Ses plumes de cirrus se fondent dans le ciel.
Sur le paisible estran souffle la poésie
Qui parle de flots verts et de vagues mourantes
En évoquant la vie et ses amours fuyantes.
Je suis venu me joindre à la belle harmonie
De tous ces éléments dont il faut prendre soin
Et du lieu délicat qui me prend à témoin.
Au cœur de l’inconnu j’observe l’énergie
De l’esprit minéral et des phrases contées.
J’essaie de m’imprégner un peu de leurs beautés.
merci Dominique pour cet hommage sensible et généreux à notre presqu’île zn poésie.