Vendredi 26 novembre à 18h30 au Bretagne nous prenons « la route«
La billetterie du Festival 2024 est ouverte !
Festival en poésie "LA HOULE DES MOTS : EXIL, EX-ILE , Je ne suis pas d'ici, je ne suis plus d'ailleurs". 25,26,27,28 juillet 2024 à Saint-Jacut-de-la-Mer.-
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Je ne vais pas y aller par quatre chemins,
je me suis perdue en route.
Au départ ma route était toute tracée,
je devais la suivre et aller jusqu’au bout.
Mais il a fallu que j’emprunte cette route en lacet
elle était impossible et m’a fait tourner la tête
je ne savais plus quelle direction prendre,
j’ai pris un chemin de traverse
qui m’a amenée en haut d’une colline,
ils fallait redescendre, ce fut vertigineux
pour retrouver la route
que l’ont m’avait destinée.
Marie Hélène
MA ROUTE
j’ai tracé ma route au courage de mes bras
Usé mes souliers et abimé mes mains
Dans des nids de poules et des travaux ingrats
Mais sans jamais dévier j’ai suivi mon chemin.
J’ai accroché des lanternes à chaque carrefour
Et grignoté pas à pas le bitume rugueux,
j’ai gardé l’espérance sans attendre secours
Et suivi patiemment ce chemin merveilleux
Louise Montagne -novembre 2021-
Tempête sur la route.
Le vent souffle sur la route, je trace.
Je carbure à la dernière…minute.
Ça glisse, aïe, ça percute.
Je chute, volte-face sur tes traces.
Coup de vent cette nuit.
Mon coeur de décroche,
Vole, virevolte, se raccroche.
Tempête à minuit… tempête à minuit.
Coup de symphonie sur ma route,
Ça claque, splash et cogne,
Tourbillonne, ressace en gigogne.
Les croches pianotent sur ta route.
Elles montent la gamme dans le Col,
Transpirent et résonnent en air libre.
Tempête sur ma route, Tempête sur ta route.
Dans ton col, j’décolle,
À ta façon d’conduire,
À perte d’équilibre.
Sur ta route, j’me soule.
Virages, tu m’déménages.
Dans la soute, c’est la houle,
Ça tourne en dérapages.
Sur ta route, je suis ivre,
J’ai peur de te le dire,
Qu’ça s’arrête
Net
Sur l’arête.
La chute libre,
Sans basket,
Pour courir…..à ta conquête.
Pervenche
Itinérances
Elles parcourent les vallées
Sillonnent les montagnes
S’étirent sur les crêtes
Contournent les collines.
Elles glissent sur les flancs
Hésitent aux carrefours
Évitent les ravins
Et les gouffres obscurs.
Elles suivent les corniches
Traversent les forêts
S’étalent dans les plaines
Flottent aux océans.
Elles chutent aux parois
Des falaises laiteuses
Et plongent dans les sables
De déserts oasiens.
Elles s’égarent au hasard
Des chemins tortueux
Se perdent au dédale
Des sentiers de campagnes.
Elles longent les rivières
Les eaux jusqu’aux estuaires
S’étendent sur les grèves
Aux couleurs tropicales.
Elles vallonnent les tertres
Rampent sur les adrets
S’allongent vers l’horizon
Disparaissent et reviennent.
Elles voyagent aux bois
Serpentent dans les arbres
Se penchent sur les nids
Cueillent les fruits des haies.
Elles tournent aux caprices
Des prairies fleurissantes
Et planent sur les gués
De ponts imaginaires.
Elles visitent les lieux
Des plus secrets décors
S’aventurent aux méandres
D’intimes paysages.
Elles migrent d’un regard
Au détour d’un lagon
À l’affut d’une quête
À l’approche d’un rivage.
Elles volent sur les étangs
Emportées par les airs
Et coulent dans les mers
Au milieu des sirènes.
Elles vont de découvertes
En trouvailles secrètes
Explorent les trésors,
Lascives attentives.
Elles vaguent, vagabondent
En pays inconnus,
Sensibles à tout vent
Concentrées à leurs œuvres.
Elles se guident les unes
Et les autres, se tiennent,
S’influencent, nous couvrent,
Et nous découvrent : nos mains.
La Route
La route bleue
de la saveur du rêve
La route blanche
de l’espace entrouvert
La route grise
de la poussière
Quelle est cette route
en moi
qui se déploie ?
Quelle est cette route
en soi
dès que le jour se lève ?
Il est des routes
qui dévident
l’or tapi au creux de l’aine
Il est des routes
qui dévient
et reviennent
Il est des routes
qui mènent
jusqu’au bout de soi-même.
Anne Bihoreau, 10/11/21 St Malo
Merci à celles et ceux qui étaient présents à notre apéro-poétique de novembre et qui nous ont fait partager leurs poèmes et leurs chansons. Que les poètes qui n’ont pu être présents et que le thème de « La route »s a inspirés n’hésitent pas à nous faire découvrir leurs textes sur le site où toutes les variations sur le thème sont les bienvenues.
Prochain apéro poétique le vendredi 17 décembre, à 18 H 30, « Chez Virginie ». Thème: Le rêve »
Prendre la route.
Par un jour de pluie, derrière ta vitre,
tu vois s’agiter au bord de la route
un jouet cassé que l’eau jaune emporte
et qui va peut-être atteindre la mer.
Tu ouvres au chien gris qui grattait au seuil.
Tu entends s’enfuir sur la route lisse
ceux qui roulent vers la fin de l’hiver.
Tu voudrais les suivre et partir, ailleurs…
Alors tu repasses un disque rayé
et le « blues » t’emporte vers leT enessee,
Sur la longue route qui mène à Memphis.
Tu vois défiler des vans et des trucks
et des camionnettes carrossées de teck.
Tu lèves le pouce, imitant Kerouac :
Comme lui, tu traces ta route vers l’ouest
et tu voudrais mettre tes pas dans ses pas.
Curieux, tu traverses d’immenses prairies,
des champs d’orangers et de maïs mûr,
et tes pieds se couvrent de poussière d’or.
Tu veux parcourir les itinéraires
. que des films mythiques t’ont fait décoivrir
Un long ruban file entre les collines
puis plonge et replonge au creux des vallons,
lame qui ondule jusqu’à l’horizon
que le soleil farde d’intense lumière.
Par un long jour gris derrière ta vitre
Tu flattes le flanc de ton épagneul,
Et tu restes là, attendant l’hiver.
Au loin, sur la route, s’enfuient tes chimères.
Yvonne Le Meur-Rollet. novembre 2021
.
L’avancée
Chacun sa place auprès de moi
dans mes pensées, dans mes émois
une chanson, un air, un rien,
c’est tout un passé qui revient.
D’un parfum la senteur subtile
crée des images qui défilent,
une allure, un certain maintien,
je crois reconnaître quelqu’un …
Où êtes-vous tous mes amis,
la vie vous a-t-elle engloutis ?
Serait-ce moi seule partie
sans me retourner, sans merci ?
Je continue ma traversée
vous plantant là sur la jetée.
Toujours ailleurs, toujours plus loin
un nouveau rivage au lointain.
Nous nous sommes sans doute aimés,
je n’ai ni remords ni regrets.
Tant de routes, tant de chemins,
l’absence est la main qui m’étreint.
Michèle Pettazzoni
Souvenirs d’Irlande
Il me reste de l‘Irlande,
Et des plages nues du Kerry
Sous les nuages lourds et gris,
Le bruit du vent sur la lande
Qui agresse les chaumes
( Haubanés sur les murs
Comme est tendue l’amure )
Des maisons polychromes.
La sortie de l’anneau est aux couleurs
De Killarney Park à sillonner autour
Des coteaux fleuris qui parent les atours
De la montagne pourpre et de ses sœurs.
Au-delà de Tralee c’est le désert
Là où le ciel se confond avec la mer
Il faudra traverser le Terre Plane de Care
Pour percevoir Aran au large de Moher.
Entre Galway et Sligo
Au détour de cailloux
Deux gosses aux cheveux roux
S’amusaient de pneus de vélo.
Ils nous voyaient passer, ahuris
De ces voyageurs perdus
Égarés dans leurs terres herbues
Ultimes verdures du paradis.
Sur les routes des lacs
Il faut se laisser perdre
Sans vouloir y comprendre
Les mots de Gaeltacht.
L’étranger comprendra
Qu’il devra s’adapter
S’il veut bien s’orienter
Dans le Connemara.
Au nord la terre est de charbon,
Tourbe du Donegal,
Aussi noire que le mal
Des drapeaux aux balcons.
Et quand tombe la nuit
Avant Letterkenny
Nous comprenons qu’ici
Tous les rois sont bannis.
Les cottages blanchis de chaux
Ont renié les couleurs
Des maisons de pêcheurs
Du sud repeintes aux tons chauds.
Ici les gens ne sont pas marins
Ils vivent de la terre
Se chauffent des tourbières
Et de la laine des ovins.
Dans le Dublin bourgeois
Les portes coloniales
Aux couleurs estivales
Tranchent avec le froid.
Et l’on entend les rues crier
Que Bobby Sands est mort
Contre l’emprise des Windsor
Pour libérer ses héritiers.
Mais partout entre soleil et bruine
Le long des murets de pierres
De Glendalough jusqu’à Kenmare
Sur les flancs des collines
Au fond des pubs de Doolin
Autour des lacs, des tourbières
Du haut des falaises de Moher
Ou dans les parcs de Dublin,
J’ai vu le sourire irlandais
Sur les visages agressés
Par les vents secs et le passé
Des plus âgés jusqu’aux cadets.
J’ai entendu les chants d’histoire
Ceux de la fête et de l’accueil
Les chants de paix et ceux du deuil.
Ceux du labeur et de l’espoir.
NOUS IRONS
Quand au hasard des routes, sur nos pas en cadence
Ne sachant d’où ils viennent, nous rejoindrons les nôtres
Nous les accueillerons, heureux de leur présence,
Savourant le plaisir, ignorant tout des autres.
À l’ultime détour, du haut du précipice
Nous verrons la vallée où pointe l’édifice.
Discernant sous l’azur la pointe de Galice,
Je serai en retrait de mes filles et fils.
Sans prononcer un mot nous unirons nos mains
Si naturellement, sans même y penser,
Quelques larmes cachées dans les yeux de chacun,
Des frissons dans le dos d’être enfin arrivés.
Nous nous réjouissons de nous retrouver ce soir et de partager poèmes et chansons sur le thème de « La route » . Valérie se prépare à nous accueillir à 18 H 30, au Bretagne.