La soie sauvage retient le fil du temps
Elle sépare l’instant, renoue le passé,
File le futur, décris le présent
Notre dentelle de fibre humaine
Est noyée de lumière
Et nos tissus ont autant de lacunes
Qu’une sphère armillaire
Esculape se moque du squelette
La vie n’a pas de vilénie
Elle est dense, intense,
Percluse de beaux arômes
Immense, revêche, futile
Pont suspendu entre nos deux artères
Serrée dans ses rivets chauffés à blanc
Mais toujours ténue comme un sourire
Qui ne s’esquisse pas
Comme une source qui suinte
Quelques perles d’eau miraculeuse
Elle est genèse de nos pensées intimes
Fêlure, lézarde où passent les embruns
Elle est débordement d’énergie pure,
Supplique sublime de notre existence
Dans le cocon du temps.
Sourire en éclat de porcelaine,
Tu déchaînes mon âme à la Verlaine.
Nu, je t’imagine sous ton cachemire,
Timide, je te guette en ligne de mire.
Privé de toi, je te désire tellement!
Que je déshabille le coin de tes yeux,
Qui crépitent et me guettent à pan.
Je n’en peux plus de t’attendre…
Enlève ce masque, enlève ton masque…
Que je puisse voir tes fossettes chères et tendres,
Qui me renversent et me bourrasquent.
Montre-moi ta bouche, ouvre toi à moi.
Sourire…timide, fougueux ou Joyeux,
Viens je t’emmène faire un tour en amoureux!
Enlève tes chaînes et rejoins moi,
Viens,tombe ce col roulé et embarque toi.
Allez viens, tu me manques à l’overdose.
Sans toi, à quoi rime la vie?
Ton absence immobilise mon coeur sur pause,
Ta présence, de tous les maux, m’anesthésie.
Relativité
« Aussi stupide qu’une vache
Qui regarde passer les trains »
Comme disent les voyageurs
Des chemins de fer à vapeur
En rigolant dans leurs moustaches
« Aussi bête qu’un voyageur
Qui regarde brouter les vaches »
Comme pensent les bovidés
Sur leurs coteaux à romarins
En ruminant plus qu’une idée.
Un sourire joyeux s’ouvre au coin de tes yeux
Je cherche la fossette dans le creux de tes joues
Elle ouvre dans mon cœur les souvenirs heureux
Les rires et l’insouciance, le goût de la confiance
Un sourire lumineux s’attache à ton visage
Il tait l’obscurité et la peur du passage
Il glisse dans mon âme le secret de ton drame,
Le cri désespéré et le lien dénoué
Le sourire de tes yeux éloigne l’épouvante
Répare le chaos, caresse l’au-delà
L’oubli est interdit, les paroles aussi
Sentir l’écho muet, partager le passé
Le sourire de tes yeux murmure désormais
Il masque la douleur il veut offrir la paix
Le comprendre est ouvert à qui veut regarder
Je lui dis tu es là, c’est pour me protéger
Soirée historique comme l’a souligné Yvonne qui nous a accueillis au cours de cet apéro-poétique ce vendredi 29 octobre à la GÖLETTE ! Si l’on en croit Yvonne, jamais il
n ‘y avait eu si peu de convives !!! Pour notre part Michel et moi-même venus de St Malo, c’était notre première fois et comme toutes les premières fois, cela laisse des traces….Traces de convivialité, Traces amicales, complicité des sourires, grande écoute entre nous de nos parcours respectifs et aussi de nos poèmes lus…
Aussi je vous joins ici ces deux poèmes écrits sous mon nom de plume, Anne Bihoreau . Alors un grand MERCI pour cet apéro-poétique !
Cils
ponctuent
l’espace
Sourcils
soulignent
le silence du regard
ETREINTE
Sourire
au galbe d’un sein
Souscrire
au noeud de l’étreinte
S’enquérir
d’une onde
Rien qu’une onde
dans l’intervalle.
Ma fille est une porcelaine fine
Elle résiste au feu
elle résiste à la glace
mais sous l’émail vitrifié se devine
l’opale veinure adamantine
d’une âme sensible et passionnée
qui toute en beauté s’exprime .
Voyez sa matière kaoline
frotter les murs durs de la vie
et des fleurs du mal la couleur
irradier l’impuissant vernis
C’est d’un masque gracieux qu’elle se pare
afin que nul ne voit s’épancher
des fêlures roses et délicates
l’eau vive de son bouquet.
Ma fille est une porcelaine fine
résistante au feu des tropiques
résistante au froid des Carpates
vulnérable aux coups et aux heurts
sa nature première est candeur
Elle cache sibylline et mutine
le sourire de l’ange sur son cœur.
Merci Jocelyne d’avoir lu à ma place ce
« Poème pour ma sœur »
J’ai appuyé ma tête au creux de ton sourire
Espérant m’endormir en écoutant ta voix.
Ma sœur, mon autre moi, plus sensible et plus belle,
Artiste aux longues mains, tu coiffais de lavande
Les sculptures de marbre à l’entrée des jardins.
/…/
Tes yeux se sont fermés mais j’entendrai toujours
Le son de ta voix claire et ton rire léger
S’envolant vers les cimes
Des peupliers tremblants.
Ton sourire en secret enlumine mes rêves.
Tu te poses sans bruit au bord de ma fenêtre
Et tes lèvres racontent
Ce que tu vois dehors quand la lune se lève
Dans le jardin fermé où dansait notre enfance,
Sous l’éclat bleu de lin de ton sourire tendre.
Yvonne Le Meur-Rollet,
dans le recueil « Au creux de ton sourire »
Le VICOMTE
Vous … avez un sourire… euh… indéfinissable.
CYMONA DE LISAC, imperturbable
Ah!non!c’est un peu court, jeune homme!
On pouvait dire… oh!Dieu! bien des choses en somme…
En variant le ton, par exemple, tenez…
Résigné: à quoi bon triturer ses méninges,
Si l’on ne tire rien de ce sourire de sphynge…
Malicieux: parlez-vous quand vous faites la moue?
Flatteur: le rose est tendre à vos lèvres charnelles,
Portez-vous Enigma de la maison Chanel?
Inquiétant: Madame, si j’avais ce sourire,
Chacun m’accuserait d’être goule ou vampire.
Médisant: allons donc, ce sourire est factice
Ces dents n’ont jamais vu la pâte dentifrice.
Moqueur: mon cher amour, pourquoi fermer la bouche?
Avez-vous si peur de gober une mouche?
Anatomique: ce pli soucieux au coin des lèvres
Cache avec certitude une mâchoire de chèvre.
Médical: chère amie, ouvrez grand, je vous prie,
Que je vous fraise enfin cette affreuse carie.
Terrifié: camouflez, si vous pouvez, vos dents ,
On sait que vous avez dévoré vos enfants…
Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit.
Hervé Le Tellier
Joconde sur votre indulgence Le Castor Astral
Les timides rayons du soleil matinal
Soulignent d’or la silhouette fragile
Qui cueille dans le jardin la rose gracile
Et porte à ses narines les odorants pétales.
Elle monte lentement les marches de pierre
Tandis que le jour et l’éblouissante lumière
Dispensent dans la brise ses effluves parfumées
Et inondent les vagues de ses crans argentés.
Elle tourne doucement son lumineux visage
Par dessus son épaule et bouche étirée,
D’entre ses lèvres sortant comme une clarté,
Un sourire radieux fait arrêt sur image.
C’est une éclaircie qui m’est apparue
Dans un faisceau de couleurs.
Une lumière isolée que j’ai vue
Fendre le ciel dans sa profondeur.
L’étoile était lointaine
Je dois ravaler ma peine
Et me satisfaire du privilège
D’avoir pu observer le cortège
De la comète huppée.
Seulement l’observer.
Et de nouveau la lune me fera
Cette nuit son sourire narquois
Quand la belle aux couleurs de l’aura
Poursuivra son chemin en s’éloignant de moi.
Quelle belle reprise de contact avec cet apéro-poétique orchestré de main de maître par Yvonne que je remercie devant vous pour sa bienveillance.
Yvonne a souhaité que chacun partage ses lectures sur le site pour le faire vivre encore plus.
Voici les deux textes personnels que j’ai proposés.
À bientôt.
La photographie
Je n’aimais pas sourire à la photographie
Au temps où l’argentique s’imbibait de nos vies.
Je trouvais ridicules les poses familiales
Que l’on nous imposait à distance focale.
Toutes générations se devaient être prises
Dans un rituel figé ou un cliché surprise.
Et il fallait attendre pour voir le résultat
Une autre réunion, l’occasion d’un repas.
On riait aux grimaces des plus jeunes enfants,
Aux airs désabusés de nos adolescents.
Nous remontions le temps des albums feuilletés
Voyant sur nos aïeux les rides s’incruster.
L’histoire de la saga défilait devant nous
Des venues, des départs, des pleurs, des amours fous,
Des amis éternels, des passions de passage
Parcours de vies croisés, fixés page après page.
Nostalgiques d’antan ou le sourire en coin
De voir les souvenirs, nous tournions avec soin
Les cadrans imprimés, horloges de nos vies.
Une claque pour les peines, un déclic pour l’envie.
La magie imagée possédait un pouvoir :
Réunir bisaïeux et enfants pour un soir
Ci le petit dernier ressemblait à grand-mère
Là tout recommençait, le fils devenait père.
Les fleurs sans les racines ne s’ouvriront jamais.
Reprenons le bouquin qui lie notre bouquet
Glissons-y les photos que nos enfants plus tard
Liront quand ils auront à vider nos placards.
J’aimerai me donner à la photographie
Montrer sans contre-jour la façon dont je suis
Toujours autant réjoui de l’envol d’un oiseau
Et laisser mon portrait souriant en cadeau.
LE SOURIRE ENFANTIN
Sur la lande
Au soleil rouge
La lumière buissonne,
Elle contourne
L’espace de mes doigts
Et le rai chamarré
Envahit mon horizon
Mental
Tant de langueur
Pour une seule
Fulgurance !
Echappée de mes orteils
La boue lumineuse
Phosphore de douceur
Là n’est plus
Le cœur l’a pris
Le sourire enfantin
S’étiole,
Disperse ses petites
Plages blanches,
Ecarlates.
Jean Bernard
Saint-Suliac, 4 avril 2017
SOIE
La soie sauvage retient le fil du temps
Elle sépare l’instant, renoue le passé,
File le futur, décris le présent
Notre dentelle de fibre humaine
Est noyée de lumière
Et nos tissus ont autant de lacunes
Qu’une sphère armillaire
Esculape se moque du squelette
La vie n’a pas de vilénie
Elle est dense, intense,
Percluse de beaux arômes
Immense, revêche, futile
Pont suspendu entre nos deux artères
Serrée dans ses rivets chauffés à blanc
Mais toujours ténue comme un sourire
Qui ne s’esquisse pas
Comme une source qui suinte
Quelques perles d’eau miraculeuse
Elle est genèse de nos pensées intimes
Fêlure, lézarde où passent les embruns
Elle est débordement d’énergie pure,
Supplique sublime de notre existence
Dans le cocon du temps.
Anima, anima, animam, animae…
Jean-Bernard
Saint Suliac, 17 mai 2016
Sourire en éclat de porcelaine
Sourire en éclat de porcelaine,
Tu déchaînes mon âme à la Verlaine.
Nu, je t’imagine sous ton cachemire,
Timide, je te guette en ligne de mire.
Privé de toi, je te désire tellement!
Que je déshabille le coin de tes yeux,
Qui crépitent et me guettent à pan.
Je n’en peux plus de t’attendre…
Enlève ce masque, enlève ton masque…
Que je puisse voir tes fossettes chères et tendres,
Qui me renversent et me bourrasquent.
Montre-moi ta bouche, ouvre toi à moi.
Sourire…timide, fougueux ou Joyeux,
Viens je t’emmène faire un tour en amoureux!
Enlève tes chaînes et rejoins moi,
Viens,tombe ce col roulé et embarque toi.
Allez viens, tu me manques à l’overdose.
Sans toi, à quoi rime la vie?
Ton absence immobilise mon coeur sur pause,
Ta présence, de tous les maux, m’anesthésie.
Pervenche ….Octobre 21
Relativité
« Aussi stupide qu’une vache
Qui regarde passer les trains »
Comme disent les voyageurs
Des chemins de fer à vapeur
En rigolant dans leurs moustaches
« Aussi bête qu’un voyageur
Qui regarde brouter les vaches »
Comme pensent les bovidés
Sur leurs coteaux à romarins
En ruminant plus qu’une idée.
Bernard Lorraine
Pour garder le sourire
Idéal qui se joue de moi
Mon fantasme me trompe
Et je sais même pourquoi
Je refuse qu’il s’estompe
Amour fleur bleue et parfait
Ne fût-ce qu’un instant
Qui m’enjoue, me satisfait
Me laissant un sourire d’enfant
Le sourire
Un sourire joyeux s’ouvre au coin de tes yeux
Je cherche la fossette dans le creux de tes joues
Elle ouvre dans mon cœur les souvenirs heureux
Les rires et l’insouciance, le goût de la confiance
Un sourire lumineux s’attache à ton visage
Il tait l’obscurité et la peur du passage
Il glisse dans mon âme le secret de ton drame,
Le cri désespéré et le lien dénoué
Le sourire de tes yeux éloigne l’épouvante
Répare le chaos, caresse l’au-delà
L’oubli est interdit, les paroles aussi
Sentir l’écho muet, partager le passé
Le sourire de tes yeux murmure désormais
Il masque la douleur il veut offrir la paix
Le comprendre est ouvert à qui veut regarder
Je lui dis tu es là, c’est pour me protéger
Dominique Verdé de Lisle
octobre 2021
Soirée historique comme l’a souligné Yvonne qui nous a accueillis au cours de cet apéro-poétique ce vendredi 29 octobre à la GÖLETTE ! Si l’on en croit Yvonne, jamais il
n ‘y avait eu si peu de convives !!! Pour notre part Michel et moi-même venus de St Malo, c’était notre première fois et comme toutes les premières fois, cela laisse des traces….Traces de convivialité, Traces amicales, complicité des sourires, grande écoute entre nous de nos parcours respectifs et aussi de nos poèmes lus…
Aussi je vous joins ici ces deux poèmes écrits sous mon nom de plume, Anne Bihoreau . Alors un grand MERCI pour cet apéro-poétique !
Cils
ponctuent
l’espace
Sourcils
soulignent
le silence du regard
ETREINTE
Sourire
au galbe d’un sein
Souscrire
au noeud de l’étreinte
S’enquérir
d’une onde
Rien qu’une onde
dans l’intervalle.
Ma Fille est une Porcelaine Fine
Ma fille est une porcelaine fine
Elle résiste au feu
elle résiste à la glace
mais sous l’émail vitrifié se devine
l’opale veinure adamantine
d’une âme sensible et passionnée
qui toute en beauté s’exprime .
Voyez sa matière kaoline
frotter les murs durs de la vie
et des fleurs du mal la couleur
irradier l’impuissant vernis
C’est d’un masque gracieux qu’elle se pare
afin que nul ne voit s’épancher
des fêlures roses et délicates
l’eau vive de son bouquet.
Ma fille est une porcelaine fine
résistante au feu des tropiques
résistante au froid des Carpates
vulnérable aux coups et aux heurts
sa nature première est candeur
Elle cache sibylline et mutine
le sourire de l’ange sur son cœur.
Michèle PETTAZZONI
Les femmes de marbre
Les statues aux yeux de poupée
les bras froids et le cœur marbré
accrochent les fantômes familiers
des hommes au regard alléché
Parfois une main chaude caresse
la surface libre et glacée
goûtant la douceur empierrée
de la statue d’éternité
Pas un sourire, pas une hardiesse
jamais la statue ne répond
à ce désir de plénitude
la main se souvient un instant
D’avoir glissé comme en rêvant
sur le corps pétrifié d’une femme
rigide beauté, don lisse et blanc
excitante froissure de l’âme
Michèle PETTAZZONI
Merci Jocelyne d’avoir lu à ma place ce
« Poème pour ma sœur »
J’ai appuyé ma tête au creux de ton sourire
Espérant m’endormir en écoutant ta voix.
Ma sœur, mon autre moi, plus sensible et plus belle,
Artiste aux longues mains, tu coiffais de lavande
Les sculptures de marbre à l’entrée des jardins.
/…/
Tes yeux se sont fermés mais j’entendrai toujours
Le son de ta voix claire et ton rire léger
S’envolant vers les cimes
Des peupliers tremblants.
Ton sourire en secret enlumine mes rêves.
Tu te poses sans bruit au bord de ma fenêtre
Et tes lèvres racontent
Ce que tu vois dehors quand la lune se lève
Dans le jardin fermé où dansait notre enfance,
Sous l’éclat bleu de lin de ton sourire tendre.
Yvonne Le Meur-Rollet,
dans le recueil « Au creux de ton sourire »
Le point de vue de Cyrano de Bergerac
Le VICOMTE
Vous … avez un sourire… euh… indéfinissable.
CYMONA DE LISAC, imperturbable
Ah!non!c’est un peu court, jeune homme!
On pouvait dire… oh!Dieu! bien des choses en somme…
En variant le ton, par exemple, tenez…
Résigné: à quoi bon triturer ses méninges,
Si l’on ne tire rien de ce sourire de sphynge…
Malicieux: parlez-vous quand vous faites la moue?
Flatteur: le rose est tendre à vos lèvres charnelles,
Portez-vous Enigma de la maison Chanel?
Inquiétant: Madame, si j’avais ce sourire,
Chacun m’accuserait d’être goule ou vampire.
Médisant: allons donc, ce sourire est factice
Ces dents n’ont jamais vu la pâte dentifrice.
Moqueur: mon cher amour, pourquoi fermer la bouche?
Avez-vous si peur de gober une mouche?
Anatomique: ce pli soucieux au coin des lèvres
Cache avec certitude une mâchoire de chèvre.
Médical: chère amie, ouvrez grand, je vous prie,
Que je vous fraise enfin cette affreuse carie.
Terrifié: camouflez, si vous pouvez, vos dents ,
On sait que vous avez dévoré vos enfants…
Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit.
Hervé Le Tellier
Joconde sur votre indulgence Le Castor Astral
Olonzac
L’air est doux, un vrai muscat !
Tout le sourire est là
Midi libre, l’Indépendant
en lettres majuscules
au-dessus du Journaux-Tabac
L’été est dans le cabas
savons, huiles d’olives
un kilo de tomates
une tresse d’ail
Prenons un verre
près de la fontaine
au café de la poste
la vie n’attend pas
charnelle et pulsatile
Savants commérages
chaque mardi
jour faste
jour de marché
Louise à ma petite fille
Je promenais l’enfant
sur les chemins
par un soleil d’avril
Des feuilles venaient juste de naître
Nous nous assîmes
à l’ombre de trois petits chênes
pour jouer dans l’herbe
Quand un souffle d’air se leva
elle présenta son visage
comme une offrande
au tourbillon léger
dans le sourire extasié
de son premier printemps
Je regrette d’avoir manqué cette rencontre, je serai là en décembre, avec mes rêves….En attendant, voici quelques sourires du SUD…A bientôt
Annie Coll
DERNIER SOURIRE
Les timides rayons du soleil matinal
Soulignent d’or la silhouette fragile
Qui cueille dans le jardin la rose gracile
Et porte à ses narines les odorants pétales.
Elle monte lentement les marches de pierre
Tandis que le jour et l’éblouissante lumière
Dispensent dans la brise ses effluves parfumées
Et inondent les vagues de ses crans argentés.
Elle tourne doucement son lumineux visage
Par dessus son épaule et bouche étirée,
D’entre ses lèvres sortant comme une clarté,
Un sourire radieux fait arrêt sur image.
Louise Montagne -Octobre 2021-
La comète et la lune
C’est une éclaircie qui m’est apparue
Dans un faisceau de couleurs.
Une lumière isolée que j’ai vue
Fendre le ciel dans sa profondeur.
L’étoile était lointaine
Je dois ravaler ma peine
Et me satisfaire du privilège
D’avoir pu observer le cortège
De la comète huppée.
Seulement l’observer.
Et de nouveau la lune me fera
Cette nuit son sourire narquois
Quand la belle aux couleurs de l’aura
Poursuivra son chemin en s’éloignant de moi.
Quelle belle reprise de contact avec cet apéro-poétique orchestré de main de maître par Yvonne que je remercie devant vous pour sa bienveillance.
Yvonne a souhaité que chacun partage ses lectures sur le site pour le faire vivre encore plus.
Voici les deux textes personnels que j’ai proposés.
À bientôt.
La photographie
Je n’aimais pas sourire à la photographie
Au temps où l’argentique s’imbibait de nos vies.
Je trouvais ridicules les poses familiales
Que l’on nous imposait à distance focale.
Toutes générations se devaient être prises
Dans un rituel figé ou un cliché surprise.
Et il fallait attendre pour voir le résultat
Une autre réunion, l’occasion d’un repas.
On riait aux grimaces des plus jeunes enfants,
Aux airs désabusés de nos adolescents.
Nous remontions le temps des albums feuilletés
Voyant sur nos aïeux les rides s’incruster.
L’histoire de la saga défilait devant nous
Des venues, des départs, des pleurs, des amours fous,
Des amis éternels, des passions de passage
Parcours de vies croisés, fixés page après page.
Nostalgiques d’antan ou le sourire en coin
De voir les souvenirs, nous tournions avec soin
Les cadrans imprimés, horloges de nos vies.
Une claque pour les peines, un déclic pour l’envie.
La magie imagée possédait un pouvoir :
Réunir bisaïeux et enfants pour un soir
Ci le petit dernier ressemblait à grand-mère
Là tout recommençait, le fils devenait père.
Les fleurs sans les racines ne s’ouvriront jamais.
Reprenons le bouquin qui lie notre bouquet
Glissons-y les photos que nos enfants plus tard
Liront quand ils auront à vider nos placards.
J’aimerai me donner à la photographie
Montrer sans contre-jour la façon dont je suis
Toujours autant réjoui de l’envol d’un oiseau
Et laisser mon portrait souriant en cadeau.