« L’ignorance » thème de l’apéro poétique du vendredi 28 avril à la Goélette – Les poèmes lus sont offerts en commentaires …

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6 réponses à « L’ignorance » thème de l’apéro poétique du vendredi 28 avril à la Goélette – Les poèmes lus sont offerts en commentaires …

  1. françoise Sartorio dit :

    3 petits poèmes sur le thème de l’ignorance que j’ai écrits et lus

    CHOISIR D’IGNORER
    elle ne sait pas et elle ne veut pas savoir d’où elle vient,
    ses traits dans le miroir doivent rester uniques
    elle ne veut pas savoir la souffrance qui l’a enfantée
    ni les raisons de celle qui l’a abandonnée
    ne pas savoir est sa force
    dans l’ignorance elle puise l’énergie de bâtir son histoire
    elle a choisi de ne pas savoir

    INTERROGATOIRE
    C’était votre voisine de palier
    L’avez vous entendue crier, pleurer
    Je ne sais pas
    et les enfants?
    Etaient ils battus?
    Je ne sais pas
    Vous ne pouvez pas ne pas savoir
    Votre silence va se retourner contre vous

    Mon ignorance est le poids de mon discrédit
    source de suspicion et de remords
    si j’avais su, si j’avais su

    FELURE
    Je n’ai pas appris, ignorante
    trop tard résonne une voix dans ma tête
    tu es trop bête
    trop de choses à apprendre
    trop d’efforts à entreprendre
    mon ignorance me colle à la peau
    je me retranche dans le silence
    pour rêver, le soleil me réchauffe
    Rouge, jaune, bleu, vert, je saisis les couleurs
    les oiseaux me parlent,
    Ta main douce et chaude caresse mon épaule
    Je peux donc ignorer et ressentir, je suis vivante

    Françoise Sartorio

  2. Jean Bernard Vivet dit :

    JOIE DE NOS IGNORANCES

    Le bleu du ciel se détache de mon regard
    Un faux pas de plus et je tombe dans mon abîme noir
    La connaissance est d’argile si malléable
    Qu’elle perd toute consistance, et se dilue notre savoir

    Combien de temps me faudra-t-il, sur le tard,
    Sur le soir de ma vie de galère ou bien de ma vie agréable
    Pour ne plus avoir peur de mes ignorances ?

    A la vérité, il n’en est qu’une qui vaille
    Celle qui nous tient, nous maintient
    Nous sort de notre léthargie, nous travaille :
    Celle de notre existence ici-bas, de notre lien
    Ce fil ténu qui nous tisse
    Jour après jour, pelote de laine
    Qui se love au plus profond,
    Au cœur de nos démons
    Trame qui tient notre être, qui le hisse,
    Sur le métier du temps qui traîne
    Dans l’éclat de nos voix désarticulées

    Ce guide invisible, pour tout dire translucide,
    Avec qui nous marchons, tout au bord du vide,
    Pétri d’amour dans ce monde souvent si laid
    Nous l’interrogeons chaque jour que Dieu fait
    Nous méditons, ruminons sur le fait que nous existons
    Et c’est une grande joie que de vivre de cette question.

    Jean-Bernard Vivet

    Saint-Suliac, 25 avril 2023

  3. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Hommage à, l’école

    D’abord , on nous fait croire aux fées
    qui se penchent sur les berceaux;
    aux chocolats tombés du ciel,
    au père Noël sur son traîneau.
    On nous encourage à chercher
    des bébés dans des choux pommés,
    on nous dit que notre nez bouge
    quand nous mentons à nos parents.
    Lorsque maman a les yeux rouges
    et dit : « C’est un rhume de printemps »,
    nous la croyons ingénument,
    comme nous croyons que chez grand-père,
    dans le puits, il y a une sorcière.

    Les sornettes de notre enfance
    nous maintiennent dans l’ignorance
    des plus dures réalités
    et notre naïve candeur
    fait de nous la proie des moqueurs
    des profiteurs, des abuseurs.

    Plus tard, nous allons à l’école
    et oublions ces fariboles.

    En plus de lire, compter, écrire,
    on nous enseigne à reconnaître
    les fleurs, les arbres, les insectes,
    à nommer tous les animaux,
    observer le cycle de l’eau,
    repérer l’étoile polaire,
    comprendre le rythme des marées
    et l’infini de l’univers…
    On nous fait lire des poèmes,
    découvrir de l’art la beauté,
    on nous enseigne des valeurs
    qui devraient nous rendre meilleurs.

    On nous entraîne à réfléchir
    à nuancer nos jugements,
    à respecter les religions
    tout en condamnant sans faiblesse
    fanatisme et superstitions.
    On nous encourage à penser
    sans tenir compte des préjugés.

    Pour lutter contre l’ignorance,
    l’école, ses maîtres et ses maîtresses
    éveillent notre intelligence
    …et la vie se charge du reste.
    Yvonne Le Meur-Rollet, avril 2023

  4. Michèle PETTAZZONI dit :

    L’école de la vie

    Quand j’étais petite, à l’école
    -j’apprenais pas mes leçons-
    C’était encore la vieille école
    elles pleuvaient dru les punitions.
    La maîtresse, je la rendais folle
    à refuser l’enseignement
    Je récoltais en guise d’obole
    des lignes et des colles à foison.

    Quand j’étais petite, à l’école
    -j’aimais les récitations-
    Savoir lire suffisait en somme
    à mon besoin d’éducation.
    En calcul, je virai atone,
    l’œil morne dénué d’expression.
    La maîtresse, ça la rendait stone …
    et s’abattaient les corrections.

    A présent lorsque des paroles
    -viennent me frapper durement-
    quand on me contraint, qu’on me somme …
    c’est en adulte que je raisonne,
    c’est une adulte qui répond.
    Mais je l’entends en moi qui grogne,
    la petite têtue de l’école
    qui tout du long a tenu bon.

    Au fond de moi, elle crie, elle tonne
    -une véritable poison-
    « Alors, toujours des colles ?
    toujours ces horribles leçons ?
    Quand est-ce donc
    que la cloche sonne
    pour la vraie récréation ?  »

    Michèle PETTAZZONI

  5. Dominique Mongodin dit :

    Il faut croire

    Il faut croire au cadeau qu’on ne sait pas offrir
    Ne pas tendre à l’enfant le jouet qu’on lui retire.
    Ne pas dire de mensonge et ne pas faire souffrir
    Il faut parler d’avions lorsque l’on veut partir.

    Il faut croire toujours que tout peut advenir
    Ne pas salir les mots qui font qu’un cœur chavire.
    Ne pas faire de promesse qu’on ne peut pas tenir
    Il faut parler des rêves que l’on veut assouvir.

    Il faut croire au bonheur quand on redoute le pire
    Ne pas citer l’amour en absence de désir.
    Ne pas prôner le règne quand il n’est pas d’empire
    Il faut parler de chance quand on veut la saisir.

  6. Dominique Mongodin dit :

    Cauchemar

    Cette nuit, cauchemar. Un mot a disparu
    Du Robert, du Larousse et de tout dictionnaire.
    Je me lève amnésique du rêve incongru
    Et je vais rechercher ‘’Les fleurs…’’ de Baudelaire

    Que j’aime à lire quand le café coule et passe.
    Mais quand je tends le bras pour prendre à l’étagère
    Le livre désiré, il n’est plus à sa place.
    J’ai du, hier matin, égaré dans ma sphère

    Le poser quelque part. Je lirai donc Rimbaud
    Dont l’ouvrage se trouve à côté de Prévert.
    Mais la planche du bas autant que celle en haut
    Ne porte aucun recueil ni de bouquins en vers.

    Je dois m’y résoudre : mon cauchemar est vrai.
    Cela m’est impossible et je cherche aussitôt
    Dans l’Encyclopédie la trace de Musset
    D’Heredia, d’Aragon, de Ronsard ou Boileau.

    Rien ! Ils ne sont pas cités. Ils n’ont jamais vécu.
    Je me hâte dehors : ‘’Savez-vous Laborie ?
    Connaissez-vous Éluard ? Et les avez-vous lus ?’’
    Le monde est ignorant de toute poésie !

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