« orages et tempêtes », thème de la rentrée des apéros-poétiques, vendredi 26 septembre à 18h30, café chez Virginie.

venez offrir en partage vos poèmes ou les poèmes des auteurs que vous aimez sur le thème: «orages et tempêtes»

Ce contenu a été publié dans A la Une, Apéros poétiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

13 réponses à « orages et tempêtes », thème de la rentrée des apéros-poétiques, vendredi 26 septembre à 18h30, café chez Virginie.

  1. Anne Bihoreau, St Malo dit :

    Très belle soirée au cours de laquelle si la tempête soufflait dehors, l’amitié résonnait dans nos coeurs !
    Voici quelques poèmes lus extraits du recueil « EAUX-FORTES » d’Anne Bihoreau

    Tempête

    Lanières du vent
    lacèrent
    l’air

    Trains de vagues
    taraudent
    la terre

    Muet
    le goéland
    plane
    sur le ventre de la terre
    * * *
    Rafale

    Sur la houle
    l’averse progresse
    comme le flocon
    blanchit la plaine

    Encre d’ébène

    Le vent se lève
    le ciel crève
    * * *

    Vent force dix

    Au toit d’une lune épaisse
    flottent
    les doris verts

    Dans l’âpre tornade
    cinglent
    les grains de quarzite

  2. Anne Bataille dit :

    Orage et tempête

    Vas y ! dis le, crie le, hurle
    Tu es la rage, tu es l’orage
    Ca claque, ça craque, ça secoue
    Cœur à l’envers, tête en bas
    Brassée, traversée
    Cœur, sang, viscères, peau, pensées
    Où suis-je ?
    Orage chamboule tout
    Tempêtes , dévastations
    Racines à nu
    Où s’accrocher ?
    Derme écorché, corps échoué
    Nuit de colère…
    … J’ouvre un œil
    Un peu de lumière filtre à travers les persiennes
    Des grains de poussière tremblent dans ces rayons
    Poussières de la vie, je reprends pied dans ma vie
    Rage exorcisée, fureur salvatrice.

    • Yvonne Le Meur-Rollet dit :

      Merci Anne pour ce très beau texte chargé d’une forte émotion que tu nous as fait entendre et partager, l’autre soir « Chez Virginie ».

  3. Jasmine Zemouli dit :

    ORAGE & TEMPETE

    En ce matin de Novembre, un bruit assourdissant
    Me tire d’un sommeil douillet et apaisant
    Par la fenêtre, je vois les arbres se tordant de douleur
    Malmenés par un vent violent, hurlant de terreur

    L’effroi me fait froid dans le dos, je me raidis aussitôt
    La tempête se prépare à entrer dans mon jardin, illico

    Je vois la nature sauvagement se transformer
    En démon tout ébouriffé, yeux exorbité donnant de la voix
    Au dessus des toits, des maisons, des montagnes
    Recadrant l’image paisible d’un village somnolant

    La nature en fureur laisse éclater sa rage sa colère
    Le ciel s’est assombrit soudainement annonçant l’événement l

    Le tonnerre gronde, d’abord faiblement puis rageusement
    Une fine zébrure apparait, signalant un orage grandissant
    Sinistre zigzag vibrant de couleur,
    Objet léthal , de destruction annonciateur

    Les tuiles, les volets, emportés, une avalanche de débris
    Envahit les rues, les chemins les allées, tout est encombré

    Une inquiétude grandissante amplifiée s’empare de moi
    Et si ma maison partait emportée par le vent avec moi dedans ?
    Ces éléments déchaînés annoncent un chaos par la nature organisé
    D’un revers de main l’univers redessine les contours, les recoins

    L’apocalypse arrive me dis-je, ne pouvant rien, juste témoin
    Cette furie surnaturelle, accompagnée de pluie diluvienne
    Le vent rageant tourbillonnant me donne des frissons

    La puissance des éléments, cette force de la nature
    Démontrant sa capacité à tout annihiler en un instant
    Mes idées remises en place immédiatement, me rappelant

    Que l’homme est tout petit, face à la nature en furie
    Il n’est rien qu’une infime particule, de l’univers
    Habité par une âme de géant, incapable de rivaliser
    Avec Dieu et ses divinités en commandement

    Devant cette grandiose démonstration, Je m’incline humblement
    Rendant hommage à la grandeur, et à La splendeur universelle
    Du cosmos ou simplement de Dieu, lui le créateur assurément.

    Jasmine Zemouli 13 Septembre 2025

  4. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Poème de Victor Hugo, dit par Olivier Guérin
    Les Djinns

    Murs, ville,
    Et port,
    Asile
    De mort,
    Mer grise
    Où brise
    La brise,
    Tout dort.

    Dans la plaine
    Naît un bruit.
    C’est l’haleine
    De la nuit.
    Elle brame
    Comme une âme
    Qu’une flamme
    Toujours suit !

    La voix plus haute
    Semble un grelot.
    D’un nain qui saute
    C’est le galop.
    Il fuit, s’élance,
    Puis en cadence
    Sur un pied danse
    Au bout d’un flot.

    La rumeur approche.
    L’écho la redit.
    C’est comme la cloche
    D’un couvent maudit ;
    Comme un bruit de foule,
    Qui tonne et qui roule,
    Et tantôt s’écroule,
    Et tantôt grandit,

    Dieu ! la voix sépulcrale
    Des Djinns !… Quel bruit ils font !
    Fuyons sous la spirale
    De l’escalier profond.
    Déjà s’éteint ma lampe,
    Et l’ombre de la rampe,
    Qui le long du mur rampe,
    Monte jusqu’au plafond.

    C’est l’essaim des Djinns qui passe,
    Et tourbillonne en sifflant !
    Les ifs, que leur vol fracasse,
    Craquent comme un pin brûlant.
    Leur troupeau, lourd et rapide,
    Volant dans l’espace vide,
    Semble un nuage livide
    Qui porte un éclair au flanc.

    Ils sont tout près ! – Tenons fermée
    Cette salle, où nous les narguons.
    Quel bruit dehors ! Hideuse armée
    De vampires et de dragons !
    La poutre du toit descellée
    Ploie ainsi qu’une herbe mouillée,
    Et la vieille porte rouillée
    Tremble, à déraciner ses gonds !

    Cris de l’enfer! voix qui hurle et qui pleure !
    L’horrible essaim, poussé par l’aquilon,
    Sans doute, ô ciel ! s’abat sur ma demeure.
    Le mur fléchit sous le noir bataillon.
    La maison crie et chancelle penchée,
    Et l’on dirait que, du sol arrachée,
    Ainsi qu’il chasse une feuille séchée,
    Le vent la roule avec leur tourbillon !

    Prophète ! si ta main me sauve
    De ces impurs démons des soirs,
    J’irai prosterner mon front chauve
    Devant tes sacrés encensoirs !
    Fais que sur ces portes fidèles
    Meure leur souffle d’étincelles,
    Et qu’en vain l’ongle de leurs ailes
    Grince et crie à ces vitraux noirs !

    Ils sont passés ! – Leur cohorte
    S’envole, et fuit, et leurs pieds
    Cessent de battre ma porte
    De leurs coups multipliés.
    L’air est plein d’un bruit de chaînes,
    Et dans les forêts prochaines
    Frissonnent tous les grands chênes,
    Sous leur vol de feu pliés !

    De leurs ailes lointaines
    Le battement décroît,
    Si confus dans les plaines,
    Si faible, que l’on croit
    Ouïr la sauterelle
    Crier d’une voix grêle,
    Ou pétiller la grêle
    Sur le plomb d’un vieux toit.

    D’étranges syllabes
    Nous viennent encor ;
    Ainsi, des arabes
    Quand sonne le cor,
    Un chant sur la grève
    Par instants s’élève,
    Et l’enfant qui rêve
    Fait des rêves d’or.

    Les Djinns funèbres,
    Fils du trépas,
    Dans les ténèbres
    Pressent leurs pas ;
    Leur essaim gronde :
    Ainsi, profonde,
    Murmure une onde
    Qu’on ne voit pas.

    Ce bruit vague
    Qui s’endort,
    C’est la vague
    Sur le bord ;
    C’est la plainte,
    Presque éteinte,
    D’une sainte
    Pour un mort.

    On doute
    La nuit…
    J’écoute : –
    Tout fuit,
    Tout passe
    L’espace
    Efface
    Le bruit.
    Victor Hugo ( Les Orientales)

    • Pettazzoni dit :

      Olivier GUERIN nous a fait découvrir ou redécouvrir le poème Les Djinns de Victor Hugo. Son interprétation tout en nuance s’est mariée subtilement à l’écriture rythmée et fantastique du grand poète. Sa voix harmonieuse et contrôlée, sa diction parfaite nous ont entraînés dans la déferlante tonitruante de ces petits êtres malfaisants. Les mots du poète ont résonné en nous crescendo grâce au souffle et à la virtuosité du récitant…puis le calme est revenu après la tempête.
      Bravo Olivier

  5. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Texte lu par Michèle Pettazzoni
    ORAGES
    J’aime l’orage,
    l’orage dans la nuit.
    Flèches de lumière aveuglantes,
    rugissement venu d’un autre univers.

    Depuis mon enfance j’ai appris à compter les secondes entre éclair et tonnerre,
    puis à diviser le nombre par 3 . 15 secondes = 5km…
    La menace est encore loin .
    J’ai le sentiment de maîtriser le monstre qui se rapproche ou s’éloigne.

    La pluie. Un torrent fou a transformé ma rue.
    Les arbres se plient sous le vent.
    Les feuilles, les branches, les chaises volent.
    Une violence de fin du monde !
    Quelle beauté dans ce déchaînement !

    Et moi, qui suis là, bien abritée,
    comme possédée, électrisée,
    me fondant dans les éléments, je deviens autre.
    Je suis l’éclair, je suis le vacarme, je suis la pluie.
    Une force exaltante m‘envahit.

    La furie des éléments fait écho à ma propre brutalité .
    Quand la colère me submerge,
    Mes yeux rétrécissent et s’assombrissent,
    Je peux frapper, je peux blesser, je peux tuer.
    Alors pour différer l’explosion et le déchaînement,
    je compte les secondes, je respire calmement. Rien qu’un léger souffle de vent.

    Les tourments du monde sont résonances de ma propre violence.
    Le temps des guerres, des tortures, des atrocités est revenu.
    Plus de loi, chacun pour soi.
    La foudre illumine tous les continents .Fracas des bombardements.
    Mort et chaos à chaque minute .

    L’orage s’éloigne, le tumulte s’apaise.
    Les secondes entre éclair et tonnerre se distendent .

    Dans la fraîcheur de la nuit pacifiée,
    je rêve …
    d’un feu qui ne détruirait pas, illuminant les ténèbres et embrasant les coeurs,
    d une pluie bienfaisante éteignant les haines aveugles, revivifiant la terre,
    d’une douce brise apaisant les âmes,
    d’un ciel, d’un coeur ,d’une terre en paix.
    Loin des roulements des tonnerres, de la colère et de la violence ,
    Se lèverait le temps de la sagesse.

    Liliane Catoire-Lenglet
    (Nevers, septembre 2025)

  6. Dominique Mongodin dit :

    Fraicheur estivale

    Il pleut. Le ciel dégoulinant rafraichit
    Les ruelles où la canicule déverse
    Sa lourdeur accablante depuis des jours.

    L’odeur de bitume humide mais encore chaud
    Se répand partout, jusqu’aux jardins publics.
    Les herbes blanchies comme en hiver
    Se sont clairsemées. Par endroits
    N’apparaît qu’une terre craquelée.

    Les feuilles déjà flétries des arbres et des plantes
    Semblent plus grasses qu’hier.
    Les ondées salvatrices vont les ragaillardir.

    Les gouttes crépitantes se noient dans les impasses
    Pour la joie des enfants qui batifolent
    Sous les cris de leurs mères suantes
    Accablées par le poids de la chape
    Toujours beaucoup trop moite et molle.

    Des nimbus, géants et cotonneux, des eaux
    Tièdes s’épanchent en litaniques averses.
    Sur les voieries se pose un tain qui réfléchit.

  7. Dominique Mongodin dit :

    À n’en plus dormir

    En voiture à trois heures du matin, je pense.
    Je t’imagine dans ta tranquillité, endormie
    Et que de moi tu rêves en silence.
    Au milieu de la nuit pas de messagerie.
    Le ciel de pleine lune était empli d’éclairs
    Quand j’arrivais chez moi. Et tu m’avais écrit.
    Vrai que c’était joli, vrai que tout était clair.
    Sans doute rassurée, tu t’étais assoupie.
    Prévenante et discrète comme tu sais le faire
    Peut-être es tu venue avant de te coucher
    Voir le feu d’artifice à travers un vitrage,
    Pas par curiosité, juste pour partager
    À trois heures du matin le nocturne éclairage.
    Tous les deux éveillés, rien qu’à l’autre penser,
    Histoire de partager la beauté de l’orage.

  8. Michèle PETTAZZONI dit :

    Lors de la présentation du thème « Orages et tempêtes » par Michèle PETTAZZONI, ont été évoqués les poètes et écrivains suivants : Diderot, Balzac, Chateaubriand, Saint Exupéry, Sénéque.
    Poémes lus durant l’apéro-poétique:
    ___________________________________
    La musique
    Charles Baudelaire

    La musique souvent me prend comme une mer !
    Vers ma pâle étoile,
    Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
    Je mets à la voile ;

    La poitrine en avant et les poumons gonflés
    Comme de la toile,
    J’escalade le dos des flots amoncelés
    Que la nuit me voile ;

    Je sens vibrer en moi toutes les passions
    D’un vaisseau qui souffre ;
    Le bon vent, la tempête et ses convulsions

    Sur l’immense gouffre
    Me bercent. D’autres fois, calme plat, grand miroir
    De mon désespoir !

    Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
    _________________________________
    L’orage
    Emile Verhaeren
    Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger
    Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche,
    Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche
    Et lacère le front ramu du vieux verger.

    Tu fuis craintive et preste et descends de l’échelle
    Et t’abrites sous l’appentis dont le mur clair
    Devient livide et blanc aux lueurs de l’éclair
    Et dont sonne le toit sous la pluie et la grêle.

    Mais voici tout le ciel redevenu vermeil.
    Alors, dans l’herbe en fleur qui de nouveau t’accueille,
    Tu t’avances et tends, pour qu’il rie au soleil,
    Le fruit mouillé que tu cueillis, parmi les feuilles.

    Emile Verhaeren
    _____________________________________

    L’Ennemi
    Charles Baudelaire
    Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,
    Traversé çà et là par de brillants soleils ;
    Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
    Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

    Voilà que j’ai touché l’automne des idées,
    Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux
    Pour rassembler à neuf les terres inondées,
    Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

    Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
    Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
    Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?

    – Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
    Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
    Du sang que nous perdons croît et se fortifie !

    Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

  9. Yvonne Le Meur-Rollet dit :

    Superbe affiche!
    Merci et bravo Jean-Pierre.

    • Yvonne Le Meur-Rollet dit :

      J’ai apprécié d ce montage très réussi de cette affiche qui colle parfaitement avec le thème « Orages et Tempêtes  » .
      Plus haut, j’ai adressé à Jean-Pierre des félicitations qu’il m’a dit ne pas avoir méritées. En effet cette magnifique affiche a été produite par l’IIA que Jean-Pierre a sollicitée pour en mesurer les performances.
      Epoustouflant, non?
      Et bravo à Jean-Pierre d’avoir osé cette édifiante démonstration.

Répondre à Anne Bihoreau, St Malo Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *