Presqu'île en poésie – Saint-Jacut-de-la-Mer

Silence

J’aime le silence
Le répit qu’il me donne
Doucement, comme une caresse
Comme un baiser, comme un nouveau souffle

J’accueille le silence
Il me donne l’espace pour m’entendre
Entendre ma peine, ma souffrance, mes cris de douleur, mes larmes sans fin
Et je me dis que le meilleur est à venir

J’admire le silence
Il me permet d’entendre la nature autour de moi
Entendre le chant du coq, le vent dans les arbres, le ruisseau qui coule
Et je sais que la Terre me supporte et m’enlace

Je me méfie du silence
J’appréhende la tempête qui me fait perdre l’équilibre
Qui me déchire
Sans pitié

Je redoute le silence
Il cache des secrets
Il ne dit rien et attend
Comme un prédateur

Je déteste le silence
Il transforme la douceur de la solitude et résonne comme le néant
Il déchire, infecte
Et ouvre toutes grandes les portes du doute

Le silence est ma musique
Mais je ne sais pas où est le volume

Silence

Béatrice Huppertz, 14 août 2017, Kamloops, B.C. Canada

ECOUTE CE FIN MURMURE

Ecoute,
N’aie pas peur, Apprends
Laisse le silence s’épanouir, il a tant à te dire.

Apprends à ne parler qu’après t’être tu longuement
Respire, écoute ce fin murmure.
Ton ami le Silence te révélera ton Secret.

Bernadette Poussier-Grandjean, novembre 2018

LA VOIE DU SILENCE

Les murs ont de vieilles oreilles
Qui surprennent le vol des anges
Les chants disparus des sirènes
Le lointain clapotement des vagues du Gange

Les pierres se souviennent du silence
Du calme souverain où la paix règne
Si proche dans cette sourde cadence
De l’allégresse que ce senti m’enseigne

Et les mousses qu’elles accrochent
Ces lichens, ces forêts pour fourmis
Fleurissent les ouïes de la roche
Aussi bien que le plus silencieux des cris

La Cour d’Ahaut le 26 octobre 2010
Poèmes À La Gomme
© Éditions du Corbeau Blanc

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DISTRAIT

Je vous écris d’un lointain pays
Ma patrie est obscure
Malgré le labeur du soleil
Je n’entends plus vos voix
Dans le brouillard des mots s’assèche ma gorge,
L’ « O » manque à l’alphabet
De mon trouble secret
Les mantras des oiseaux
Cinglent le silence
Ma divinité est violence
Et cette éclipse de conscience
Tient à distance la raison

Il semble que votre terre et la mienne se ressemblent
Mais nous n’écoutons pas les mêmes voix
Car je peine à reconnaître le son de la mienne…
À porté de mon regard
L’automatisme de vos actes
De ma présence vous tiennent à l’écart

Je suis là où vos propos s’évanouissent :
L’idée d’un mot n’ayant jamais jeté l’encre
Sur la page blanche de la mer des mots

Romilly le 31 mars 2014
Poèmes À La Gomme
© Éditions du Corbeau Blanc