Salle de L’Arbre Abbaye de St Jacut de la mer
Lectures poétiques et performance musicale
Musiques naïves ?
Improviser pour un musicien, c’est prendre le risque d’explorer la simplicité comme la complexité. C’est aussi partager une certaine spontanéité avec un auditoire et l’emmener là où il ne va jamais. Avec Bertrand Le Brun, percussionniste et multiinstrumentiste venant du Jazz, vous êtes conviés pour 30 minutes d’imprévus.
Une
Je peins votre beauté, je rime votre espace
J’écoute vos déesses, j’explore vos paysages
Je traque vos envies, je poursuis vos mirages
J’ambitionnais l ’Amour, j’ai découvert la Grâce.
Je cherche vos façons, je guette vos parfums
J’investis vos présents, je fais siège à vos heures
Je nuage vos vents, je vante votre honneur
Je recèle vos nuits, je vous languis matin.
J’en appelle à vos bras, je souhaite vos désirs
Je flatte votre bouche, je bois de la même eau
Je brigue vos secrets, j’inonde vos ruisseaux
J’interroge vos mains, je vous veux me saisir.
J’en implore vos cieux, je supplie votre peau
Je me confonds en vous, j’adoube vos cheveux
Je redoute vos larmes, je recueille vos yeux
Je jaillis de vos sources, j’irrigue vos coteaux.
Je vole dans vos mers, je m’ensable en vos dunes
Je me perds dans vos rires, je circule vos veines
Je voyage vos pas, je sillonne vos plaines
Je me soumets à vous et nous ne faisons qu’Une.
Toi, VOUS
Il y a les ‘’Toi’’ et il y a les ‘’Nous’
Qui sont dans la tendresse,
Et puis il y a VOUS
Qui êtes DÉLICATESSE.
Proposition pour un sonnet
Pour écrire un sonnet qui charme un philistin
Vous devrez habiller la page d ’un costume
En tissant humblement du bout de votre plume
Quatorze alexandrins apprêtés au matin.
Car en les façonnant, comme pour un festin,
De draps fins et de lins plus vaporeux que brume
Les quatrains chamarrés aux douceurs de l ’écume
Couvriront le feuillet d ’un délicat satin.
Vous ferez du distique un gilet broché d’or
Tel un brocart cousu pour un conquistador.
Vous broderez les vers ultimes de dentelle,
Leurs chatoyants atours, ardents et gracieux
Seront aussi douillets qu’un plastron de sittelle.
Alors vos mots moirés brilleront dans ses yeux.
Texte lu par Dominique Mongodin
Une valse
Une valse s’élance
dans le bleu du Danube,
éclaboussant de joie les danseurs impatients.
Et le parquet ciré luit comme une eau dormante
où des herbiers frissonnent
entre des pierres lisses.
Là, une jeune fille un peu timide rêve…
Elle est dans la pénombre,
seule sur un sofa,
indolent nénuphar flottant à la surface
d’un paresseux méandre.
Un jeune homme s’avance, attiré par sa grâce.
La valse les invite, elle accepte et sourit.
Elle est une corolle
s’ouvrant entre ses bras
Sa robe souple vole enveloppant leurs pas.
Quand les miroirs chavirent,
elle ferme les yeux .
Et les archets frémissent
saisis par le vertige et la troublante grâce
de leurs corps accordés.
Yvonne Le Meur-Rollet . Mars 2024