nous serons attentifs aux recommandations sanitaires, en espérant maintenir ce rendez-vous chez : « Virginie » le vendredi 25 février à 18h30 . Nous communiquerons sur le site et panneau pocket la confirmation du lieu.
« La métamorphose » apéro poétique du mois de février.
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Poésie
Sur l’herbe, tu me « pause »
T’exploses la vie en prose,
L’uppercute de tendresse, animale et végétale,
La culbute, la percute de pétales en rafale.
La vie, tu l’agite, la transforme dans tous les sens.
A l’envers, à l’endroit et même à contre sens,
Ya pas vraiment de sens,
Pourvu qu’elle soit sensuelle,
Elle valsera dans le bon sens,
Pourvu qu’elle roule des pelles.
Poésie,j’te kiff, tellement pas consensuelle.
J’ai soif de toi,
J’bois tes verres,
qui rendent si doux l’amer,
qui rendent si chaud l’hiver.
Tu sens si bon quand je te hume,
Le long des fleurs d’écume,
Le long des arbres à plume.
Sur l’herbe, tu me pause,
T’exploses la vie en prose,
Tu la métamorphose et l’habille de rose.
Pervenche
Les vauriens
L’année dernière dans une soirée
J’ai rencontré un type pas clair,
Genre rat d’hôtel, ou monte-en-l’air,
Un grand amateur de vitrines,
Où l’on expose des perles fines…
Depuis, je n’arrête pas d’y penser.
Je suis une femme et je voudrais bien
Pouvoir devenir ce vaurien ,
Ce maquilleur de vieux clichés,
Ce vif resquilleur de baisers,
Ce pirate écumeur de plages,
Ce cambrioleur de corsages.
Le jour, la nuit… j’en rêve tout le temps ;
Je veux devenir ce brigand,
Ce valeureux conquistador
Ce séducteur de jeunes filles
Fascinées par le feu qui brille
Dans ses yeux bleus de chercheur d’or.
Je ne veux plus être une femme,
Je veux changer de genre, je le réclame. *
Jé consulte marabouts et sorciers,
Je déchiffre des tas de vieux grimoires,
Je rencontre des charlatans de foire,
Et des savants très diplômés.
Un jour, enfin, l’on me propose ,
La Pilule des Métamorphoses…
Et ce matin, en me découvrant ,
Torse velu, menton carré,
Sexe viril, cuisses musclées,
Je vois un type très attirant.
Bouleversement des chromosomes,
Je me retrouve dans un corps d’ homme !
Je vais pouvoir faire la conquête
Des plus belles femmes de la planète…
A moins que ce soir, je ne craque encore
Pour un perceur de coffres-forts ?
Coeur inchangé, nul n’y peut rien…
J’ai toujours aimé les vauriens.
Texte de chanson écrit par Yvonne Le Meur-Rollet, mis en musique par Julien Petitjean
et déposé à la SACEM en 2021
Métamorphoses
Depuis quelques années, je rêve assez souvent
Que je redeviens jeune, et belle, et sans arthrose,
Que mes yeux restent vifs, que mon dos résistant
Ignore les assauts de l’ostéoporose.
Je vais danser au bal du quatorze juillet
Les pieds légers chaussés de souples ballerines.
Bousculé par l’odeur grisante des oeillets,
Mon tendre cœur s’emballe, cognant dans ma poitrine.
Je rencontre un garçon qui me prend par la taille
Je ne sais pas encore d’où il vient, qui il est…
Mais il me fait valser, et ma jupe de faille
Au rythme des flonflons, s’enroule à mes mollets.
Je vis en un instant mille métamorphoses :
Je deviens une anguille prise dans les filets
Une algue vagabonde que la vague dépose,
Un long feston d’écume caressant les galets.
Et je veux égaler les grandes amoureuses
Héloïse ou Juliette qui m’ont tant fait rêver…
S’il me dit : je t’enlève ! j’accepte, toute heureuse
Sans même demander où il veut m’emmener.
S’il est marin-pêcheur , pour lui je deviens houle,
S’il est un randonneur, je me change en sentier
S’il veut vivre isolé, je m’écarte des foules,
S’il est explorateur, je suis terre ignorée.
S’il crée des vêtements, je suis robe soyeuse,
S’il est fan de voitures, je deviens sa Bentley,
S’il est cultivateur, je me fais moissonneuse
Et s’il est jardinier, je me transforme en haie.
S’il joue dans un orchestre, je suis son violoncelle,
S’il chante du Cabrel, je me change en guitare,
S’il est peintre inspiré, je me fais aquarelle.
Et s’il est avocat, je deviens le prêtoire…
S’il est garçon-coiffeur, je me fais shampouineuse
S’il adore Johnny, je deviens rock and roll
S’il aime les oiseaux, je suis mouette rieuse
Et quand il dit : je t aime ! je le crois sur parole.
Mais la matin venu, dans mon lit je frissonne,
Seule, les pieds gelés, et les yeux embrumés.
Sur la table de nuit, mon réveil carillonne
Me rappelant mon âge et la réalité.
Yvonne Le Meur-Rollet. Février 2022
Les indiens blancs (dernière métamorphose)
Parqués dans des réserves,
ils meurent dans des draps.
Leur destin incertain
les noue au sparadrap.
Assis dans un fauteuil,
pleurnichent dans ses bras,
ça a la larme à l’œil,
les vieux, en pyjamas.
Et puis la larme en deuil
pour un nom, pour un pas,
qui s’éloigne du seuil,
de l’oreille ou du toit ;
Avec les tempes blanches
et des cheveux de soie,
de lentes mains qui tremblent,
la voix qu’on n’entend pas.
Ça a mal à la hanche,
ça se plaint tant de fois …
Y a un peu tout qui flanche
plus personne n’y croit …
Les vieux parfois dérangent
même s’ils râlent bas,
ces ancêtres étranges
qu’on maintient longtemps las.
Confinés aux adresses
où l’hygiène fait loi,
que l’amour, la tendresse,
les caressent des doigts.
Michelle PETTAZZONI
Métamorphose
Sentir la vie vriller
dans mes jambes racines
mes pieds se transformer
en radicelles infimes
mes longs bras tournoyer
et s’unir à la cime
pour jouir du plein été
dans une aube sublime
Sentir le vent lécher
mes feuilles en sourdine
une à une les donner
à mon amant léger
sacrifier ma crinière
aux caresses de l’air
ainsi le retenir
une saison entière
Sentir ma sève bouillir
sous les rayons puissants
échauffer trop ma tête
pénétrer mes bourgeons
frémir de bien-être
ignorer que ce don
assèche les rivières
fane les floraisons
Oublier que tout cesse
vivre l’instinct présent
plus d’hiver ni tempête
dans mon être sylvestre
croire que le temps s’arrête
et que toujours s’enroulent
les plaisirs et les brises
du soleil et du vent.
Michèle PETTAZZONI
La chasse au soleil
Je deviens cocon, chrysalide,
d’ailleurs je ne mange plus guère …
Une feuille de ci, de là,
un léger poème au repas.
Je sens cette métamorphose
bouleverser mes angles droits.
Il se passe d’étranges choses
dans ma tête … au tout petit doigt.
Vais-je me réveiller tout chose,
transformé en … je ne sais quoi ?
Je veux bien naître papillon,
m’élancer, libre, de mon toit …
Sur les fleurs me poser, phalène,
et m’étourdir de leur haleine,
courtiser les croque-boutons
et oublier toute raison …
Ou bien voltiger dans le ciel,
battre mes ailes dans le bleu,
et quitte à les brûler un peu
partir à la chasse au soleil !
Michèle PETTAZZONI
Comment les pandas sont devenus bicolores
D’après une légende Chinoise
C’était dans les montagnes
Les hautes montagnes de Chine
Tout en haut il faisait froid
La température tombait très bas.
Dans ces hautes montagnes enneigées
Vivaient des Pandas bien élevés
Aussi blanc de peau que blanc de poils
Aussi bien en hiver qu’en été.
Une nymphe prenait soin deux
Des pieds jusqu’à la queue
Elle était si blanche qu’on aurait cru qu’elle était née
D’un flocon et de sa bien-aimée.
Un jour la nymphe mourut
Qui l’aurais prédit ou l’aurait cru ?
Tout le monde était aux funérailles
Villageois comme pandas.
Mais les pandas furent davantage chagrinés
Et prirent dans leurs pattes
Les cendres de leur bien aimée
Ils se mirent à pleurer.
Ils se bouchèrent les oreilles pour ne pas s’entendre pleurer
Se frottèrent les yeux pour arrêter de sangloter
Se prirent dans leurs bras pour se calmer
Et quelle métamorphose !
Les pandas se sont colorés
De jolies taches noires jais.
Beaucoup diront que ce n’est pas vrai
Moi je pense que tout peut arriver
Et que chaque âme a le droit de rêver.
Zoé d’Aubuisson 11 ans
22 /02/2022 Côtes d’Armor (22)
Merci Zoé d’avoir participé avec talent à notre « apéro poétique » sur le thème de la métamorphose, et bravo pour ta belle diction et ton aisance à lire des textes en public.
CROIRE, COMMENCER, RÉUSSIR
Comme la rivière dont le lit est à sec.
Comme l’égaré qui se retrouve avec
Rien. Ne reste t-il pas un espoir d’avenir.
Comme l’être si cher dont le cœur devient dur.
Comme le chien coureur à qui manque l’air pur.
Redonnons-leur le droit un jour à du plaisir.
Comme un livre sans page. Une fleur sans suc.
Comme l’arbre effeuillé. La chouette sans grand duc.
Refaisons les jardins pour les y réunir.
Comme l’eau qui frémit dans un léger ressac.
Comme une pincée d’or illumine le bac.
Rire et fraicheur enfin après tant de langueur.
Comme un vœu traversé par la flèche d’un arc.
Comme un bâton lancé en jouant dans un parc.
Renaissance et plaisir goûtés comme une faveur.
Comme des mots chantants. La sève dans le tronc.
Comme un bourgeon éclot, un accouplement font
Richesses de la vie, respirations du cœur.
Comme alors tout s’enchante. De l’eau avec
Ce lit. Le bac, l’or. Le cœur, le sang. Fleur avec
Rameau. Poésie. Nature. Plaisir. Ardeur.
Les artistes
I
Le peintre
Voici déjà son œil qui s’éclaire.
Il lui faut désormais la manière.
Son bras s’élève alors jusqu’à l’horizon,
Puis glisse en caressant les nuages.
Et sur la toile où il pose l’hommage
La magie s’anime, merveilleuse oraison.
II
Le maestro
Le brouhaha de la salle semble les laisser
De marbre. Depuis longtemps déjà, ils sont là.
Accordant leurs violons, ajustant leurs trépieds,
Vérifiant partitions avant de faire le LA.
Le silence vient alors de la salle qui enfante
Et le maître paraît sous les clameurs vibrantes.
III
Le sculpteur
La matière s’éclate, se fend et se déchire.
C’est elle qui se fatigue mais c’est lui qui transpire.
C’est lui qui se déchaine mais c’est elle qui bouge
Sous les coups de piolet, d’acide ou bien de gouge.
Ses mains s’agitent encore et alors qu’il s’écarte
Son œuvre se revêt d’un rayon écarlate.
IV
Le poète
Ses frissons vagabondent parmi les phrases d’or
Pour venir se coucher de ses mains frémissantes.
Le sang de son crayon conjugue le verbe encore
Quand l’encre de son cœur se livre comme amante.
Il dissèque chaque mot, le fige ou le rature
Et savoure en silence sa lente relecture.
rendez-vous confirmé chez Virginie, vendredi 25 février à 18h30.