« La Fenêtre » thème du mois de décembre de l’apéro-poétique encore confiné!

Ce contenu a été publié dans A la Une, Evénements poétiques, Liens poétiques, Mots en cadeau. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

24 réponses à « La Fenêtre » thème du mois de décembre de l’apéro-poétique encore confiné!

  1. Xavier Pierre dit :

    Une Fenêtre

    Fenêtre ouverte aujourd’hui
    Sur des lendemains sereins
    Demain sur l’avenir et l’espoir

    Fenêtre ouverte sur le soleil
    L’hiver sur un ciel étoilé
    L’été sur une mer Méditerranée

    Fenêtre ouverte sur l’ailleurs
    L’ ici, le sourire d’un enfant
    Les éclats de rires d’une maman

    S’ouvriront-elles ces fenêtres ?
    Enfin, sur un monde plus juste, dis ?
    Sur une année nouvelle ? Oui !

    Fenêtre ouverte sur la ville
    Une photo prise au hasard
    Sur un trottoir, belles-à-voir

    Une fenêtre vue d’la rue jolie
    La fille ! À l’envie l’embrasser Comme avant l’confinement…

    Une fenêtre s’ouvre? Où ! Là !
    Alors, tout espoir est permis
    Même les bisous, les câlins ?

    Ben oui !
    Xavier Pierre
    Janvier 2021

  2. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Invitation

    En me penchant à ma fenêtre
    Je crois entendre dans le noir
    Des sons lointains, des voix peut-être ?…
    Et mon cœur bat d’un fol espoir.

    Sans perdre un instant, j’imagine
    Un grand dîner ce soir, chez nous…
    J’ai sorti la vaisselle fine
    Et débouché un vin blanc doux..

    Pour fêter notre anniversaire,
    J’ai invité nos souvenirs.
    Ils ont accepté sans manières.
    Ils sont en route. Ils vont venir…

    Le vent s’enroulant aux lilas
    Et lissant les troncs gris des hêtres
    Portera le bruit de leurs pas
    Jusqu’au balcon de ma fenêtre.

    Ils auront marché sur la dune
    En écrasant quelques œillets,
    Et bu de longs rayons de lune
    Si bien qu’ils seront un peu gais.

    Ils arriveront un par un,
    Écartant rideaux et voilages ;
    Oublieux de tous les chagrins,
    Ils me conteront leurs voyages.

    Ils m’offriront des campanules
    Et me serreront dans leurs bras
    Sous le satin du crépuscule,
    M’enveloppant de leur émoi.

    Ils cisèleront en silence,
    Des mots murmurés tant de fois
    Aux vitres froides de l’absence,  
    Avec les accents de ta voix.

    J’aurai déployé sur la table
    La longue nappe de lin bleu,
    Les sièges seront confortables,
    Le couvert sera mis pour deux.

    Nos souvenirs auront pris place
    Dans la pénombre d’autrefois ;
    Nous nous assiérons face à face :
    Je dînerai seule… avec toi.
    Yvonne Le Meur-Rollet ( 2018)

    • Pettazzoni Michèle dit :

      Très beau poème Yvonne.
      Gilles

      • Yvonne Le Meur-Rollet dit :

        Ce poème, dans une version légèrement différente, se trouve inséré dans mon dernier recueil de poésie régulière intitulé « Sur es sentiers de la mélancolie » (On peut se procurer ce recueil à la Maison de la Presse de Saint-Jacut de la Mer, ou en s’adressant directement à l’auteur, 02 96 27 70 34)

  3. Pettazzoni Michèle dit :

    La fenêtre

    Rayons de lumière
    et vol de poussières
    tombent sur mon parquet,
    j’avançai,
    soleil rond et lune fourchue,
    j’avançai ,
    l’azur s’emplit de colombes,
    j’avançai.
    Je ne m’arrêtai que lorsque
    je la franchis :
    La fenêtre.

    Zoé d’Aubuisson , 10 ans

  4. LORIDAN Elisabeth dit :

    A mon tour, merci à vous de maintenir ce lien entre nous grâce à vos textes tous très personnels , écrits avec beaucoup de pudeur et de délicatesse, souvent mélancoliques mais comment réussir à être « primesautier » en ces temps si douloureux à vivre. J’avoue qu’en ce moment personnellement je n’y arrive pas.
    Bon après une pause ( Goloso le chat de la maison ayant sauté sur le bureau et fait tomber tous les pots de crayons….peut-être un futur poète félin?), je voudrais remercier plus particulièrement Yvonne qui réussit avec beaucoup de talent je trouve à partager avec nous ce qu’elle a ressenti à la lecture des textes. Elle le fait bien mieux que je ne saurais le faire et ces retours me semblent essentiels à la pérennité de ce projet ( en attendant de se revoir début juillet n’est-ce pas?). Un petit clin d’oeil à Annie qui a écrit un texte sur la Rance qui est Le fleuve de mon enfance lorsque je venais passer mes vacances d’été chez ma grand-mère dans un petit village qui s’appelle…St Samson sur Rance, Annie qui a aussi écrit un texte sur la citadelle de Blaye, ville où j’ai vécu de nombreuses années. La première fois que j’ai entendu ce texte, j’étais étonnée et troublée . Comme des liens invisibles qui se tissent à travers le temps et le hasard des rencontres. Et c’est entre autres pour cette raison que je suis très attachée à « Presqu’île en poésie ».
    Bonnes fêtes à vous.
    Elisabeth Thomas-loridan

  5. Pervenche Mahé dit :

    Fenêtre

    Fenêtre sur Cour
    Je t’aime mon Amour
    Feu de joie, en folies Douces
    Bercée au nord, des frimousses y poussent

    Fenêtre sur la vie
    En haut, en bas, de jour, de nuit
    Mouillée, la mousse est fleur
    Rêvée, la reine des coeurs

    Fenêtre en Trans
    De l’être en pointe de danse
    Je vois des gens, ils pensent
    Essencés parfois de vie sans sens

    Fenêtre exquise en délice
    Je vous goutte, pleine de malices
    Je babine vos chères bobines
    M’inspire, esquisse des roses sans épines

    Fenêtre de Vie, sans toi je meurs
    Je vis, je traverse ta splendeur
    Je suis libre de penser, d’imaginer
    Dans la vie toute la beauté

    Une toute petite fenêtre
    Dans ton coeur, dans ton lit, tes rêves ou ton jardin
    Fait jaillir de ton être le pouvoir du magicien
    Écrire et contempler la vie de ta fenêtre
    Telle une lucarne de tous nos êtres

    Pervenche Mahé .M.

    • Pervenche Mahé dit :

      Bonsoir et Joyeux Noël, quelqu’un m’a parlé du groupe et du thème de ce mois ci. Alors j’ai pris mon stylo et j’ai écrit ces quelques lignes. Peut être que je ne correspond pas à vos critères pour être validée. Y a t il des règles?Belle soirée. Pervenche

      • Yvonne Le Meur-Rollet dit :

        Bienvenue sur le site , Pervenche, et merci de votre participation qui se concrétise par l’envoi d’un très joli poème.

  6. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    L’amant triste

    Assis à la fenêtre aux larges vitres claires,
    Je regarde le ciel très bleu, et je me mens,
    Effaçant du passé les cris et les colères
    Pour ne me souvenir que des heureux moments.

    J’invente des étés aux lentes promenades ,
    Des automnes de feu s’enroulant aux sarments ,
    De longs soleils d’hiver qui dorent la cascade,
    Des printemps de lilas et de rires d’enfants.

    J’imagine une femme attentive et fidèle,
    Présente à mes côtés, partageant mes repas,
    M’encourageant toujours en épouse modèle,
    Et toujours prête aussi à m’ouvrir grands ses bras.

    Je dévide le fil et retisse la trame
    De nos jours délavés et détrempés de pleurs,
    Oubliant les regrets, les conflits et les drames
    Qui déchiraient nos nuits pesantes de rancœurs.

    Je voudrais tant revoir en ouvrant la croisée
    Ces amants éperdus que nous fûmes un temps,
    Lorsque nous enlaçant pour remonter l’allée,
    Le désir bousculait nos deux cœurs trébuchants.

    Toute trace de toi, d’ici s’est envolée :
    Ton châle, ton parfum et le son de ta voix
    Ont quitté comme toi nos saisons naufragées,
    Emportant vers un autre une moitié de moi.

    Une ombre se dessine, avançant sous les hêtres
    Marchant tranquillement jusqu’au bord de l’étang.
    Un fol espoir me prend : l’amour pourrait renaître,
    Tu lèverais les yeux vers moi, me souriant…

    Ma main triste s’égare en caressant la place
    Où tu aimais t’asseoir au soleil le matin,
    Et croyant voir surgir ton profil dans la glace,
    Je lisse sous mes doigts mon lumineux chagrin.

    Yvonne Le Meur-Rollet décembre 2020

  7. Annie Coll dit :

    Sixt sur Aff

    Nous sommes venus
    habiter les arbres
    là où le ciel
    entre dans la maison
    où les nuages sortent et rentrent
    par la fenêtre

    Le soir quand la lumière décline
    nous dormons dans l’odeur des bêtes
    près des chênes centenaires

    Ils respirent avec nous, paisiblement
    ils montrent des chemins

    Près de la rivière

    Annie Coll

    • Yvonne Le Meur-Rollet dit :

      Merci Annie pour ce poème qui donne envie de découvrir Sixt-sur- Aff (que j’ai réussi à localiser grâce à internet). Ta poésie permet de voyager au pays des arbres et des rêves de communion avec la nature.

  8. Annie Coll dit :

    La Rance

    Ce soir la Rance s’est retirée
    il ne reste de ce large bras de mer
    qu’un mince filet d’eau

    Et les bateaux, si lisses, si beaux
    restent penchés, solitaires
    quillés stupidement
    de travers

    Je regarde du haut de ma fenêtre
    des formes d’hommes
    qui grattent la terre

    Le soleil à huit heures ce soir
    nous donne une lumière verte
    et ces hommes, un peu extra-terrestres
    luisent comme des coquillages dans le noir

    Annie Coll

  9. LORIDAN Elisabeth dit :

    Soudain dans le ciel

    De ma fenêtre je regarde le ciel
    Autour de moi c’est le silence
    Le silence d’une nuit apaisée
    Juste le souffle léger de DO endormi dans mes bras
    Les yeux fermés je le berce doucement
    Je ne dors pas, je ne veux pas je ne veux pas dormir
    Je veux rester là à la fenêtre
    Sentir
    Son petit corps chaud contre moi
    L’immensité du ciel étoilé au-dessus de ma tête
    Et m’y perdre jusqu’au lever du jour

    De fines gouttelettes de pluie tombent sur nos visages
    On dirait que dans son sommeil DO sourit
    Il a fait si chaud aujourd’hui
    L’air frais sur ma peau nue me fait frissonner
    Comme une légère caresse

    Et puis soudain dans le ciel
    Une lente vibration
    Venue de très loin
    Mon coeur bat un peu plus fort
    Je resserre mes bras autour de DO
    Mon corps tout entier est tendu vers ce grondement lointain
    Mes lèvres remuent en silence
    Comme une prière muette

    Malgré le tumulte que fait mon coeur
    J’entends gronder le ciel
    De plus en plus près de plus de plus en plus fort
    Dans la rue sombre des ombres s’agitent courent dans tous les sens s’enfuient en criant
    Et puis soudain…….
    Le ciel s’illumine d’une lumière aveuglante
    Une immense déflagration déchire la nuit
    Les murs autour de moi tremblent
    Et dans un fracas assourdissant
    L’immeuble d’en face s’embrase et s’écroule
    Des ombres sortent en hurlant tombent se relèvent soulèvent des corps inanimés tentent d’échapper au rideau de flammes qui les entoure

    DO hurle dans mes bras tremblants
    Je passe doucement ma main sur sa joue recouverte de cendre
    Il est trop tard pour fuir.

    Elisabeth Thomas-Loridan – texte revu et corrigé le 16 / 12 / 2020 –

    • Yvonne Le Meur-Rollet dit :

      Le passage de la vision apaisée des premiers vers aux images de tumulte, de guerre et de feu qui se lèvent à partir de « Et puis soudain dans le ciel… » crée une impression de peur croissante et d’impuissance devant le danger. Cette impression est renforcée par le rythme et les sonorités qui sont en adéquation avec ce que ressent et perçoit la narratrice. Ce beau poème chargé d’une grande force évocatrice bouscule le lecteur et le transporte au cœur d’un spectacle assourdissant et cauchemardesque. Bravo pour ce texte que je trouve très réussi.

  10. Louisette Montagne dit :

    LA FENETRE

    Au chaud derrière la fenêtre
    Je regarde le ciel assombri,
    Les nuages passent au ralenti…
    Un vol de passereaux gris
    Jaillit en contre jour, virevoltant,
    Rapide comme la queue d’un cerf volant.
    Le grand saule pleureur s’épanche
    De toutes les feuilles de ses branches,
    Papillons affolés,
    elles hésitent et cherchent où se poser.
    Au loin les vieux hêtres
    Ignorant leurs moignons,
    Dressent fièrement la crête
    Au – delà des maisons.
    Sur la vitre, j’ébauche un personnage,
    Je remballe mon envie,
    Pas de buée sur le double vitrage….
    Le triste  vent  d’automne
    Slame dans les huisseries
    Des paroles monotones…..

    Je revois mon parcours des saisons;
    Mon hiver n’est pas loin,
    Alors que le ciel en chagrin,
    Pleure sur les joues du pignon,
    Ruisselle sur les carreaux
    Et trouble mon regard aussitôt

    Louisette Montagne

    commentaire Yvonne Lemeur-Rollet
    Dans ce poème impressionniste, une observatrice » au chaud derrière sa fenêtre » » pose son regard de peintre sur les formes, les couleurs et les mouvements que lui offre la nature en automne. L’impression d’ensemble est fortement teintée de mélancolie car la ronde des saisons fait prendre conscience de la fuite du temps. Merci Louisette de nous faire partager ton regard attentif sur l’univers qui t’entoure et de nous dévoiler ta sensibilité dans cette vision du monde où » le ciel chagrin pleure » et où les larmes retenues avec beaucoup de pudeur, parviennent à faire naître l’émotion chez tes lecteurs.

    • MONGODIN Dominique dit :

      La fille d’en face
      La fille d’en face regardait
      Toujours par la même vitre
      L’univers qui lui était permis
      De voir à travers l’ouverture.

      Je voyais là une princesse
      Que je savais abandonnée
      À ne jamais changer de pièce
      Fille de roi emprisonnée.

      Enfermée dans un châssis
      De fenêtre, cadenassée
      Une œuvre clouée dans un cadre
      Et jalousement gardée.

      Ébahi et frivole
      J’espérais qu’elle était
      Par l’histoire sans parole
      Comme moi attirée.

      Son regard sans lumière
      Se noyait dans la ruche
      Agitée et urbaine
      D’un monde opposé au nôtre.

      Je me souviens de ses cheveux
      Coupés au carré, courts et blonds
      Et clairs et grands ouverts, ses yeux
      Sous la mèche couvrant son front.

      Elle se projetait au dessus
      Du boulevard qui nous séparait
      À la manière d’une bouteille
      Désespérément lancée en mer.

      Jamais elle ne sortait
      Je l’aurais reconnue
      Alors que son portrait
      Me restait inconnu.

      Des jours durant elle venait
      Aux rendez-vous que nous
      Avions convenus au fil
      Des mois à nous guetter.

      Je ne lui fis jamais un signe
      Le geste m’était indécent
      Je me serais trouvé indigne
      De mes chimères d’adolescent.

      L’inconnue m’est restée inconnue
      Même si je m’aventure
      Bien des années plus tard
      À tirer les rideaux.

      Je garde en mes secrets
      Et le reflet des glaces
      La coiffure argentée
      De la fille d’en face.

      Dominique Mongodin

      • Yvonne Le Meur-Rollet dit :

        Ce poème tendre et nostalgique traduit avec délicatesse les émois de l’adolescent fasciné par l’image de « la fille d’en face » à qui la fenêtre sert d’écrin. L’imagination se charge de faire le reste: la fille devient une » princesse emprisonnée », inaccessible, « jalousement gardée ». Et c’est ainsi que le Voyeur devient Poète. Merci Dominique.

  11. Dominique Verdé de Lisle dit :

    La fenêtre

    La fenêtre est ouverte pour l’air frais du matin
    Pour la chaleur du jour, pour éclairer l’amour
    Pour le cri des oiseaux, pour le chat effronté
    Pour la pluie en chemin, pour le vent essouflé
    C’est le lien vers la vie, le risque permanent
    Le choix délibéré de l’intranquillité
    L’ouverture au présent avec curiosité

    La fenêtre est fermée, elle cache les secrets
    La cuisine enfumée empeste le grillé
    Le poireau, l’oignon frit, l’odeur de chien mouillé
    L’enfant est confiné, il pleure ou il se tait
    La poussière l’étouffe, lui vole ses idées

    Ouvre donc la fenêtre pour pouvoir respirer

    Dominique Verdé de Lisle

  12. PETTAZZONI Michèle dit :

    Par la fenêtre

    Cette douleur qui est mienne,
    toi la feuille,
    emporte-la …
    Dans le vent d’automne
    qui t’élance
    d’arbre en arbre
    de terre à trépas.

    Cette douleur qui me tance
    toi, le chat, emporte-la …
    Fais-la rouler
    dans ta danse,
    déchire-la,
    dévore-la.

    Cette douleur de l’absence
    ô mon cœur,
    regarde-la …
    Fais-la couler
    où bon te semble,
    dans tes veines bleues
    de silences …

    Qu’elle s’y noie,
    muette,
    comme moi.

    Michèle PETTAZZONI

    • nce dit :

      J’ai lu et relu ce poème pour m’imprégner de ce mélange de douleur et de douceur que traduit si bien la musique de tes mots. Dans ton poème, la fenêtre permet de percevoir la vie et les mouvements au dehors : la feuille qui s’élance , le vent d’automne, les arbres , le chat qui danse … alors que celle qui regarde, immobile derrière sa vitre, s’enferme dans son chagrin et son silence. . Tant de choses sont dites avec élégance et sobriété comme tu sais si bien le faire. Merci.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *