Pour ne pas t’oublier

Tu ne poseras plus près du café qui fume
La frêle rose rouge cueillie sous la fenêtre,
Tu ne souriras plus à la course affolée d’une fourmi gourmande
Attirée par l’odeur sucrée des confitures, 
Tu ne lanceras plus en ouvrant grand la porte
Qui s’accroche toujours aux franges du tapis :
«  Descends vite…Viens voir !  Le muguet est fleuri ».
Tu ne m’aideras plus à étendre le linge
Et nous ne rirons plus, ensemble, tous les deux,
Quand le vent fou fera voler les nappes blanches
Au-dessus du vieux mur où la treille s’égare.
 
Tu es là-bas, dormant sous ta dalle bien lisse,
Et ces mots sur ma page te sauvent de l’oubli.

Poème d’Yvonne Le Meur-Rollet, lu par Joëlle Meilleray

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