« Simplicité » thème du mois de Janvier, de l’apéro-poétique toujours confiné!

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20 réponses à « Simplicité » thème du mois de Janvier, de l’apéro-poétique toujours confiné!

  1. Dominique Verdé de Lisle dit :

    La simplicité

    Opter pour la simplicité sera souvent aller vers la sincérité
    Bannir les oripeaux, les joyaux, les grelots
    Ouvrir la vérité, casser le fabriqué
    Aller à l’essentiel, mépriser les faux nez
    Savoir alors tout bien considéré
    Qui est celui qu’on aime et qu’on veut regarder
    Un peu d’humanité et de chagrin caché
    Ou un bloc miroitant pétri de fausseté

    Des esprits éminents ont exprimé l’idée
    Que la simplicité habillait les niais
    C’est une erreur grossière, sachons bien distinguer
    La finesse, l’intuition, la perspicacité
    De l’esprit embrouillé perdu dans la conformité
    Car la simplicité met au défi bien des complexités
    Elle démêle les fils autant que les idées
    Et ne s’arrête enfin qu’à l’épure du vrai
    Lorsque chercher encore serait mentir et se dissimuler
    Sans fard et sans effets, visant l’honnêteté
    Elle se trouve plus forte en s’étant dépouillée

    Dominique Verdé de Lisle

    • Yvonne Le Meur-Rollet dit :

      Merci Dominique de nous avoir fait partager ta réflexion sur la simplicité qui permet « d’aller à l’essentiel « après avoir banni » les oripeaux, la joyaux, les grelots » Tu as su trouver les mots pour évoquer « l ‘épure du vrai ». et mettre en valeur « la finesse, l’intuition, la perspicacité » qui s’opposent au « clinquant « ,au  » fabriqué » , à « la fausseté  » et à « la conformité ». Tu as bien raison de t’élever contre ceux qui ont « exprimé l’idée que la simplicité habillait les niais ».

  2. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Parfums d’enfance

    (ou Bonheurs simples)

    De plus en plus souvent, les pas de ma mémoire
    Mènent à cette cour, à l’ombre du tilleul,
    Où le pelage roux d’un très vieil épagneul
    Glisse vers le ruisseau que le clair soleil moire.

    Ma mère sur le seuil, brandissant l’écumoire,
    Hampe de mousse rose aux reflets de glaïeul,
    M’appelait d’un signal entendu de moi seul :
    «  S’il te plaît, viens m’aider !… Je range mon armoire ».

    Les pots de prunes d’or, les coulis de cassis,
    Sagement s’alignaient, dans un ordre précis,
    Prometteurs de desserts et de goûters de prince.

    Les bonheurs d’autrefois exhalent leurs odeurs : 
    Prisonniers du placard dont l’ample porte grince,
    Ils chuchotent des mots parfumés de pudeurs.

    Yvonne Le Meur-Rollet
    dans le recueil « Sur les sentiers de la mélancolie »-2019

  3. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Une vie simple

    ( Slam du bord de mer)

    J’suis pas un bouffon qu’a grandi / dans un’banlieue à graffiti
    Moi, j’suis un gars du bord de mer/ et j’suis pépère
    Tous les jours/ été comme hiver/ je vois la mer…

    « La poésie,/ c’ goss’ il aim’ça »
    Disait l’ instit’/d’l’écol’ primaire
    « Mais l’orthograph’/ et la grammaire
    C’est pas la pein’,/ ça rentre pas,
    Ce qu’il préfèr’/lui, c’est la mer ! »

     Il ajoutait:/ « Pour les devoirs
    C’est jamais fait/ car tous les soirs
    Il attrap’vit’ /son épuisette
    Pour aller pê/cher la crevette
    Avec son pèr’/ j’peux rien y faire »

    J’ai pas beaucoup/ aimé l’ collège,
    C’était pas cool… Et d’puis – j’abrège –
    J’m’occup’ des moul’ / sur les bouchots…
    Moi qui rêvais/ de piloter
    De grands bateaux…/ J’ram’ au bas d’l’eau…

    Car la marin’ /est sinistrée
    On n’embauch’ plus/ d’puis bell’lurette
    Bien obligé/ de m’contenter
    D’un vrai boulot/d’proximité,
    A marée bass’/ sept jours sur sept.

    Mon ch’min caress’/l’ bord de la mer
    J’ vois s’envoler/ tous les oiseaux
    Qui pass’l’hiver/ au fond d’ l’estuaire…
    Et qu’il fass’froid,/ ou qu’il fass’chaud
    J’respir’ de l’iod’/ et du grand air.

    « T’es un sportif,/ un écolo,
    Toi, tu réchauff’/pas la planète »
    M’a dit un type / un cadr’ high-tech’
    Qui d’puis qu’la cris’/ touch’les bobos
    Se retrouv’à sec/ sans un kopeck.

    « Quell’chanc’ t’as mec/ de vivr’dans c’ bled »
    M’répèt’ un gus/ qui vient camper
    En minibus/ tous les étés
    Et rest’des heur’/ face à la mer
    En s’empiffrant/ d’moul’ marinières.

    J’suis pas un bouffon qu’a grandi/ dans un’ banlieue à graffiti
    Moi j’suis un gars du bord de mer/ et j’suis pépère
    J’écris du slam , et je jubil’/ dans ma presqu’île.

    Yvonne le Meur-Rollet ( 2017)

  4. CJT dit :

    Ce matin j’ai vu presque une île,
    au milieu de l’eau,
    au milieu du ciel,
    diluée sur l’horizon.
    J’avais rencart à dix heures pile
    avec des oiseaux,
    devant l’éternel,
    partage d’une oraison…

    CJT

  5. Michèle PETTAZZONI dit :

    Simplement l’entendre

    Je suis bêtement venue l’entendre,
    répète-le
    cent fois
    veux tu ?
    Redis-le à tête fendre,
    redis-le … que tu ne m’aimes plus.

    Mon cœur a besoin de l’entendre
    encore et encore
    un peu plus.
    Mon cœur a besoin de t’entendre
    pour battre
    un peu moins … à ta vue.

    Michèle PETTAZZONI

    • Yvonne Le Meur-Rollet dit :

      Une fois de plus Michèle, sur le ton de la confidence, tu parviens à exprimer des sentiments profonds en employant des mots simples qui, par cette magie dont tu as le secret , composent la petite musique douce-amère de l’amour et de la peine.

  6. LORIDAN Elisabeth dit :

    Vous et Moi

    Vous et Moi
    Sur le quai d’une gare
    Quelques pas seulement nous séparent
    Bientôt viendra le moment de l’Adieu

    Entre nous ce fut si simple
    L’esquisse d’un sourire
    L’échange d’un regard
    Une main tendue qui n’est pas refusée

    Entre nous ce fut joyeux
    Joyeusement simple, simplement joyeux
    Peut-être parce que nous avions si peu de temps
    Peut-être parce que nos coeurs en hiver
    Découvraient Etonnés le goût du bonheur

    Entre nous pas de serments éternels
    Juste la promesse de vivre Vous et Moi chaque minute, chaque seconde, chacune des millièmes de secondes qui nous étaient donnés comme si elles étaient les dernières de nos vies

    Sans passé sans avenir
    Nous n’avons partagé
    Que ces quelques instants
    Volés au crépuscule désenchanté de nos vies

    Instants fragiles
    Si précieux à nos yeux
    Que rien ni personne
    N’auraient pu en briser l’harmonie

    Vous et Moi
    Sur le quai d’une gare

    Pour la dernière fois
    Vos mains douces et légères
    Effleurent en tremblant mon visage
    Quelques mots à peine murmurés
    Et puis lentement
    Vous vous éloignez sans vous retourner.

    Elisabeth Thomas-Loridan – le 19 / 01 / 2021

    • Yvonne Le Meur-Rollet dit :

       » Ce fut si simple »… et tellement précieux pourtant.
      Très beau texte, subtil, riche et complexe malgré la simplicité revendiquée

  7. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Histoire simple

    La vie de l’autre est un mystère
    Pour celle qui le regarde
    En silence
    Du haut de son balcon

    L’homme qu’elle aime est au jardin.
    Il peint en vert
    Des chaises de métal rouillé.

    Tout se passe bien pendant une heure,
    Puis la pluie commence à tomber.
    Il se met à l’abri
    Sous un auvent étroit
    Tout en pestant contre le mauvais temps.

    Un peu plus tard
    Attendant que le soleil revenu
    Ait fini de sécher les gouttes tombées sur la peinture
    L’homme va regarder la mer
    Au-delà de la barrière.

    Cela dure un moment…

    Puis il replonge son pinceau
    Dans le pot
    De peinture verte
    Sans un mot.

    ( Yvonne Le Meur-Rollet , dans le recueil « La façade des jours ». inédit)

  8. Annie Coll dit :

    Bonjour et meilleurs voeux à vous
    Voici 3 poèmes simples ou simples poèmes

    Le poème révèle-t-il l’âme
    ou bien l’âme révèle -t-elle le poème?
    Le poème est-il simple ?
    ou bien
    un simple poème ?

    ***********

    Vivre
    Apprend-on jamais à vivre ?
    pour le futile 

    A vivre sans blêmir 
    sans outrages au bon goût 

    A vivre pour la lumière
    et la bonté

    ***********

    L’ eau
    Le matin, je donne de l’eau aux fleurs
    aux plantes de la cour

    C’est un geste solennel
    apaiser la soif, désaltérer

    Et je reçois en échange
    je ne sais quoi
    comme une onde de volupté

    Les fleurs sont belles

    la journée peut commencer

    ***********
    A bientôt
    Annie Coll

  9. Louise Montagne dit :

    LE  BONHEUR TOUT SIMPLEMENT

    Un bol entre les mains,
    Souffler sur un café chaud
    Derrière la fenêtre,
    Regarder au loin se dégourdir,
    Les premiers rayons du soleil.
    Endosser un vieux manteau,
    Nouer un cache col autour de son cou,
    Chausser les bottes en caoutchouc
    Et partir voir la mer.
    Flâner sur la plage,
    Humer l’odeur iodée
    Du goémon mouillé
    Et avaler goulûment
    L’air frais  venu du large.
    S’amuser des oies sauvages
    Qui montent et qui descendent
    Sur le manège des vaguelettes
    S’échouant près du rivage.
    S’attarder sur la crête des vagues
    Frangée d’écume blanche,
    Sur la découpe d’un rocher là bas.
    Ecouter le ressac,
    Le flux des petits rouleaux
    Mourant dans les coquillages,
    L’appel d’une mouette,
    Le souffle du vent sauvage
    Sur la dune à peine éveillée.
    Lever le nez rougi
    Pour boire le soleil timide
    Et se dire en fermant les yeux
    Qu’est-ce qu’on est bien ici !

                                              Louise Montagne -14 janvier 2021-

    • Yvonne Le Meur-Rollet dit :

      Tout ce que tu exprimes dans ce poème Louisette, je le ressens régulièrement quand je me promène le long des plages et, comme toi, je me dis: » Qu’est-ce qu’on est bien ici!  »
      Avec des mots simples et bien choisis, tu rends un très bel hommage à notre presqu’île .

  10. Michèle PETTAZZONI dit :

    L’hiver en toute simplicité (quatre haïkus)

    ____________________________________________

    Les mouettes tournent
    Le pré à demi gelé
    Une mer hostile
    ____________________________________________

    Oiseaux sur les fils
    Notes noires de l’hiver
    Portées dans les airs
    ____________________________________________

    Branches dénudées
    Une seule feuille au faîte
    Chimiothérapie
    ____________________________________________

    Le soleil d’hiver
    Un rêve d’été transperce
    La branche dormante

    ____________________________________________

    Michèle PETTAZZONI

  11. Louise Montagne dit :

    LE RÔTI DU DIMANCHE
    ET LES PATATES AUTOUR.

    Maman posait devant elle,
    Sur la grande table en bois
    Tous les ingrédients nécessaires à sa recette.
    Pour ne pas perdre une miette,
    Je buvais tous ses gestes
    Et sur le bord de la table,
    Attentive ,je posais ma joue…..

    Autour de l’échine ,sur un lit de saindoux,
    Dans le grand plat ovale,
    Généreusement disposées
    Les pommes de terre, en gros carrés,
    Jouaient des coudes
    Dans la foule des quartiers d’oignons.
    Une fois salée ,poivrée, beurrée
    Arrosée avec application,
    La viande sans attendre, disparaissait
    Dans la gueule béante
    Du vieux fourneau émaillé ……

    Je humais les effluves, les odeurs
    De graisse grillée ,de sauge et de beurre
    De jus caramel, d’ail puissant
    Que cette viande en cuisant,
    Diffusait dans la modeste cuisine
    Et ces arômes gourmands,
    Ces parfums alléchants,
    Réjouissaient mes narines ……

    Quand maman posait le rôti
    Dans son plat sur la table,
    Le plus savoureux des repas
    S’offrait à mes yeux.
    La croûte grésillante, ruisselante de jus,
    Les patates dorées
    Les oignons croustillants,
    Promettaient un festin sans pareil.
    Alors ,mes papilles en éveil
    Félicitaient le rôti du dimanche:
    « Tu as l’air bien bon toi
    Je vais me régaler! »
     
    Louise Montagne -11 janvier 2021-

  12. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Le vieux sage

    Derrière ses mots simples,
    il conserve un trésor
    qu’il engrange en silence et au fil des saisons
    sous l’épais capiton de son regard très bleu
    et de sa bouche close.

    Il écoute le vent dansant dans les vieux trembles
    et respire l’odeur des algues sur l’estran.
    Il caresse souvent des galets dans ses paumes
    creuses comme les vagues
    que l’écume festonne.
    Il observe de loin les oiseaux qui se posent
    sur les grands troncs flottés déposés par la nuit…

    Remontant les sentiers,
    il cueille les prunelles
    que le gel a fripées
    sur les haies de novembre.

    Sous ses semelles craquent
    les herbes de l’hiver
    quand, bravant les frimas,
    il marche sur la dune
    en soufflant dans ses mains.

    Attentif aux émois précoces du printemps,
    il débusque toujours les premières jonquilles
    dans les prairies gorgées des pluies de février.
    Il réjouit sa langue
    des fleurs de chèvrefeuille
    et déguste les pousses
    de l’oseille sauvage, aux premiers jours d’avril.

    Il salue des deux bras
    les bavardes bernaches
    qui s’en vont retrouver leur Sibérie natale
    après avoir passé plusieurs mois dans la baie.
    Et lorsque juin arrive, il marque la Saint-Jean
    en retaillant les palmes
    de sa haie de lauriers.

    Pour fêter dignement le quatorze juillet
    il dispose au salon un bouquet bleu-blanc-rouge,
    et de son canapé,
    il suit le défilé sur les Champs-Élysées,
    fredonnant pour lui seul le Chant des Légionnaires
    qu’il ponctue, en riant, de gestes cadencés.

    Et puis, par les soirs d’août,
    il s’adosse au pignon de sa maison trop grande
    et regarde filer les nuages rosés
    qui plongent au couchant derrière la colline.

    Il passe alors ses doigts sur ses joues un peu grises
    et se rappelle ceux qui sont partis ailleurs,
    impatients et rieurs, conduisant des berlines
    aux criardes couleurs,
    ou qui ont pris des cars, des trains, des corbillards,
    sans même un au revoir.

    Il leur parle tout bas et leur dit simplement :
    « Je ne vous oublie pas, je prends juste mon temps… »

    Yvonne Le Meur-Rollet 10 janvier 2021

  13. Pereon dit :

    Merci d envoyer votre poésie.
    Dans tous ces tourbillons, reste l inouï de la poésie !
    Elle est velours…

  14. Michèle PETTAZZONI dit :

    Présence

    Simplement je suis là
    Tu peux parler ou te taire
    Simplement je suis près de toi
    Dans la paix ou dans la guerre
    Tu peux compter sur moi
    Que tu chantes ou que tu désespères
    Je suis toujours avec toi
    Que tu partes dans la vie solitaire
    Mon esprit accompagne tes pas
    Partout où tu es, j’existe
    Tu es une partie de moi
    La plus belle
    Celle dont je suis fière
    Simplement sur cette terre
    Tu es là
    Et longtemps, longtemps, après moi.

    Michèle PETTAZZONI

  15. Billois dit :

    Je voudrai, en ce début d’année 2021, remercier les auteurs qui nourrissent de leurs poèmes cette rubrique de notre site qui, je le sais, est très visitée. Merci donc aussi aux nombreux lecteurs et visiteurs qui osent discrètement ouvrir cette page. Discrètement car ils ne laissent aucune trace de leur passage. C’est bien dommage car un petit commentaire même laconique permettrait de créer du lien entre auteurs et lecteurs. Alors Amis de la poésie communiquer dans cet espace en commentant à votre guise les poèmes qui vous surprennent, vous entraînent vers d’autres rives…

    C’est vrai
    je n’avais rien à dire.
    Alors
    j’ai laissé ma fenêtre
    grande ouverte.
    Les deux rideaux se sont chargés des mouvements
    des émigrés,
    tandis que moi je m’efforce
    d’éclairer la nuit
    avec une seule
    orange.

    Yannis Ritsos.

    • ANNIE Coll dit :

      Je remercie celles qui ont fait d’aimables commentaires sur mes textes et je félicite les auteurs des choix thématiques. La fenêtre, tout particulièrement a éclairé le sombre décembre. Que la simplicité fasse long feu et nous réchauffe longtemps, au moins jusqu’au printemps !
      Annie COLL

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