« La main » thème de l’apéro poétique du mois d’Avril, au Bretagne.

« La main » vendredi 29 avril à 18h30 au Bretagne

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5 réponses à « La main » thème de l’apéro poétique du mois d’Avril, au Bretagne.

  1. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Les mains de ma mère ( prose poétique)

    Les mains de notre mère aux paumes de velours ont bercé notre enfance de ses tièdes caresses …
    Au fil des ans, ses mains revêtues de tendresse ont coiffé les cheveux de ses filles rebelles aux tresses et barrettes, soigné rhumes et toux, consolé des détresses et pansé plaies et bosses…
    Ses mains ont recousu des ourlets et des poches, brodé des initiales aux angles des mouchoirs de ses fils exilés dans la nuit des dortoirs.
    Elles ont écrasé parfois de lourdes larmes au bord de ses paupières gonflées par les chagrins. Elles se sont nouées d’angoisse et d’impatience dans l’attente si longue précédant les retours.
    Ses mains souvent salies d’encre rouge et de craie se sont égratignées en taillant les lilas et les rosiers grimpants. Elles ont supporté les gerçures du froid, ont tisonné des braises, et rallumé des feux…
    Plus tard, pour oublier les peines de la vie les longues mains fantasques et blanches de ma mère ont écrit des chansons, composé des poèmes qui ont taché ses doigts du bleu des souvenirs.
    Jusqu’à son dernier jour, j’ai savouré la chance de tenir dans ma main la longue main tremblante qu’elle glissait confiante dans le creux de mon bras, quand nous nous promenions, en accordant nos pas.
    Dans ma paume aujourd’hui, ma mémoire retient la chaleur de ses doigts, enfermés dans les miens.

    Yvonne Le Meur-Rollet (avril 2022)

  2. Michèle PETTAZZONI dit :

    Des mains et des liens

    Quand je suis né un beau matin
    des mains m’ont aidé à sortir
    du ventre chaud où le destin
    place les êtres à venir.

    De ces deux mains je ne sais rien
    hors de portée des souvenirs
    nu au monde d’un tour de main
    digne du vœu d’un magicien.

    Etaient-elles jeunes ou vieilles
    mains inconnues guettant l’éveil ?
    Auront-elles coupé tant de liens
    que fatiguées elles reposent

    où d’ultimes mains les déposent
    quand le cordon de vie s’éteint …

    Michèle PETTAZZONI

  3. Michèle PETTAZZONI dit :

    Mains en guerre

    Tant de mains qui s’unissent
    ou se tordent en vain
    Des mains qui s’amollissent
    ou n’attendent plus rien

    Des mains qui se flétrissent
    dans l’aube qui survient
    après des nuits supplices
    pour des cœurs sur la main .

    Mains qui lancent des bombes
    en un seul tour de main
    Mains qui violent en nombre
    qu’aucune main n’éteint

    Mains qui préfèrent l’ombre
    aux jours des assassins
    Mains qui creusent leurs tombes
    effroyables jardins !

    Pour ces mains qui s’étreignent
    … aux mains sans lendemains,
    ces jeunes mains qui saignent
    sillons rouges lointains,
    ma main signe impuissante
    et tremble pour demain

    Michèle Pettazzoni

  4. Dominique Mongodin dit :

    Des deux mains, au soir

    Voilà que mon regard
    Se porte sur mes mains
    Dont la peau de lézard
    Prend les tons de l’airain.

    Sur mes rides je vois
    Une belle finesse
    Que j’ignorais je crois
    Au temps de ma jeunesse.

  5. Dominique Mongodin dit :

    Itinérances

    Parcourent les vallées
    Sillonnent les montagnes
    S’étirent sur les crêtes
    Contournent les collines.

    Se glissent sur les flancs
    Hésitent aux carrefours
    Évitent les ravins
    Et les gouffres obscurs.

    Poursuivent les corniches
    Traversent les forêts
    S’étalent dans les plaines
    Flottent aux océans.

    S’écroulent aux parois
    Des falaises laiteuses
    Et plongent dans les sables
    De déserts oasiens.

    S’égarent au hasard
    Des chemins tortueux
    Se perdent au dédale
    Des sentiers de campagnes.

    Prolongent les rivières
    Les eaux jusqu’aux estuaires
    S’étendent sur les grèves
    Aux couleurs tropicales.

    Vallonnent sur les tertres
    Rampent sur les adrets
    S’allongent vers l’horizon
    Disparaissent et reviennent.

    S’encanaillent aux bois
    Serpentent dans les arbres
    Se penchent sur les nids
    Cueillent les fruits des haies.

    Rougissent aux caprices
    Des prairies fleurissantes
    Et planent sur les gués
    De ponts imaginaires.

    Se perdent dans les lieux
    Des plus secrets décors
    S’aventurent aux méandres
    D’intimes paysages.

    Détournent le regard
    À l’abord d’un lagon
    À l’affut d’une quête
    À l’approche d’un rivage.

    Volent sur les étangs
    Emportées par les airs
    Et coulent dans les mers
    Au milieu des sirènes.

    Elles vont de conquêtes
    En trouvailles complices
    Explorent les trésors
    Lascives attentives.

    Et vaguent vagabondent
    En pays inconnus
    Sensibles à tout vent
    Éprises de passion.

    Elles guident les unes
    Et les autres se tiennent
    S’influencent nous couvrent
    Et nous découvrent : nos mains.

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