Un poème de la poétesse Mohja Kahf féministe musulmane et militante née à Damas arrivée aux USA à l’âge de 3 ans avec ses parents.
Scène au hijab, n° 7
Non, je ne suis pas chauve sous le voile
Non, je ne viens pas de ce pays
où les femmes n’ont pas le droit de conduire
Non, je n’aimerais pas quitter mon pays
je suis déjà américaine
Mais merci de me l’avoir proposé
Que voulez-vous savoir de plus
pour que je puisse souscrire une assurance,
ouvrir un compte en banque ,
réserver un billet d’avion ?
Oui,je parle anglais
Oui,je transporte des explosifs
On les appelle des mots
Et si vous ne vous débarrassez pas vite
De vos préjugés
Ils vont vous pulvériser
Douceur, quand tu nous tiens !
Chaque souvenir, en même temps qu’il chasse l’autre, lui dit : » Reviens ! »
Mais la nuit est longue, la nostalgie sans fin,
Les années dans ma tête défilent comme les wagons brinquebalants d’un vieux train,
Et chaque fois que dans le sablier bruissent quelques infimes grains,
De guerre lasse, mon coeur lourd soupire : » Vivement demain ! »
Douceur, comme tu m’emmènes loin,
Sur les rives du rêve par un éclatant matin :
Une princesse si charmante, si rayonnante,
Qu’on eût dit d’elle de lait et de pureté ruisselante,
Dans une barque sobre et légère amoureusement me tenait la main,
Et sur un fleuve de tendresse nous glissions sans fin,
Des oiseaux multicolores saluaient notre heureux passage,
Qui par un cri, qui par un battement d’aile, qui par un chaleureux ramage,
Un rossignol, esseulé, chantait : » Que toujours, étranges créatures, dure votre fantastique voyage !
Soyez gais, soyez fous, soyez libres, et surtout, soyez sans âge ! »
Maintenant que Michèle et moi avons ouvert la séance, j’espère que d’autres membres de Presqu’île en Poésie , vont venir nous offrir les poèmes qu’ils auront écrits ou choisis en toute liberté, sur n’importe quel thème.
Un premier poème, pour le vendredi 15 mai, jour où nous aurions dû nous réunir à l’occasion de notre apéro poétique, au café-restaurant Le Bretagne,sur le thème « Poèmes en liberté ».
En fuite
Un cheval gris s’éloigne,
Galopant sur l’estran.
Et le sable se creuse
Sous son poitrail puissant.
Sa queue touffue s’envole
Longue et luisante flamme
S’agitant dans la brume
Il longe l’estuaire
Et court vers la lumière,
Libre, et débarrassé des rênes familières. .
Et c’est toi que je vois,
Refusant le harnais ,
Et qui, les yeux fixés sur les îles du large,
Es parti pour toujours
Vers l’invisible ailleurs
Après t’être perdu dans un épais brouillard.
Yvonne Le Meur-Rollet
Un poème de la poétesse Mohja Kahf féministe musulmane et militante née à Damas arrivée aux USA à l’âge de 3 ans avec ses parents.
Scène au hijab, n° 7
Non, je ne suis pas chauve sous le voile
Non, je ne viens pas de ce pays
où les femmes n’ont pas le droit de conduire
Non, je n’aimerais pas quitter mon pays
je suis déjà américaine
Mais merci de me l’avoir proposé
Que voulez-vous savoir de plus
pour que je puisse souscrire une assurance,
ouvrir un compte en banque ,
réserver un billet d’avion ?
Oui,je parle anglais
Oui,je transporte des explosifs
On les appelle des mots
Et si vous ne vous débarrassez pas vite
De vos préjugés
Ils vont vous pulvériser
Mohja Kahf
Douceur, quand tu nous tiens !
Chaque souvenir, en même temps qu’il chasse l’autre, lui dit : » Reviens ! »
Mais la nuit est longue, la nostalgie sans fin,
Les années dans ma tête défilent comme les wagons brinquebalants d’un vieux train,
Et chaque fois que dans le sablier bruissent quelques infimes grains,
De guerre lasse, mon coeur lourd soupire : » Vivement demain ! »
Douceur, comme tu m’emmènes loin,
Sur les rives du rêve par un éclatant matin :
Une princesse si charmante, si rayonnante,
Qu’on eût dit d’elle de lait et de pureté ruisselante,
Dans une barque sobre et légère amoureusement me tenait la main,
Et sur un fleuve de tendresse nous glissions sans fin,
Des oiseaux multicolores saluaient notre heureux passage,
Qui par un cri, qui par un battement d’aile, qui par un chaleureux ramage,
Un rossignol, esseulé, chantait : » Que toujours, étranges créatures, dure votre fantastique voyage !
Soyez gais, soyez fous, soyez libres, et surtout, soyez sans âge ! »
– Mohammed Talbi –
https://youtu.be/C_hyG8cOXrE
Maintenant que Michèle et moi avons ouvert la séance, j’espère que d’autres membres de Presqu’île en Poésie , vont venir nous offrir les poèmes qu’ils auront écrits ou choisis en toute liberté, sur n’importe quel thème.
Je t’aime
Ces deux mots trottent dans ma tête
sautant, dansant, comme ils sont beaux !
Toujours côte à côte se répètent
caracolant dans mon cerveau.
Ils se désaltèrent à ma bouche
puis accourent flamboyants vers toi,
ainsi passant de bouche en bouche
ils trottent, amour, de toi à moi.
Michèle Pettazzoni
Un premier poème, pour le vendredi 15 mai, jour où nous aurions dû nous réunir à l’occasion de notre apéro poétique, au café-restaurant Le Bretagne,sur le thème « Poèmes en liberté ».
En fuite
Un cheval gris s’éloigne,
Galopant sur l’estran.
Et le sable se creuse
Sous son poitrail puissant.
Sa queue touffue s’envole
Longue et luisante flamme
S’agitant dans la brume
Il longe l’estuaire
Et court vers la lumière,
Libre, et débarrassé des rênes familières. .
Et c’est toi que je vois,
Refusant le harnais ,
Et qui, les yeux fixés sur les îles du large,
Es parti pour toujours
Vers l’invisible ailleurs
Après t’être perdu dans un épais brouillard.
Yvonne Le Meur-Rollet